10 décembre 2016

Réparer les vivants (Maylis de Kerangal)

Résumé :
« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »
Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Mon avis :
Simon a 19 ans. Sa vie, c'est le surf. Du genre à se lever en pleine nuit pour aller planche sous le bras sur la cote.
Et puis, au petit matin, c'est l'heure de rentrer. Il est avec ses potes. Sur la route. On ne sait trop comment, c'est l'accident. Simon n'avait pas de ceinture.
Alors, il faut se décider urgemment pour un don d'organes. Comment savoir ce que pensait sur le sujet un gamin de même pas 20 ans ?

J'avoue, j'ai rien compris. 95% du bouquin, c'est l'accident, la mort de Simon.
L'opération pour les transplantation arrive à la toute fin du livre.
Et du coup par moments ça peut être assez lourd. Barbant, même.

Mais l'histoire est magnifique.
Par contre, j'ai trouvé l'écriture hyper indigeste. Les phrases interminables qui s'enchaînent. Les dialogues plantés au milieu comme ça. Et puis on passe du coq à l'âne en plein milieu d'une phrase. Une longue, très longue parenthèse et on passe à autre chose. On perd le fil, on ne sait plus comment on est arrivé là, ni ce qu'on lisait 30 secondes avant. C'est assez insupportable en fait.
Et pourtant c'était aussi très poétique

3 décembre 2016

Point final (William Lafleur)

Résumé :
L'homme mort est le journal de bord d'un père de famille ayant mis en scène son propre décès pour observer les réactions de sa famille. Reclus derrière son ordinateur, il les regarde vivre au travers de ses écrans, grâce aux caméras et micros dont il a truffé son domicile avant de disparaître.

Mon avis :
Oh tiens, une lecture que j'assume moyen.
Je suis pas super fan de Mr le prof à la base (enfin, fut un temps où oui.), mais je sais pas, j'ai adoré l'idée de ce bouquin. Sans savoir que c'etait un blog à l'origine.
Alors autant un roman, j'adore l'idée. Mais faut etre sacrement tordu pour créer un blog en se faisant passer pour quelqu'un d'autre qui se fait passer pour mort.
Et pourtant, l'idée est geniale. Bin ouais. Si le mec est un grand malade d'epier sa famille pour voir comment est la vie depuis qu'il est mort, que penser des gens qui se delectent du recit de ce qu'il observe chaque jour ? Le lecteurs du blog (pourtant pas si cons, puisque certains ont grillé le fake direct) sont tout autant voyeurs que le mec planqué dans une piaule avec des cameras de surveillance partout chez lui.

Bref. Nous lisons donc la vie d'une mere et ses deux enfants apres la mort du mari et père. Des caméras et des micros partout, pour voir et entendre, ce qu'ils font, ce qu'ils disent. Pour voir si finalement sa mort a reellement un impact sur eux, s'il etait vraiment aimé.
Il assiste (et nous aussi) au deuil, au drame, à ses funerailles, à tous les chamboulements causés par une mort. Et faut pas croire, c'est pas evident pour lui (sans blague). Voir ses enfants malheureux, pour rien finalement.

Ce roman est bien court, evidemment les "chapitres" se lisent tres vite et on a rapidement le denoument. Et partie non negligeable : l'auteur nous a fait cadeau de quelques commentaires, gentils comme mechants (surement pour montrer toutes les facettes de l'humain, face au deuil ou à la supercherie), qu'a reçu son blog.

29 novembre 2016

King Kong théorie (Virginie Despentes)

Résumé :
"J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas."

Mon avis
Je découvre enfin un écrit de Virginie Despentes. Je connaissais bien évidemment la femme, que je lisais par ci par là, dans des interviews, articles.
Je me souviens, en 2000, j'ai été choquée par la sortie du film Baise-moi. J'avais 18 ans, j'étais pure et innocente (et un peu con oui) et je me demandais comment on pouvait donner un titre pareil à un film, faire une telle promo pour un porno.
Et là, je lis enfin Despentes.
Sans grande surprise, la plume est crue et vulgaire. Comme celle d'un mec quoi.
L'auteure aborde les plus grands sujets qui concernent les femmes : le porno et le viol.
Et ce que la société nous impose. Et impose du même coup aux hommes.
Si la FÂme est féminine, délicate et fragile, le mâle doit être fort, riche et ne pas chialer, cette espèce de pédé.
Virginie Despentes explose un à un les clichés misogynes et les codes qu'on nous impose. Une femme, c'est comme un homme. On peut être forte, vulgaire, aimer le sexe et le porno, roter, vomir de la bière, ne pas s'occuper de notre apparence. Comme les hommes peuvent être sensibles, absolument ni autoritaires ni ambitieux et savoir utiliser un lave linge. Au lieu de nous fier à notre sexe, soyons comme nous sommes.
Elle se base sur sa vie, ses expériences, pour dresser un essai sur le féminisme, ce qu'il a été, ce qu'il est et ce qu'il devrait être.
Je découvre aujourd'hui Virginie Despentes, et j'en tombe amoureuse. Je n'ai absolument rien trouvé à redire sur son discours. Tout est, pas une ligne sans que je me dise "mais c'est exactement ça, elle a totalement".

Vous êtes une femme ? Lisez.
Vous êtes un homme ? Lisez (et desserrez vous le rectum)
King Kong théorie est un livre à découvrir et à étudier.

Partition amoureuse (Tatiana de Rosnay)

Résumé :
Margaux, célèbre chef d'orchestre, décide, à l’approche de ses 40 ans, d'inviter à dîner les hommes qui ont le plus compté pour elle. C’est l’occasion d’un bilan, le moment d’assumer les échecs du passé afin de mieux savourer ses bonheurs présents. Avec lucidité, Margaux dresse l’inventaire de sa vie amoureuse, comme elle le ferait sur une partition, chacun de ses amants apportant sa cadence.

Mon avis
Ce roman est une lettre. A l'approche de ses 40 ans et après avoir eu l'idée de ce "dîner des ex", Margaux écrit à l'amour de sa vie, Max, mort il y a 15 ans, qui est donc le grand absent de la soirée.
Son bilan lui est raconté, elle lui dit absolument tout. Parce que si elle en est là aujourd'hui, c'est surtout grâce à lui.
Alors finalement, il n'y aura que 2 ex à ce dîner : Manuel, son aventure aussi mouvementée que passionnée. Et Pierre, son ex mari et père de son fils Martin.
Au fil de cette lettre donc, Margaux raconte ces deux relations, les plus importantes, celles qui ont façonné la femme, l'amante et la mère qu'elle est.
Évidemment il n'y a pas eu que ces deux hommes, il y en a eu d'autres. Que Margaux raconte furtivement, parce qu'ils font aussi partie de son histoire et qu'ils ont compté chacun à leur manière.
Margaux est une femme libre, qui assume sa vie, son passé et ses erreurs. Elle gère du mieux qu'elle peut sa vie amoureuse, sa vie de mère, et sa carrière dans un milieu très masculin.

Ce court roman est beau. L'écriture est poétique, elle transporte. L'histoire de Margaux est belle, malgré ses erreurs et ses drames. Ce livre est magnifique, on est bercé par la musique, par Bach ou Beethoven.

Le seul petit truc qui m'a déçue, c'est que finalement, je m'attendais à assister au dîner. Dîner sur lequel se termine le livre, avant que les ex n'arrivent. Je ne m'attendais pas du tout à une lettre à un fantôme pour nous raconter sa vie amoureuse.

27 novembre 2016

La guerre des vanités (Marin Ledun)

Résumé :
Tournon, dix mille habitants, petite ville de la vallée du Rhône recroquevillée sur elle-même et balayée par le souffle glacial du mistral.
Immobile, presque éteinte. Jusqu'à ce qu'une série de suicides d'adolescents vienne perturber le fragile équilibre de la cité et libérer les vieux démons qui y sommeillent.

Mon avis :
Des gamin.e.s se suicident. Assez violemment pour leurs ages. Certains se sont filmés. Tous les parents sont dévastés, prostrés dans leur coin.
C'est un véritable cauchemar.
Le lieutenant Korvine, qui est parti de ce bled pour vivre à Valence, se retrouve dans la ville de son enfance pour résoudre l’enquête.
Les suicides (et disparitions) d'enfants s'enchainent. Des enfants sans histoires, sans problemes, sans conflits. Certains n'ont meme aucun lien. Comment des gamins d'une quinzaine d'années peuvent en arriver à se foutre en l'air, sans aucune explications ?
Il va falloir pas mal de nuits blanches pour tout comprendre, pour avoir des pistes. On fouille, on remue la merde.

Ce roman est brillantissime. Le suicide ne me touche pas de pres, mais c'est vrai que c'etait une part assez violente du bouquin. C'est pas comme un meurtre. Derriere le suicide il y a le desespoir. Et puis, des enfants, merde !
Et puis les parents, mi aneantis mi je m'en foutistes, sont clairement les plus difficiles à cerner.
Les adultes sont toujours fautifs quand il s'agit d'enfants. Les adultes, la societé.
Le denouement est simplement enorme.
J'ai adoré ce roman du debut à la fin. 

25 novembre 2016

Soul of London (Gaëlle Perrin-Guillet)

Résumé :
Londres, 1892. Un climat de peur. Un flic qui boîte et un jeune orphelin. Tous deux face à un meurtre... ... dont il ne fallait plus parler.

Mon avis :
On m'a offert ce roman il y a quelques mois, pour mon anniversaire. Sans ça, je pense que je ne l'aurais jamais acheté. Londres, 19eme siècle, typiquement le genre de truc qui m'attire pas du tout. Je préfère l'époque contemporaine, ça me parle plus.

Et puis finalement, j'ai ouvert ce livre qui n'est pas bien épais, en me disant que ma foi, ça devrait bien ce passer. L'amie qui me l'a offert l'a adoré alors bon, tentons l'aventure.
Et bien moi aussi, je l'ai adoré !
L'auteure a su décrire l'époque et le lieu avec brio, on sent qu'il y a eu une véritable recherche et documentation. On s'imagine parfaitement le Londres de cette époque, les ruelles sombres, les gens bien habillés mêlés aux pauvres clochards et aux orphelins. On sentirait même presque les odeurs.
L'écriture également a été très soignée, langage d'époque, etc.
Et quand un livre est aussi bien écrit, on ne le lâche pas, on le lit en continu. Devoir m'arrêter a été un véritable crève coeur.

On a envie de savoir qui est le meurtrier, pourquoi s'attaquer de cette manière à ces gens ? Qui pourrait avoir une idée pareille ? Et surtout, pourquoi ? ("La raison va vous étonner")
Une série de meurtres s'installe dans les petites rues de Londres. Personne ne s'y intéresse, la police a sûrement mieux à traiter.
Quel lien entre ces morts ? Et puis, cette affaire parallèle. Pourquoi cette jeune infirmière, appréciée de tous, a-t-elle été laissée pour morte, dépouillée, au coin d'une rue des bas quartiers ?

L'histoire est efficace, la vérité surprend. Quand on comprend, on ne peut qu'avoir de la peine pour ces vies gâchées.
Certains personnages sont terriblement attachants, j'ai tellement aimé la relation d'Henry et Billy. Presque un père et son fils.

Bravo à l'auteure pour ce thriller époustouflant.
(et Merci pour ce cadeau, finalement)

19 novembre 2016

Leçons d'un tueur (Saul Black)

Résumé :
C'est une chasse au trésor sanglante, dispersée dans tout le pays. Sept jeunes femmes violées, torturées puis tuées, dans le corps desquelles on a laissé d'étranges souvenirs : une fourchette, un abricot, une grenouille en terre cuite...
Valerie Hart, inspectrice à la Brigade criminelle de San Francisco, fut la première à relier ces crimes atroces entre eux. Mais aujourd'hui l'enquête piétine. Il ne s'agit plus seulement d'éviter une huitième victime, mais de sauver la vie d'une fillette sans défense, dans une cabane isolée du Colorado... Pour elle, chaque minute compte.

Mon avis :
J'ai été super attirée par le titre du bouquin. Et puis j'ai beaucoup apprécié le "repérer, traquer, tuer, recommencer".
Je m'attendais à un genre de mode d'emploi du tueur fou furieux. Et bin noooooooon.
On comprend assez vite le titre, et j'ai trouvé l'idée plutôt pas mal.

L'histoire commence avec un meurtre assez atroce. Une fillette échappe de peu au tueur, mais reste en grand danger. Et puis finalement, cette fillette est très vite zappée pour le reste de l'histoire.
On alterne avec le tueur, puis les policiers. La pauvre fillette, on l'oublie très vite.

Je pense que j'ai trop vite pris goût aux thrillers avec plein de détails, de morts affreuses, du gore et tout. Et surtout, des morts qui s'enchaînent (principe du tueur en série quoi).
Et non. Pendant une grosse partie de l'histoire, on ne lit que l'enquête policière (et un peu la vie privée de Valérie, ce qui ne dérange pas du tout). Les chapitres sur le tueur concernent rarement un meurtre, mais plutôt son organisation, sa personnalité, etc. Mais attention, ça reste tout de même hyper intéressant. Savoir ce qu'il y a dans la tête d'un tueur, découvrir son passé, ça sert toujours.

Alors évidemment, au cours du récit, le tueur enlève une nouvelle femme. Le temps presse, il y a déjà beaucoup trop de victimes et ce serait cool de s'arrêter là. On assiste à la captivité de cette pauvre femme. On sent sa peur de mourir, sa panique quand elle comprend tout ce qui va lui arriver.

Il faut attendre la dernière partie du livre pour avoir un regain d'action. Et ça part vraiment dans tous les sens. La traque du tueur, le danger, ces gens à sauver, les dommages collatéraux.
Cette partie est clairement la meilleur du bouquin. Tout s'enchaîne, on est entraîné par chaque page, comme dans une tempête de neige, on ne peut pas arrêter. On lit, on lit, en espérant que tout s'arrange pour (presque) tout le monde.

Une lecture en demi-teinte donc pour moi, mais tout de même quelque chose de très agréable.

6 novembre 2016

La petite boulangerie du bout du monde (Jenny Colgan)

Résumé :
Quand son mariage et sa petite entreprise font naufrage, Polly quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Quoi de mieux qu'un village de quelques âmes battu par les vents pour réfléchir et repartir à zéro ?
Seule dans une boutique laissée à l'abandon, Polly se consacre à son plaisir favori : préparer du pain. Petit à petit, de rencontres farfelues - avec un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands - en petits bonheurs partagés, ce qui n'était qu'un break semble annoncer le début d'une nouvelle vie...

Mon avis :
Avouez, vous aussi en lisant le résumé vous vous êtes dit que ça ressemblait quand même pas mal à Cupcake Club ?
Du coup, même si j'ai été totalement conquise par le titre et la couverture (hashtag meuf superficielle), j'avais peur de lire la même histoire, le même faux suspens, le coté girly et tout.
Et disons que les premiers chapitres mettent l'histoire en place. Et ça prend du temps. Dieu que c'est lent ! Polly déménage, galère dans sa baraque, mais durant les premiers chapitres il ne se passe absolument rien.
Et finalement, j'ai dévoré ce livre sans me rendre compte de rien, malgré quelques chapitres effroyablement longs.

Alors oui, ce bouquin est un plagiat de Cupcake Club, c'est de la pure romance, avec tous les clichés (chiants) du genre. On remplace la pâtisserie par la boulangerie est on a tout bon.
Mais alors qu'est ce qu'il fait du bien !
Ce livre, c'est du bonheur et rien d'autre. (enfin si, il y a quelques drames par ci par là mais en même temps, c'est un peu la vie).

Polly s'intègre assez facilement sur cette île, malgré l'hostilité de certain.e.s.
Très vite, ses premiers amis la poussent un peu, pour qu'elle vende ce pain qui la met tant en joie. On ne parle plus que d'elle et sa Petite Boulangerie.
Et puis, (quelle surprise !) Polly tombe amoureuse. Les hommes ne se battent pas pour elle, mais ils sont plusieurs à être totalement sous le charme. Mais holala, qui va-t-elle choisir pour partager le restant de sa vie ? Suspens totalement pas insoutenable.
Contre toute attente, Polly adore sa nouvelle vie sur l'île, sa patronne acariâtre, son appartement qui tombe en ruine, les ravages de la mer, le rythme de la boulangerie, ses nouveaux amis. Elle a  une vie simple à laquelle elle n'aurait jamais imaginé survivre quelques mois auparavant.

Tout est absolument prévisible. C'est le principe de ce genre de bouquins. La première relation sexuelle entre Polly et Machin (rêve pas, je balance pas) est totalement clichée et niaise (non mais QUI fait ça dans la vraie vie pour une première fois, franchement ?), mais ça reste très mignon.
Et puis faut pas se leurrer, en lisant, on n'attend que ça hein.
On ne peut pas s'empêcher de s'attacher à tous ces personnages (oui, tous, même les pires), ils sont absolument tous très attendrissants. On fait partie de cette bande d'ami.e.s, on est heureux ou malheureux pour eux selon leurs aventures.

Ce bouquin est une vraie bouffée d'air frais, on sentirait presque l'air marin. Et ça fait un bien dingue.
Au début je ne pensais pas lire la suite (parce que oui, il y a une suite. Je reste persuadée que ce tome se suffit à lui même), mais finalement, la fin m'a intriguée.

Si vous aimez les histoires d'amour guimauves, la mer, la vie au grand air et le bon pain, cette romance est faite pour vous.
Et par le plus grand des hasards, De ma plume à vos oreilles a également lu ce livre en même temps que moi.

30 octobre 2016

La mésange et l'ogresse (Harold Cobert)

Résumé :
« Ce que je vais vous raconter ne s'invente pas. »
22 juin 2004. Après un an d'interrogatoires, Monique Fourniret révèle une partie du parcours criminel de son mari, « l'Ogre des Ardennes ». Il sera condamné à la perpétuité. Celle que Michel Fourniret surnomme sa « mésange » reste un mystère : victime ou complice ? Instrument ou inspiratrice ? Mésange ou ogresse ?
Quoi de plus incompréhensible que le Mal quand il revêt des apparences humaines ?
En sondant les abysses psychiques de Monique Fourniret, en faisant résonner sa voix, jusqu'au tréfonds de la folie, dans un face à face tendu avec les enquêteurs qui la traquent, ce roman plonge au cœur du mal pour arriver, par la fiction et la littérature, au plus près de la glaçante vérité.

Mon avis :
En voilà un roman écrit pour moi. J'ai toujours eu une fascination super glauque pour ce genre d'affaires criminelles bien dégueulasses. J'adore lire des sites, des articles, etc. Plus c'est horrible, plus j'aime.
J'ai découvert ce livre chez Hylyirio (et si tu ne la connais pas, tu peux foncer, son blog est une source hallucinante de bonnes idées de lecture). Après avoir lu son avis, j'ai pas hésité bien longtemps avec de prendre le bouquin.

Je ne connaissais pas du tout Harold Cobert avant, et je decouvre sa plume avec ravissement. L'ecriture est fluide, le roman a beau traiter un sujet abominable, il se lit très facilement. A ma grande surprise, je l'ai dévoré d'une traite, je ne pouvais pas le lâcher avant d'arriver la fin.

On alterne tour à tour entre le flic chargé de l'enquete sur Fourniret, puis l'histoire racontée par Monique Olivier. Ce changement facilite aussi l'ambiance sombre de l'histoire. On ne peut qu'halluciner devant les discours de cette femme. Elle a certes vécu des choses franchement pas rejouissantes, on ne peut s'empecher de se demander ce qui peut bien se passer dans sa tete.
Monique Olivier est hesitante, elle a la mémoire qui flanche, elle ne sait rien et ne se souvient de rien. Elle bafouille pour répondre au flic qui l'interroge, des heures durant, chaque semaine.
Cette femme met les nerfs policiers à rude epreuve, et c'est pas peu dire. Les flics savent qu'elle leur cache quelque chose. Alors ils insistent, ils la poussent un peu plus chaque fois, sans succes. C'est qu'elle l'aime, son fauve. Ils ne la lâcheront pas, pendant presque un an.
Monique Olivier nous apparait comme une femme timide, très reservée, soumise, solitaire. On voit qu'elle n'a pas l'habitude de parler, de communiquer avec des gens. Elle a les cheveux qui lui tombent sur le visage, elle se courbe, rentre la tete dans les epaules.

Et pourtant. Pour coincer Michel Fourniret, il faut que Monique Olivier balance, qu'elle ouvre les vannes. Sans elle, l'affaire ne sera jamais bouclée, et son mari non plus.

J'ai totalement halluciné. On connait malheureusement cette histoire, mais lire un roman qui traite de cette affaire est une rude epreuve. Il n'y a bien heureusement aucun detail graveleux, gore, qui souleve les tripes. Tout le macabre est abordé sobrement. De toute maniere l'auteur ne s'interesse qu'à l'epouse.
Parce que, vraiment, qu'est ce qui se passe dans la tete de ces femmes ? Comment une epouse, qui vit depuis 17 ans avec le meme homme, peut elle tout ignorer des agissements et penchants de son mari ?
Michel Fourniret doit etre brillant manipulateur, pour avoir rendu sa femme si docile et aveugle, si dévouée.
Au fil des pages, on decouvre la personnalité de Monique Olivier. Qui est-elle vraiment ? Quel est son passé ? Pourquoi ?

Harold Cobert s'est hyper documenté sur l'affaire, il s'est renseigné aupres du commissaire en charge de l'affaire. Mais difficile de romancer un truc aussi horrible. Et pourtant, il a brillamment réussi le pari.
Ce roman est hyper interessant, instructif et très bien ficelé.
On n'est pas loin du coup de coeur. C'aurait pu l'etre, mais je ne me suis attachée à aucun des personnages. Comment aurais-je pu, d'ailleurs ?
A part peut être le commissaire, qui apporte une touche d'humanité dont cette histoire a bien besoin. 

Serre-moi fort (Claire Favan)

Résumé :
"Serre-moi fort." Cela pourrait être un appel au secours désespéré.
Du jeune Nick, d'abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa soeur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l'incertitude et l'absence. Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de l'Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité.
Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l'enquête sur la decouverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit rendre leur identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du tueur.
Commence alors, entre le policier le meurtrier, un affrontement psychologique d'une rare violence...

Mon avis :
J'aurais pu finir ce livre dans la journée. Si tôt commencé, je me suis retrouvée aussi vite à 40 pages de la fin. C'est toujours comme ça avec Claire Favan. Ses romans se lisent comme du petit lait, on ne voit pas le temps passer.
Je savais avant même de commencer ma lecture que je finirais les tripes totalement retournées. Ça n'a pas loupé. Claire Favan m'a remué le cœur dans tous les sens.
Sans surprise, j'ai été totalement happée par cette histoire. Je me suis plongée dedans à corps perdu.

Les Hoffman forment une famille tout ce qu'il y a de plus normal. Les parents s'aiment. Le frère et la sœur ne se supportent pas.
Là où ça commence à dérailler, c'est que les parents montrent une nette préférence pour Lana, la sœur aînée. Belle, intelligente, populaire, adorable. Elle a tout pour plaire. Nick est transparent pour ses parents.
Alors évidemment, quand Lana disparaît sans laisser de traces, la situation empire pour Nick. On comprend facilement que les parents éplorés se laissent mourir de chagrin, mais ils abandonnent carrément leur fils bien vivant pour ne se consacrer qu'à Lana.
Et quand finalement ils réussissent à sortir la tête de l'eau, ils arrivent à pourrir encore plus la vie de Nick, qui se retrouve embarqué dans une vie qu'il n'a pas choisi. Ses parents ne l'écoutent pas, il a pourtant tellement de choses à leur dire.

Et puis 20 ans plus tard, il y a Adam. Père de famille, jeune veuf, il a du mal lui aussi à reprendre goût à la vie. Ses enfants sont les premiers à en faire les frais.
Pour ne pas sombrer, il se consacre à une nouvelle enquête. 24 cadavres de jeunes femmes sont retrouvés dans la nature. La traque commence.
Une chasse à l'homme cruelle et violente.

Quel gâchis ! Quel gros con l'autre, franchement. Voilà, il n'a pas écouté/cru son ami et on voit comment ça finit.
Mais c'est ça qui est bien avec les romans de Claire Favan. Dans la vraie vie, une histoire pareille se finirait sûrement comme ça, pas comme dans les films. Quitte à briser le coeur du lecteur (enfin le mien, mais je suis trop sensible ah ah).
Je suis tout bonnement dégoûtée par la fin, je voulais pas ça moi ! Mais finalement, qui a gagné ? Qui a perdu ? C'est bien ça le principal.
Serre-moi fort n'est pas un roman riche en détails trash et degueux comme les précédents thrillers de l'auteure. L'ambiance n'en est que plus malsaine.
La vie ne tient vraiment pas à grand chose. 


29 octobre 2016

Mille femmes blanches (Jim Fergus)

Résumé :
En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux cotés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption.

Mon avis :
Je me souviens avoir découvert ce titre il y a déjà pas mal d'années. Je cherchais juste des bouquins à ajouter à ma pal, je suis tombée sur celui ci, qui est resté dans ma wish list jusqu'au mois dernier.
La suite venant d'être éditée et m'attirant très très fortement, je me suis donc bougé pour vite le lire.
Alors oui j'y ai passé un temps dingue (ebook foireux), mais une fois le livre papier entre mes mains, j'ai tout simplement dévoré cette histoire.

Un grand chef Cheyenne propose un échange à la limite du grossier au président des Etats-Unis. Sérieusement, une femme contre un bison ou un cheval ?
Cette demande choque tout le monde. Tu penses, mélanger des femmes blanches, chrétiennes et pures à cette bande de sauvages, franchement...
Mais le président Grant, loin d'être bête (quoique...) accepte. C'est ainsi que quelques femmes (ha bin non, pas les mille d'un coup hein) sont larguées dans la nature. On voit clairement qu'il y en a beaucoup qui sont loin d’être volontaires... La vie sauvage n'attire pas franchement beaucoup de monde.
Il n'y a bien que May qui voit là la parfaite occasion de s'enfuir de l'asile pour retrouver une certaine liberté. Elle est accompagnée de Martha, sa fidèle et trouillarde amie qui ne conçoit pas de vivre sans elle.
On fait également connaissance de Phémie, qui est une de mes personnages préférées, bien que trop peu présente. Phémie est une bâtarde, une métisse. Un père blanc, une mère noire. Esclave et fille d'esclave. Sa vie de squaw, elle l'a méritée. Elle est libre et insoumise, seule à décider quoi faire de son corps. Elle part donc chasser avec les hommes, nue, se bat comme les hommes. D'esclave à féministe, il n'y a souvent qu'un simple pas à franchir.

Ces mille femmes offertes devaient apprendre aux Cheyennes la vie  civilisée, et évidemment faire des enfants (le mélange des races, qui dégoute mais qui arrange bien tout le monde...). Elles avaient pour cela 2 ans maximum. Au delà, elles pouvaient être libres de partir retrouver leur vie d'avant, ou rester près des indiens.
Alors bien sur, volontaires ou non, toutes ces femmes n'ont pas tardé à regretter d'avoir accepté ce marché. Elles ont énormément de mal à s'habituer au changement plus que radical. Mais elles sont finalement très bien accueillies dans leur tribu. Par les hommes, leurs futurs maris, les autres femmes et les enfants.
Et elles sont finalement les premières surprise à voir avec quelle facilité elles se sont toutes adaptées à leur nouvelle vie. Elles sont vraiment indiennes à présent.
Et donc, comme de vraies indiennes, elles se sentent chez elles, à leur place, et sont prêtes à défendre leur clan bec et ongles.

C'est là que ça va partir en vrille. May réalise que le président et l'armée se sont bien foutus des indiens, le marché ne vaut rien et la promesse de Grant ne sera jamais tenue. Les indiens se sont fait avoir. 

May nous raconte tout de sa nouvelle vie. Presque au jour le jour. Elle note absolument tout dans des carnets, dans l'espoir d'être lue. On assiste au meilleur, au drôle, au triste. Et au pire, à la déchéance, au drame.
Que peuvent bien faire quelques femmes face à une armée déchaînée ? Même les guerriers Cheyennes sont finalement bien impuissants devant ces soldats.
Peut être que les sauvages ne sont pas ceux que l'ont croit... 

Ce roman se lit d'une traite. Il est incroyablement bien écrit, bien construit. L'histoire pourrait être vraie (et l'est sûrement, dans une certaine mesure), elle est aussi magnifique qu'horrible et cruelle. Les personnages sont presque tous attachants. Les maris Cheyennes, les femmes blanches, les enfants, les squaws. Tou.te.s ont quelque chose d'attachant.
Ce livre est un véritable coup de coeur et il me tarde vraiment de lire la suite.


8 octobre 2016

Les Parisiens (Olivier Py)

Résumé :
Jeune provincial avide de réussite et de plaisirs, Aurélien se lance à l'assaut de Paris, et de la grande aventure du Théâtre. Beau, désinvolte, insolent, il fait la conquête d'un éminent chef d'orchestre, séduit une vieille faiseuse de carrières, pince les fesses d'un ministre et charme un cacochyme empereur des médias. Dans les salons, les fêtes mondaines et les back-rooms où se mettent à nu les édiles culturels, où les prétendants aux nominations se déchirent, où l'on conspire à l'envi et profane les réputations, Aurélien est le nouveau talent qu'on rêve d'étreindre comme une jeune proie, et qui, sûrement, saura se montrer prodigue. Mais ses vraies amours sont ailleurs. Iris, Serena, Kamel, Gloria, Ulrika..., reines transgenres et faune de la nuit, qui prennent d'assaut Pôle Emploi et ourdissent une décisive révolte des putes. Et surtout Lucas, enfant trop mal aimé, poète magnifique mais inaccompli qui cherche avec humilité et désespoir une raison d'être au monde, de vivre encore, de croire...

Mon avis :
J'ai fini ce bouquin il y a déjà quelques jours mais je trouve enfin le temps de donner mon avis.
Et pourtant, Dieu sait que cette histoire m'a plu. Dès les premières pages j’étais totalement plongée dedans, j'ai savouré chaque page, chaque personnage, chaque aventure.
L’écriture est absolument divine, le style est là. Les personnages sont tous très hauts en couleurs. Il y a Aurélien, celui qui se fout de tout mais prend tout au sérieux. Lucas, le petit oiseau fraichement tombé du nid après avoir perdu son amour et son père. Et puis autour d'eux gravitent putes, transgenres, travesti, bdsm.

Olivier Py a mélangé dans ce roman plusieurs histoires, plusieurs univers. La communauté LGBT+ côtoie la vie politique, le ministère de la Culture et le grand Opéra. Théâtre, musique, soirées porno ou mondaines. Tout y est. Tout le monde est partout mais chut, il ne faut rien dire.
On profite de la vie, on se bat (ou pas) pour ce en quoi l'on croit, ce qui nous anime et nous fascine.
J'ai pris un plaisir de dingue à dévorer ces 500 pages, j'ai absolument tout aimé. Je me suis passionnée pour les soirées LGBT+, pour les magouilles politiques, pour le sexe, pour le genre, pour la liberté. Et pour l'amour.
Parce que finalement, ce livre n'est qu'amour. L'amour de tout, de rien, de l'autre. Et c'est magnifique.

Les Parisiens est clairement un des meilleurs livres que j'ai lu cette année.

29 septembre 2016

La couleur du lait (Nell Leyshon)

Résumé :
1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l'écriture... mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession.

Mon avis :
J'ai découvert ce petit roman totalement par hasard. Je flânais dans les rayons à la fnac à la recherche d'un court bouquin pour tuer 1h ce matin. Et il était là, dans la rangée de derrière, un peu caché à l'horizontale. Le titre m'a interpelée, j'ai pris le livre, lu le résumé et je suis repartie avec.
Et oui, je viens de le finir. Il est court, moins de 200 pages.

L'histoire nous est racontée par Mary elle-même. Ado, elle a grandi dans la ferme familiale, avec ses 3 sœurs, ses parents et son grand-père. Le patriarche regrette de n'avoir eu que des filles, ça travaille pas comme les garçons. Mais bon, il faut bien faire tourner la ferme pour gagner de l'argent. Alors tout le monde se tue à la tache, du matin au soir.
Personne ici ne sait lire ou écrire. Pas même l'heure. Mary a 14 ans et a déjà une petite vie d'esclave.

Et puis un jour, ses parents l'envoient chez le pasteur, pour une durée indéterminée. Le pasteur a payé pour ça alors évidemment ils allaient pas refuser.
Elle est embauchée pour s'occuper de la femme du pasteur, qui est malade.
Il y a d'abord un énorme choc culturel. Entre la ferme et le presbytère, de suite, c'est plus la même classe sociale. Mary se retrouve au milieu de gens cultivés, riches, qui parlent bien, s’intéressent à autre chose qu'au dur labeur du lever au coucher du soleil. Elle a du mal à s'y faire mais finalement y arrive grâce à la compagnie de Madame, qui la dorlote comme un petit trésor.

Mais il n'y a pas que Madame, dans cette demeure. Il y a aussi son fils, qui traine un peu trop à la ferme. Edna, l'autre bonne à tout faire, qui est un peu rude. Et puis, le pasteur.
Ce pasteur est un homme formidable. Il adore Mary. Il sait que malgré son manque d'instruction et de culture, Mary est intelligente et curieuse. Il lui apprend donc à lire et à écrire (à l'aide de la bible, ambiance ambiance).

Mary nous écrit donc son histoire. Cette histoire. Avec ses mots à elle, le langage de la ferme.
Et c'est rude. La fin arrive, là comme ça. Et c'est triste.
Mais que c'etait beau.

Par contre, ce qui peut être déroutant, c'est qu'il n'y a quasiment aucune ponctuation. Pour les dialogues on n'a aucune indication. Et il n'y a absolument aucune majuscule. Au début ça fait un peu bizarre mais on s'y fait vite. Et puis on comprend vite que Mary est illettrée alors forcement...

Cette lecture n'est pas un coup de cœur, mais sincèrement il ne manquait pas grand chose pour. Peut être quelques pages de plus.

13 septembre 2016

Austerlitz 10.5 (Anne-Laure Béatrix & François-Xavier Dillard)

Résumé :
De nos jours... Une pluie diluvienne s'abat sur la capitale. L'alimentation électrique est coupée et la plupart des arrondissements connaissent un black-out total, faisant souffler un vent de panique sans précédent sur la population. Le métro est fermé, noyé dans une eau sombre et glacée, et lorsque les premiers immeubles s'effondrent et qu'une gigantesque vague de boue déferle sur la ville, c'est une véritable hystérie collective qui s'empare des Parisien.Sous le pont d'Austerlitz, l'eau a atteint un nouveau record : 10,5 mètres.

Un an plus tard, Paris ne sera plus jamais la même. Pour François Mallarmé qui a perdu sa femme et son enfant dans la catastrophe, la vie n'est plus qu'un long cauchemar. Il continue tant bien que mal à faire son boulot de flic dans une ville où plus rien n'a de sens. Jusqu'au jour où une affaire de meurtres sordides l’amène au cœur du plus grand musée du monde : le Louvre.

Entre manipulations, chantage, rituels barbares et fêtes décadentes, Mallarmé va être plongé dans un univers sans règles ni morale, confronté à nouveau à la souffrance, à la folie et à la mort...

Mon avis :
(c'est là que je me rends compte que le résumé est hyper long. Désolée, j'ai pas su quoi couper...)
Vous vous souvenez des inondations sur Paris il y a quelques mois ? Voilà, là c'est pareil. Mais en pire. C'est un véritable carnage et il n'en fallait pas beaucoup plus pour rayer Paris de la carte.
Tout le monde a perdu un proche dans ces inondations, Paris ne ressemble plus à rien, le monde est devenu fou.
Et quand le monde devient fou, il se passe quoi ? Des meurtres. Des magouilles. Des scandales.

Alors autant il y a à peu près un mort par chapitre (Cher François-Xavier, je te hais, putain mais NON, merde !), autant le roman se centre sur l'autre histoire : Que ce passe-t-il avec la Joconde ? C'est quoi cette histoire de soirées vip ?
On passe plus de temps plongé dans les magouilles politiques que dans l’enquête policière. Mais franchement, c'est tout aussi bien. Et super intéressant.
Chaque chapitre a pour titre le nom d'une œuvre d'art, en rapport avec l'histoire. Et rien que ça, moi c'etait mon petit plaisir.
Bref, qui est derrière tout ça ? Qui complote avec qui ? Pourquoi ? Comment révéler l'histoire sans y laisser des plumes ?
Les deux enquêtes étaient vraiment super, l'une palpitante et l'autre intéressante, j’étais captivée.
Alors oui après y'a le gros cliché de l'histoire d'amour pas du tout previsible, qui de toute manière ne sert à rien pour l'histoire, mais ma foi, un peu de bonheur au milieu de cette folie, pourquoi pas ?
On a de la peine pour ce pauvre François, à qui il arrive décidément beaucoup de merdes depuis un an. Il tient malgré tout, il lui reste cette force.

Encore un très bon roman de François-Xavier Dillard, qui se lit terriblement bien, qui captive et qui plonge dans l'horreur ♥

10 septembre 2016

Le secret du mari (Liane Moriarty)

Résumé :
Jamais Cecilia n’aurait dû trouver cette lettre dans le grenier. Sur l’enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n’ouvrir qu’après ma mort. » Quelle décision prendre ? Respecter le vœu de John-Paul, qui est bien vivant ? Ou céder à la curiosité au risque de voir basculer sa vie ? Tous les maris – et toutes les femmes – ont leurs secrets. Certains peuvent être dévastateurs.

Mon avis :
Seigneur...
Ce livre a eu un succès de dingue, le résumé est plus qu’alléchant. Il ne m'en fallait pas plus pour avoir une envie folle de me plonger dedans.
J'ai passé pratiquement un mois avec ce bouquin. Impossible d'avancer dans ma lecture. La platitude de l'histoire/l’écriture/les personnages ne m'a pas du tout du tout motivée...

Le secret du mari est prévisible dès le début, mais clairement, c'est pas le problème de ce livre. A la limite, ce qui compte vraiment c'est de se demander ce qui va se passer pour John-Paul quand/si son secret sera découvert. Mais même cette envie ne m'a pas poussée au delà de la moitié du livre.
Alors certes, les personnes l'ayant lu (et aimé) jusqu'à la fin me diront que j'ai fait une grave erreur, que ce qui se passe après et super palpitant et tout. Mais non, vraiment, je n'ai pas pu.
J'ai fait des efforts, j'ai persisté. Mais je n'ai pas pu.
La vie des autres personnages je m'en cogne mais alors prodigieusement, d'ailleurs il ne leur arrive franchement pas grand chose de bien extraordinaire.
Le pire pour moi, ça a été Tess. Elle nous pète un scandale parce que ho mon Dieu, son fils se barre avec sa femme et leur gosse aux usa (l'action se déroule en Australie). Alors oui ok c'est rude à vivre pour un parent, mais la lire chouiner que son fils lui retire son petit-fils ça m'a donné envie de la tuer... Bordel mais non, avant d’être ton petit-fils, ce gamin a des parents, on s'en fout de toi, sa vie ne te concerne pas, connasse d’égoïste de merde. Je déteste tellement les gens comme ça dans la vraie vie, alors dans un bouquin, merde quoi.

Enfin bref, le thème était intéressant, le secret est même hyper captivant, on a envie d'en savoir plus.
Mais moi, tout le reste autour de cette histoire m'a bien trop ennuyée... Limite ce fameux secret passe en second plan et c'est bien dommage.

7 août 2016

Avec tes yeux (Sire Cédric)

Résumé :
Depuis quelque temps, Thomas fait des rêves atroces. D'épouvantables rêves qui le réveillent en sursaut et morcellent son sommeil qu'il a déjà fragile. Si ce n'était que ça ! Après une séance d'hypnose destinée à régler ses problèmes d'insomnie, il est en proie à des visions. Il se voit, à travers les yeux d'un autre, torturant une jeune femme... Persuadé qu'un meurtre est effectivement en train de se produire, il part à la recherche de la victime. Le cauchemar de Thomas ne fait que commencer.

Mon avis :
Ho mon dieu mais quelle horreur !!! Cette histoire est absolument immonde.
Il faut savoir que je déteste tout ce qui a trait aux yeux.. Des yeux en gros plan, l'idée même de toucher un oeil, l'ophtalmo... Tout ça me dégoûte mais alors au plus haut point.
(Donc là on se demande ce qui m'a pris de vouloir lire ce bouquin... Mon coté maso sûrement...)

Bref.
Thomas souffre depuis quelques années. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais il ne dort plus, ou pas beaucoup. Quand il dort, il fait des cauchemars effroyables.
Malgré ses réticences, il se décide à aller voir un hypnotiseur. Il ne sait pas trop dans quoi il s'embarque, mais c'est sa dernière chance de retrouver une vie à peu près normale.

Et puis, les premières visions arrivent. Il voit le meurtre. Il vit le meurtre. Du début à la fin. L'agonie de la victime, le plaisir du bourreau.
Mais comment expliquer ça à la police ? Alors forcement, il fait le coupable idéal.

S'en suit une véritable chasse à l'homme. Les forces de l'ordre cherchent Thomas, Thomas cherche le coupable, (à peu près) seul contre tous.
Et puis, le meurtrier se prend vite au jeu. S'il jouait avec ses victimes pour savourer leur mort, il s'amuse encore plus à rendre Thomas complètement fou. 

C'était abominable. On voit presque les meurtres devant nos yeux, le calvaire de ces femmes étant tellement bien décrit.
On essaie de comprendre. Pourquoi lui ? Comment c'est possible ? Comment va-t-il réussir à se sortir de ce merdier ?
J'étais totalement embarquée dans l'histoire. C'était tellement terrifiant, passionnant, malsain.

Et puis la fin ! Mon dieu mais la fin !
Alors sans spoiler, j'ai été quand même pas mal déçue par Fox. Mais finalement, la fin putain !!!

Encore un coup de cœur pour Sire Cédric. Je commence à devenir fan ♥


4 août 2016

Le liseur du 6h27 (Jean-Paul Didierlaurent)

Résumé :
"Voilà, on voulait vous dire, on aime bien ce que vous faites. Ça nous fait drôlement du bien.
Ça va bientôt faire un an que Josette et moi, on vient vous écouter tous les lundis et jeudis matin."

Sur le chemin du travail, Guylain lit aux passagers du RER de 6h27 quelques pages rescapées de livres voués à la destruction. Ce curieux passe-temps va l'amener à faire la connaissance de personnages hauts en couleur qui cherchent, eux aussi, à réinventer leur vie.

Mon avis :
C'est ici un très (trop ?) court livre, de 200 pages à peine, qui fait un bien incroyable.
Guylain Vignolles travaille à l'usine. Une usine de recyclage de papier. Il s’occupe de la Chose, la grosse machine qui mange le papier, les rats, les jambes de ceux qui ne font pas attention.
Guylain est du genre solitaire. Une mère qu'il a régulièrement au téléphone à qui il prétend bosser dans l’édition, deux amis, un poisson rouge.
Tous les matins dans le rer il lit une ou deux feuilles, à voix haute mais surtout pour lui même. Il n'y a aucune continuité dans le récit, il lit ce qu'il trouve au fur et à mesure. Ça amuse les autres usagers mais en même temps, ça leur plait, ça leur fait du bien.

Le resumé du bouquin, je vous le dis de suite, est tout de meme un peu trompeur. Notre liseur lit finalement tres peu, on n'a pas enormement de passages dans le rer, ni de gens qui l'abordent pour lui en parler. On assiste surtout à sa vie professionnelle ou personnelle en fait.
J'ai trouvé ça un peu dommage. Mais finalement cette histoire se lit très facilement et met le sourire aux lèvres.

6 juillet 2016

La vérité sur l'affaire Harry Quebert (Joël Dicker)

Résumé :
À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Mon avis :
Marcus, qui n'est plus capable d'écrire un roman digne de ce nom, décide de fuir. Fuir sa ville, sa vie, ses responsabilités. Et il se barre pour rejoindre son ami et l'aider.
Harry et Marcus ont bien plus de points communs qu'on peut le voir au début de l'histoire.

Tout accuse Harry du meurtre de Nola. Personne ne savait qu'à l'époque ils étaient réellement fous amoureux l'un de l'autre, alors évidemment dans l'opinion générale, Harry n'est qu'un vieux pervers dégueulasse.
Marcus enquête auprès des différents témoins de l'époque, il cherche à comprendre ce qui cloche dans cette affaire. Parce qu'Harry est innocent, c'est évident, le coupable est forcement ailleurs.

Plus la lecture avance, plus tout le monde peut être le coupable. Chacun aurait pu avoir une raison de tuer Nola. Par jalousie, par accident.
Joel Dicker nous mène en bateau du début à la fin. On soupçonne donc tout le monde, on change d'avis comme on tourne les pages, on va de rebondissement en rebondissement. C'est simplement dingue.

On ne s'attend pas à la fin. Vraiment. On pouvait imaginer n'importe qui en tueu.se.r de Nola, mais pas lui.

Et puis, à coté du meurtre de Nola, il y a l'autre histoire. Les romans d'Harry Quebert, ceux de Marcus, leur succès. Et la mère de Marcus surtout. On ne la croise pas beaucoup, mais elle marque les esprits. Moi en tout cas, je l'ai adorée (sur papier hein, une mère comme ça en vrai, personne n'en voudrait). On a limite de la peine pour ce pauvre Marcus, mais on peut pas s'empêcher de rire comme des bœufs à la moindre apparition de sa mère.

Ce roman est un pur coup de cœur. Je me suis décidée à le lire parce que, visiblement, tout le monde l'a adoré. J'ai tendance à me méfier des bouquins qui font l'unanimité, mais là, je sais pas. Et puis, Tatiana de Rosnay l'a adoré alors tu penses...
Et puis, j'ai vu le nombre de pages. Je me suis dit que j'allais y passer des plombes, j'allais pas en voir la fin.
Et pourtant je l'ai dévoré bien plus vite que je ne l'aurais voulu...
Ce roman est simplement hyper addictif, on ne peut pas le lâcher, chaque fin de chapitre nous force à lire le suivant pour savoir ce qui arrive.


Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahit d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé.

1 juillet 2016

Miettes de sang (Claire Favan)



Résumé :
Poplar Bluff, petite ville du Missouri. Aux yeux de ses habitants, Dany Myers est un raté, un faible, indigne du souvenir qu’a laissé son père, ancien et bien-aimé capitaine de la police locale. Poussé par sa mère à rejoindre à son tour les forces de l’ordre, il y exécute sans broncher les tâches subalternes, encaisse les vexations et fuit tout conflit. Jusqu’à ce qu’une étrange vague de meurtres, suivie de suicides, endeuille la communauté.
Cette affaire, que tous souhaitent étouffer, sera son affaire. Pour la première fois de sa vie, Dany brisera le silence – à ses risques et périls…

Mon avis :
Je n'aurais pas tenu bien longtemps sans lire Claire Favan.
Je me suis jetée sur ce roman, vraiment. L'histoire de Dany me faisait terriblement envie. Le loser anti-héros par excellence, avec une mère dominatrice au possible. Sous la plume de la merveilleuse Claire Favan, ça ne pouvait être que magistral.

Dans la petite ville de Poplar Bluff, tout le monde connaît l'histoire de Dany Myers. Son père était capitaine de police. Très apprécié de ses collègues, respecté par tous.
Dany, lui, n'est qu'un naze, un pauvre type qui se laisse bercer par sa vie. Aucune motivation, aucun avenir, solitaire. A 34 ans, il loue un petit appart aménagé chez sa mère. Classe.

Et puis, un soir, deux cadavres découverts. Le mari a été complètement fracassé, le coupable lui vouait clairement une haine sans limite et avait simplement la rage contre lui. Pour la femme c'est plus simple.
Finalement, la thèse du "drame familial" est est mise en avant. La femme a tué le mari et s'est suicidée ensuite.
Le problème, c'est que la ""victime"" est le capitaine de la police.
En fait, toutes les prochaines victimes travaillaient pour la police.
Mais les enquêteurs s'en foutent. Le coupable se tue après son crime alors à quoi bon, hein ?
Dany est un bon flic, très sérieux et très pro. Alors contre l'avis de tous, il fouille, il mène l'enquête de son coté. Il doit se racheter, se faire respecter de ces flics qui ont fait de lui leur souffre-douleur.

Et puis, il finit par fourrer son nez là où il ne fallait pas. Dans la corruption et l'horreur.

La plume de Claire Favan est toujours aussi captivante. Si la première partie du roman peine à décoller, la suite part en flèche.
Les meurtres sont abominables. Ce que les "coupables" ont vécu donne simplement envie de vomir.
On plaint Dany. On a envie qu'il s'en sorte, que son calvaire prenne fin. Mais l'horreur, la vraie, n'est jamais en surface. Il faut gratter pour sombrer dans le plus horrible encore. Qui est la victime, qui est le coupable ? De quoi sommes-nous vraiment capables ?
Le fin mot de l'histoire m'a totalement subjuguée. C'est immonde, ça retourne le bide, c'est simplement horrible.
Et puis il y a eu la toute fin, celle après l'affaire. Celle de Dany.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser. J'ai évidemment adoré ma lecture, mais la fin m'a bien trop remué les tripes. C'était affreux, je me suis sentie affreusement mal. J'en ai même pleuré (si j'étais pas emetophobe j'aurais sûrement gerbé toutes mes tripes par dessus mon balcon...). C'était trop, en fait. Pourtant Claire Favan est capable de bien plus trash. Mais là, c'était autre chose, ça m'a trop touchée. (J'essaie d'expliquer mon "malaise" sans spoiler. C'est hyper dur)
Mais bon, c'est quoi une page dans tout un roman, hein ?


16 juin 2016

La singulière tristesse du gâteau au citron (Aimee Bender)

Résumé :
Le jour de ses 9 ans, Rose mord avec délice dans son gâteau d'anniversaire. S'ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément le mal-être éprouvé par sa mère en le préparant. Car, dans sa famille, chacun dispose d'un pouvoir unique, qu'il doit taire ; pour ces super-héros du quotidien, ce don est un fardeau. Comment supporter le monde quand la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?

Mon avis :
Quelle lecture étrange.
Rose vit dans une une famille où chacun a un pouvoir unique. Mais personne ne le sait.
Elle, elle devine en une bouchée l'état d'esprit dans lequel une personne a cuisiné un plat.
Ça parait sympa (voir inutile) comme ça, mais en fait, c'est un calvaire. Du coup, elle ne mange plus que des trucs insipides et industriels, préparés par des machines dénuées de sentiments.
Son frère, Joseph, disparaît sans laisser de traces.
Rose grandit, découvre le monde, évolue, mûrit... Elle doit concilier son enfance avec son don. Cette gamine est incroyable.
Il ne se passe pas grand chose dans ce roman. On suit la vie de cette famille à travers les yeux d'une enfant, et malgré leurs dons, il n'y a rien de vraiment exceptionnel.
Mais ça reste une lecture incroyable, c'est doux, c'est mignon, ça fait un bien fou.
Je n'ai pas été hyper captivée, mais en même temps, une fois le livre refermé, je me suis sentie bien et apaisée.

11 juin 2016

La fille du train (Paula Hawkins)

Résumé :
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu'elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l'être par le passé avec son mari, avant qu'il ne la trompe, avant qu'il ne la quitte. Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c'est avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu...

Mon avis :
Rachel est une femme à problèmes. Vraiment. Bien avant son divorce elle était déjà un déchet. Et depuis, ça empire. Elle passe ses journées à se morfondre sur son sort. Elle a énormément besoin d'affection, dès qu'elle rencontre une personne, elle se fait des films à son propos.

Tous les jours dans son train, c'est ainsi qu'elle observe un jeune couple. Elle les imagine parfait, avec une vie parfaite. Alors évidemment, quand elle voit que "Jess" est infidèle et qu'en plus elle disparaît...
Son gros problème, à Rachel, c'est qu'elle ne sait pas rester à sa place. Elle se sent obligée d'aller vers les gens, se mêler de ce qui ne la regarde pas. Jusqu'à frôler le harcèlement.
Elle refuse de voir son couple parfait se foutre en l'air, alors bien évidemment, elle se mêle de l'affaire.
Plusieurs pistes sont intéressantes mais finalement n'aboutissent à rien.
Alors pendant tout le livre nous, on aimerait bien savoir la vérité. Comment Megan a bien pu disparaître comme ça d'un claquement de doigt ? Qui est responsable ?
J'ai détesté Rachel pendant bien les 3/4 du roman. Elle est insupportable, ingérable, hystérique, alcoolique, irresponsable, et toujours accrochée à son ex. Y'a pas eu un moment où j'ai pas eu envie de lui mettre deux trois paires de gifles.
Et puis finalement, elle apparaît sympathique. On l'apprécie, on l'aime, on la soutien.
Et il ne suffit que d'un petit détail parfois, pour faire éclater la vérité sur un drame bien plus commun qu'on ne peut l'imaginer. La fin est d'une violence inouïe, magistrale.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai aussi apprécié sa structure. Chaque femme de ce roman raconte tour à tour son histoire sous forme de journal intime, c'était très agréable.
Et pourtant j'ai quand même eu du mal à être accro. Je lisais, j'étais dedans, je ne voulais jamais arrêter d'un chapitre à l'autre, mais je sais pas, il a manqué un petit truc...

5 juin 2016

L'enfant des cimetieres (Sire Cédric)

Résumé :
Ce pourrait être un simple fait divers : un fossoyeur tue sa femme et ses enfants au fusil à pompe avant de se donner la mort.
David et Aurore, journalistes, sont sur les lieux, certains de tenir un sujet en or.
Le lendemain, c'est Kristel, la compagne de David, qui est victime d'un tueur dément. Pour le commandant Vauvert, cette affaire présente trop de zones d'ombres, et celles-ci ne vont cesser de s’étendre. La vague de meurtres se répand, emportant David jusqu'au bord du précipice, jusque dans les rêves de l'enfant des cimetières...

Mon avis :
Depuis le temps ! Depuis le temps que je voulais découvrir Sire Cédric, depuis le temps que ce bouquin est dans ma PaL (plus de 2 ans...), je me suis enfin lancée dans l'aventure.
Et wahou, quelle surprise ! En même temps, vous l'aurez deviné : j'ai lu cette petite merveille en une journée, c'est donc un coup de cœur monumental.
J'ai jamais trop osé m'aventurer dans les roman de Sire Cédric, j'avais peur que ce soit trop noir pour moi, trop gothique, etc.
Mais finalement j'ai tenté le coup. Et j'ai adoré.
J'ai tout adoré.
L'histoire hallucinante d'un fantôme qui manipule les vivants pour les rendre fous, l'horrible vie de Nathaniel, les personnages, leur caractère, les mystères. Les morts qui s'enchainent. Des décès assez dégueulasses d'ailleurs, mais que c'etait bon ! Les suicides, les tueries, les acharnements. Les esprits, les ombres. David et Kristel. Le délire genre Frankenstein. Et Émilie, surtout.

L’écriture de Sire Cédric est totalement addictive. J'ai vraiment eu du mal à lâcher mon livre, j’étais littéralement plongée dans cette lecture, c'etait totalement dingue. J'ai passé un moment de dingue.
C'est clairement un coup de cœur. L'histoire est top, l’écriture divine, les personnages aboutis, les détails parfaits. Rien à jeter, tout à garder.
Si comme moi vous n'osez pas vous lancer, vraiment, forcez vous, vous ne le regretterez pas.


4 juin 2016

La fille dans le rétroviseur (Linwood Barclay)

Résumé :
Etat de New York, près de la frontière canadienne. Cal Weaver, ex-flic, prend en stop Claire Sanders, la fille du maire. Elle lui demande de s’arrêter à un bar car elle ne se sent pas bien. Mais la jeune fille qui revient n’est pas Claire. Où est-elle ? Parmi des jeunes filles qui se volatilisent,un homme enfermé dans une cave et des flics ripoux, Cal Weaver doit trouver la vérité.

Mon avis :
Cal est un ex flic reconverti en détective privé. Il est intelligent et très observateur. Même en pleine nuit, il ne lui faut pas plus de 3 secondes pour s’apercevoir que la fille qu'il retrouve dans sa voiture après leur petite halte n'est pas celle qu'il a prise en stop.
Cette autre fille n'est pas bien méchante et accepte de raconter vite fait ce qui se passe. C’était juste un plan pour aider sa copine.
Mais personne n'en sait plus.
Cal, en bon privé, décide de retrouver Claire, d'aider le maire à savoir la vérité. Mais comment mener une enquête quand finalement, on a rien ? Strictement aucun début d'indice, ni de semblant de piste ni quoi que ce soit.
En parallèle, il y a une sombre histoire de carnet qui semble super important, un homme sequestré par deux personnes. On ne sait rien d'eux, il n'y a que ce carnet qui compte.
Et puis, tous ces secrets gardés, toutes ces choses que les gens ne veulent pas dire. On sent que Cal va devoir faire de gros efforts pour resoudre cette affaire. On finit par se rendre compte que tout est lié, les faits, les gens...
Comme toujours, Linwood Barclay nous sort un coupable auquel on n'aurait pas pensé, un personne auquel on ne prete pas trop attention... Et la fin nous reserve tellement de surprises...

Ce roman n'est peut être pas le plus réussi de l'auteur, mais j'ai passé un moment incroyable, ça se lit toujours aussi bien, ça remue toujours autant le cerveau.

31 mai 2016

[Mai] Bilan du mois

YOUHOU !!!

T'imagines ? Non seulement je suis de retour, mais en plus, j'ai suffisamment lu pour pouvoir faire un bilan !
(J'ose pas regarder depuis combien de temps ça m’était pas arrivé)

Bref, ce mois ci, j'ai réussi à me replonger dans la lecture, avec grand plaisir. J'ai retrouvé du temps et de la motivation.
Il faut dire que les livres que j'ai eu l'occasion de lire m'ont vraiment donné envie...
J'ai donc lu 9 livres officiellement. Wahou o_O
Je suis en plein dans le 10eme, que j’espère finir rapidement.
Et puis, en parallèle, je lis Harry Potter avec mon fils. On a fini le 1er et on a bien attaqué le 2eme...
Autant dire que pour un retour,  j'ai pas fait semblant (à voir comment va se passer Juin. Pour Juillet je me fais pas d'illusion, j'aurai autre chose à faire).

J'ai eu un énorme coup de cœur pour Claire Favan et Henri Loevenbruck.
J'ai passé un magnifique moment avec Aurélie Valognes et Annie Ernaux.
Steve Mosby m'a captivée.
J'ai été déçue par Barbara Abel.
Axel Sénéquier m'a donné envie de me remettre au théâtre.

Donc un mois loin d’être décevant, je suis globalement plus que satisfaite de ce bilan.



A noter que ce mois ci, le blog a fêté ses 6 ans. Quel merveilleux anniversaire, n'est ce pas.

28 mai 2016

Ceux qu'on aime (Steve Mosby)

Résumé :
Vous laissez un message à l'un de vos proches. Il ne vous répond que par mail ou par SMS. Vous ne vous inquiétez pas. Imagineriez-vous une seconde que ce n'est pas lui qui vous écrit, mais son bourreau, qui le tient séquestré, privé d'eau et de nourriture ? C'est pourtant le mode opératoire d'un tueur en série qui s'attaque à des jeunes femmes célibataires, endosse leur identité pour mieux les condamner..

Mon avis :
Pour commencer, il a une chose que j'ai énormément appréciée dans cette histoire : le personnage principal, Dan, est magicien. C'est couillon hein, mais moi je suis fan de magie, c'est un truc qui me fascine totalement. J’étais déjà ravie pour ça.

Et puis, l'histoire.
Des femmes disparaissent sans laisser de traces, sans que ça n’inquiète leurs proches. Évidemment, des sms sont envoyés, pour rassurer, genre "je vais bien, t’inquiète on se verra bientôt", alors ma foi, pourquoi se poser des questions.

Et un jour, c'est à une amie de Dan que ça arrive. Après leur rupture, ils sont restés proches, sans l’être trop. Il s’inquiète toujours pour elle. C'est donc tout naturellement qu'il prête énormément d'attention au sms qu'elle lui aurait envoyé. Ça ne correspond pas du tout à Tori.

De là commence une véritable course contre la montre. Si Dan ne fait pas vite, Tori va bientôt mourir.
Dan reçoit des messages du tueur, des indications, des messages qui le plongent dans l'angoisse... "Tu l'as laissée mourir"...

Et forcement, comme souvent, la police ne comprend strictement rien. Les inspecteurs ne regardent que la surface, sans gratter un peu. C'est donc vite vu pour eux : Dan est le principal suspect.
Mais ne pas oublier qu'il est magicien, et donc bien plus malin qu'on ne pourrait le penser.
On se retrouve balader pendant l’enquête, on cherche à comprendre, on a des doutes. Et puis on oublie. Quand on se plonge dans un roman, dans une histoire passionnante, on oublie très vite les petits détails. Qui sont finalement déterminants.

Comme avec "Un sur deux", Steve Mosby ne nous offre pas ici un roman dégueulasse, sanglant, horrible. Tout est insinué, ce n'est pas crade, mais le fond est tout aussi horrible.
Et puis, il a toujours une morale pour les crimes, une leçon que le coupable offre à sa cible. Tu es infidèle ? Crève, l’infidélité c'est mal ! Tu prétends être toujours là pour tes amies ? On va voir ça.
Et finalement, même si ce n'est pas forcement un chef d’œuvre, ça se laisse lire avec un grand plaisir, ça nous transporte (et c'est bien trop court, bordel).

25 mai 2016

Apnée noire (Claire Favan)

Résumé :
"Vêtue d'un pyjama en satin écru, la jeune femme repose dans une baignoire remplie, en position de fœtus inversé. Ses mains et ses chevilles sont étroitement liées derrière son dos et elle flotte encore avec un soupçon de grâce". A Columbia, sur la côte est des Etats-Unis, c'est la scène macabre que découvre le lieutenant Sandino. Officier intègre, c'est aussi un homme brisé depuis la disparition de sa famille. Pour mener cette enquête, il doit collaborer avec Megan Halliwell, l'agent du FBI qui a permis l'année précédente l'arrestation de Vernon Chester, un tueur psychopathe qui vient d'être exécuté. Très vite pourtant, il apparaît que ce dernier meurtre présente des ressemblances troublantes avec les crimes commis par Chester. Comment est-ce possible ? Tandis que Megan n'ose imaginer le pire, une erreur judiciaire, Sandino se concentre sur certaines incohérences. De discordes en silences la relation des deux policiers évolue, alors que chaque jour le tueur semble se rapprocher d'eux, omniprésent et insaisissable...

Mon avis
L'ambiance glauque est posée dès le départ.
D'un coté nous avons Vince Sandino qui perd femme et enfant dans des circonstances plutôt horribles.
De l'autre, l'exécution d'un tueur en série du genre très pervers. Vous savez, le genre qui se fout de mourir, qui regarde droit dans les yeux la personne qui l'a arrêté, avec un sourire en coin et tout. Megan Halliwell n'a jamais été aussi mal à l'aise. Évidemment, il manque quelques cadavres à trouver, et Vernon Chester emportera son secret dans la tombe.

Nous nous retrouvons avant un lieutenant et une agent du FBI à la vie torturée, au passé trouble. Ils sont certainement aussi cabossé l'un que l'autre.

Quand Vince comprend que l'homme qu'il cherche est déjà mort depuis un moment, il ne se prive pas de se moquer joyeusement de l'agent spécial. Evidemment, une erreur judiciaire, un innocent exécuté, c'est pas mal hein. L'ambiance entre eux devient glaciale, insupportable, tendue.

Les meurtres sont assez odieux. Rien de sanglant, mais ça n'en est pas moins affreux. Toutes les victimes sont mortes noyées, devant les yeux de leur tueur. Pieds et mains ligotés dans le dos.
Cette enquête est une véritable course contre la montre. Vince va de plus en plus mal, c'est un véritable déchet humain. Et Megan cache quelque chose. C'est une arriviste, quelqu'un de très secret. Elle attache tellement d'importance à cette enquête qu'elle finit par faire n'importe quoi, elle n'est pas guidée par son instinct de flic, mais par tout autre chose.

Pendant toute l'histoire j’étais convaincue d'avoir trouvé. Du coup j'ai été hyper déçue "si c'est ça, franchement ça craint".
Et puis finalement je suis ravie de m'être plantée. On découvre tout à la fin. Vraiment tout. Même ce qu'on n'imaginait pas. Et ça m'a plu mon dieu c'était absolument grandiose. La fin est une pure merveille.

Comme pour ses deux premiers romans, Claire Favan nous offre ici une écriture fabuleuse, fluide, entraînante. La psychologie de chaque personnage est minutieusement travaillée, ils sont tous très complexe et c'est un bonheur à lire, à essayer de comprendre.
Ce roman est tout simplement captivant, un pur bonheur.


22 mai 2016

L'innocence des bourreaux (Barbara Abel)

Résumé :
Dans une supérette de quartier, quelques clients font leur course, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son fils de trois ans seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d'acheter ce qui manquait pour son repas.
Parmi eux, un couple adultère, parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent...
Des gens normaux, sans histoire, ou presque.
Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé pour récupérer quelques dizaines d'euros. Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s'inversent, la vie de ces hommes et femmes sans histoire bascule dans l'horreur.
Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince...

Mon avis :
Ho didonc, ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas lu Barbara Abel. Elle m'avait tellement manqué.
C'est donc folle de joie que j'ai sauté à pieds joints dans cette lecture. En plus le résumé donne terriblement envie.

L'histoire commence avec un drogué en manque, Joachim. Il est seul, désespéré, sans thunes, et a besoin de sa dose. Au bord du gouffre, il se résigne. Il n'a pas 36 possibilités, il va braquer la petite supérette de quartier.
A son arrivée, quelques clients. Ce n'est pas la grande cohue mais il faut faire attention, être sûr de soi.
Alors, Joachim prend son souffle et braque la caisse. Panique générale. Les quelques clients sont devenus des otages. Le braqueur n'a plus rien à perdre mais n'a rien prévu.
Et puis, après la détresse, l'angoisse, l'attente, tout bascule. Entre les drames, on voit le bout du tunnel, on va s'en sortir. Les rôles s'inversent. Les gentils deviennent méchants, les langues se délient, les caractères s'affirment.

Le livre se découpe en chapitres concentrés tour à tour sur chacun des personnages de l'histoire, même les secondaires. On apprend les noms, les situations, la vie de ces gens. Et pour certains, le passé. Un passé sombre, pas très glorieux ou au contraire admirable. On connaît ces personnages, on réagit, on se prend d'affection pour eux. On finit par en aimer, même (je ne vous dirais pas qui).

L'histoire de ce roman est une très bonne idée. Creuser, gratter la belle surface pour voir la crasse que les gens tentent de cacher pour sauver les apparences, connaître les épreuves de la vie pour comprendre le présent.
Les personnages sont tous très intéressants. Tous différents mais finalement tous pareils. Les caractères, les vies sont très bien amené.e.s.
Mais je n'ai pas été hyper emballée. Enfin, pas assez à mon goût. Il a fallut que j'attende plus de la moitié de ma lecture pour être à fond dedans, captivée. La première moitié se lit facilement mais ne captive pas, je n'ai pas fini un chapitre en me disant "holala non je dois continuer pour savoir ce qui va absolument se passer, je peux pas arrêter maintenant !".
Il n'y a que les 100 dernières pages à peu près qui ont valu le coup selon moi. Là ça a commencé à être intéressant, à donner envie d'aller plus loin, ça étonne, ça fascine, ça devient génial.

Une lecture en demi-teinte pour moi, avec un grand dommage...

16 mai 2016

Un peu de respect, j'suis ta mère ! (Hernan Casciari)

Résumé :
Peut-on parvenir à l’orgasme quand son mari chômeur passe son temps devant la télé à regarder des matchs de foot ? Peut-on aborder paisiblement le troisième âge lorsque son beau-père de quatre-vingts ans croupit en prison pour détention de marijuana ? Et peut-on dormir tranquille lorsque son fils aîné est tantôt gay, tantôt pas ? C'est à Mercedes, dans la proche banlieue de Buenos Aires, que vit cette famille complètement allumée. Pour ne pas devenir folle, Mirta Bertotti a décidé de créer son blog, afin de partager sa vie de dingue avec des milliers d'internautes ! Des chroniques tendres et désopilantes qui évoquent à la fois l'univers des Simpson et celui de South Park.

Mon avis :
Ce bouquin là, ça fait une éternité que je le voulais. La joie de l'avoir eu le mois dernier, et de pouvoir enfin me plonger dedans, tu peux pas imaginer.
J'ai été une maman blogueuse, et fut un temps où j'avais même un blog dans lequel je déversais toute la haine que j'avais pour mon mec/mes gosses/ma vie... J'ai pensé que je serais proche de Mirta, qu'on aurait vécu le même ras le bol de tout et de tout le monde.
Et c'est vrai !
Déjà, j'ai beaucoup aimé le langage de Mirta, sa façon d’écrire. Elle est sans détours, dit ce qu'elle pense comme elle pense, à chaud. Et c'est parfois violent. Et donc drôle.
La vie de Mirta est un joyeux bordel. Son mari ne l'aime plus mais a une espèce d'affection pour elle un peu cheloue. Un de ses fils est un drogué qui rentre raide mort à pas d'heure. Son fils ainé est pédé. Sa fille est une trainée de 14 ans.
Autant dire que son blog, elle a de quoi l'alimenter. Tous les jours.
Chaque jour il y a une nouvelle tuile. Imprévu à payer, chômage, etc.
La famille Bertotti mène une vie somme toute banale, mais terriblement mouvementée.
J'ai passé un moment très agréable, j'ai même pas pu avoir de la peine ou de la compassion pour cette famille tellement ces gens sont dingues.
Et puis, quand le grand-père parle espagnol, c'est tout bonnement divin ♥ (Alora, tou é oune pédé ?)
Le fait que ce soit écrit comme un blog rend la lecture très fluide, l'histoire se lit assez vite, sans se lasser.

Le seul reproche que j'aurais à faire à cette histoire, c'est la violence ambiante. On frappe les enfants pour les punir, on s'insulte, etc etc. C'est pas très agréable à lire en fait. Mais ça ajoute un peu de ""cocasse"" à des situations déjà pas mal rocambolesques.

14 mai 2016

L'événement (Annie Ernaux)

Résumé :
Depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie. Lire dans un roman le récit d'un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. De la même façon entendre par hasard La javanaise, J'ai la mémoire qui flanche, n'importe quelle chanson qui m'a accompagnée durant cette période, me bouleverse. Annie Ernaux.

Mon avis :
Octobre 1962, Annie est étudiante. Et enceinte. Elle ne veut pas de cet enfant. Si tôt le certificat donné par le médecin, elle le déchire.
Là commence son parcours du combattant. Rappelez vous, à cette époque l'avortement est interdit.
Et donc, pour trouver un médecin qui pratique... on se donne les infos sous le manteau, on n'en parle surtout pas aux médecins, qui ne veulent pas risquer la prison pour ça.
Annie est tellement désespérée qu'elle tente d'avorter seule. La scène est évidemment super violente. Il n'y a rien de pire qu'avorter seule, sans aide, sans soutien, et savoir qu'on risque la mort pour ça.
Et puis, quelqu'un parle à Annie d'une femme qui a pu avorter grâce à une faiseuse d'anges.
Annie voit enfin le bout du tunnel, c'est bientôt la fin. Bientôt elle sera débarrassée de cet embryon dont elle ne veut pas et qui lui pourrit la vie depuis bien trop longtemps déjà.

Et là, soudain, toute la violence des avortements clandestins nous saute aux yeux. Ces femmes font avec les moyens du bord, bien limités. L'auteure nous raconte tout, sans détour, sans tabou.
L'angoisse de devoir attendre plusieurs jours que ce corps étranger claque et s'expulse enfin.
Et l’après. Les risques, tout ce sang, le curetage, la montée de lait. Le jugement, la traite par les professionnels. L'horreur psychologique qui suit l'horreur physique.

Ce récit est hyper court (120 pages), mais il est suffisant à Annie Ernaux pour raconter chaque détail de sa vie autour de cet avortement, la force des mots contre la violence de l'acte. C'est triste, c'est bouleversant, et ça fait prendre conscience de l'immense chance que nous avons aujourd'hui de pouvoir avorter légalement. Ne pas oublier ce que les femmes ont vécu pour que nous soyons libres de disposer de notre corps.

En face d'une carrière brisée, une aiguille à tricoter dans le vagin ne pesait pas lourd.

Il se peut qu'un tel récit provoque de l'irritation, ou de la répulsion, soit taxé de mauvais gout. D'avoir vécu une chose, quelle qu'elle soit, donne le droit imprescriptible de l’écrire. Il n'y a pas de vérité inférieure. Et si je ne vais pas au bout de la relation de cette expérience, je contribue à obscurcir la réalité des femmes et je me range du coté de la domination masculine du monde.

9 mai 2016

Trois ans pour changer sa vie (Christelle Mustel)

Résumé :
Pour Christelle, la transformation débute avec une chute de cheval, sans réelle gravité, mais qui l’amène à reconsidérer une vie qui ne comble plus ses aspirations.
Comme un appel du destin, une rencontre déclenche le signal du départ… Christelle embarque pour le grand voyage au cœur des changements : elle découvre l’amour, la méditation, renoue avec les chevaux qui lui enseignent l’harmonie avec la nature et lui font surmonter ses peurs. Autant d’étapes sur le chemin du bien-être et de la joie. Cette piste, vous pouvez la suivre vous aussi !
Telle une amie, Christelle vous fait aujourd’hui partager ses recettes, sur le ton de la confidence.
Un témoignage authentique qui célèbre tout simplement la magie de la vie.

Mon avis :
Une amie m'a proposé il y a quelques jours de venir en aide à une auteure qu'elle connaît, qui vient de sortir son bouquin et qui a besoin de visibilité. (si jamais ça vous intéresse, vous savez comment me joindre)
A la lecture du résumé, j'ai pas hésité 3 secondes. Typiquement le genre de bouquins que j'adore.
Christelle nous raconte ici sa vie, son expérience, le déclencheur. Chaque étape de sa vie, chaque rencontre, chaque décision prise ("tiens, si j'arrêtais ce taf de merde pour me barrer en Sardaigne et faire de la reflexo plantaire ?").
Elle nous donne ses conseils. En lisant sa vie, on se demande pourquoi nous, nous n'osons pas sauter le pas. Ça a l'air si simple ! Et limite merveilleux. Vraiment, Christelle a vécu des trucs assez dingues. Je crois que moi, la moitié des gens qu'elle a accepté dans sa vie, je les aurais bazardé direct... Mais finalement, Christelle a trouvé LE truc : se faire confiance, faire confiance à son instinct. Ça parait fou hein, mais en fait c'est tout couillon.
D'ailleurs, j'ai énormément adoré l'histoire de la bague, c'était super beau.

Ce livre de développement personnel est criant de vérité et de banalité. Et c'est ça le plus terrible. L'auteure nous raconte des choses qui devraient être évidentes pour tout le monde, mais c'est tellement plus simple de nous pourrir/compliquer la vie, hein...

Cette lecture m'a tellement chamboulée. Si le livre ne remet pas le lecteur totalement en question, il donne au moins quelques pistes pour améliorer notre quotidien, changer ce qui doit l'être et accepter ce qui ne peut changer. J'ai eu l'impression d'écouter une pote me donner plein de conseils pour régler tous mes problèmes, et ça, ça fait du bien. Je m’intéresse pas mal au yoga et à ce genre de choses, et c'est vrai que cette lecture donne très envie de sauter le pas. Ne reste plus qu'à le faire.