26 novembre 2017

La veuve (Fiona Barton)

Résumé :
La vie de Jane Taylor a toujours été ordinaire.
Un travail sans histoire, une jolie maison, un mari attentionné, en somme tout ce dont elle pouvait rêver, ou presque.
Jusqu'au jour où une petite fille disparaît et où les médias désignent Glen, son époux, comme LE suspect principal de cet acte.
Depuis, plus rien n'a été pareil.
Jane devient l'épouse d'un criminel aux yeux de tous.
Les quatre années suivantes ressemblent à une descente aux enfers : accusée par la justice, assaillie par les médias, abandonnée par les amis, elle ne connaît plus le bonheur ni la tranquillité, même après un acquittement.
Mais aujourd'hui, Glen est mort. Fauché par un bus.
Ne reste que Jane, celle qui a tout subi, qui pourtant n'est jamais partie.
Traquée par un policier en quête de vérité et une journaliste sans scrupule, la veuve va-t-elle enfin livrer sa version de l'histoire ?

Mon avis :
Le roman commence avec la mort de Glen. C'est rapide, soudain, on y assiste sans bien comprendre comment ça a pu arriver.
Les chapitres ensuite s'alternent entre le passé et le présent. Chacun centré sur un personnage. Le flic, la veuve, la journaliste, etc.
C'était super intéressant d'avoir tous ces différents points de vue pour une même situation.
Dès la mort de Glen, Jane est envahie par Kate, la journaliste. Elle lui propose son épaule pour pleurer puis une interview pour raconter ce qu'elle sait.
Une grande partie du roman relate la disparition de Bella, la petite fille. On apprend les circonstances du drame, l'avancée (ou non) de l'enquête, la vie de Glen et de la mère de Bella.
Jane nous livre sa version.
Jane est jeune, naïve et totalement soumise à son mari. Il n'y a pas de violence conjugale, Jane n'est pas maltraitée. Elle s'est simplement effacée derrière Glen. Il a toujours raison, elle n'a aucun avis sur rien et suit aveuglement ses conseils.
Quelle souffrance enfouit-elle ? Quel est son secret ? Que sait-elle ?

Que dire. Ce fut une lecture pas mal laborieuse. J'ai eu énormément de mal à rentrer dans l'histoire. Je n'ai pas été franchement passionnée par ce que je lisais. C'était intéressant, voir même sympa, mais loin d'être palpitant.
Il ne se passe strictement rien. On suit l'enquête, l'interview de Jane, on cherche à comprendre mais c'est tellement facile.
Même la fin laisse un arrière-goût de "bof" je trouve. Rien de bien transcendant même si c'est à ce moment que l'on comprend l'ampleur de l'affaire.
Jane pourrait être un personnage hyper intéressant, femme soumise mais avec son petit caractère. Mais elle n'est pas assez creusée, travaillée. Ni les autres personnages d'ailleurs.

La vérité fini par éclater et c'est bien le seul truc intéressant de ce roman. Le reste est moyen et j'en suis sortie assez déçue.

18 novembre 2017

Derrière les portes (B.A. Paris)

Résumé :
Jack est un homme charmant, un avocat brillant et un époux attentionné.
Grace est une femme élégante, une maîtresse de maison talentueuse.
Mais pourquoi ne la voit-on jamais sans son mari ?

Parfois, un mariage parfait cache un mensonge parfait.

Et vous, connaissez-vous vraiment vos amis ?

Mon avis :
Wahou. Je n'ai que ce mot à la bouche depuis que j'ai refermé ce livre. Wahou.
Jack est un brillant avocat, il s'occupe de défendre des femmes victimes de violences conjugales. Il est beau, tout lui réussit, c'est l'homme parfait.
Il rencontre par hasard Grace un après midi près d'un kiosque. Elle s'amuse avec sa petite sœur, Millie.
Rapidement, Jack et Grace tombent follement amoureux et se marient.
Le cauchemar commence durant le voyage de noces. Une fois dans leur chambre d'hôtel, Grace comprend qu'elle vient de faire la plus grosse connerie de sa vie, que désormais elle vivra un véritable cauchemar et qu'elle ne pourra jamais en sortir.
Elle ne perd malgré tout pas espoir, elle doit absolument tenir bon, pour sa sœur qui n'a plus qu'elle.

Jack est un putain de manipulateur. Rapidement, il a éloigné Grace de tous ses proches, il lui a tout retiré. Il ne lui a laissé aucune chance de lui échapper. Jack est intelligent mais aussi très malin.
L'entourage du couple ne devine pas une seule seconde la détresse de Grace. Et bien évidemment, si elle tente quoi que ce soit, Jack le lui fera payer.

Un thriller haletant, totalement passionnant, envoûtant. Si vous cherchiez la définition de "page-turner", ne cherchez pas plus loin que ce roman.
L'écriture de B.A. Paris est fascinante. Les chapitres alternent entre le passé et le présent, l'idylle et l'enfer. Parfois j'ai eu un peu de mal à restituer dans le temps, je me mélangeais certains détails, mais la lecture reste passionnante.
B.A. Paris dénonce avec brio les violences conjugales, la descente aux enfers, le pouvoir de manipulation des pervers narcissiques, de ces hommes avides de domination. Jack ne manipule pas uniquement sa femme, mais également leurs proches, ami.e.s ou collègues. Tout le danger est là : comment reconnaître un homme violent dans l'intimité de son couple quand il n'en montre que ce qu'il veut bien montrer ? Comment une femme intelligente, forte, indépendante et très bien insérée socialement et professionnellement peut-elle en arriver à se faire piéger, à être aveuglée ?
La société culpabilise systématiquement ces femmes. On n'a qu'à partir, quitter un homme ce n'est pas bien compliqué.
Si, ça l'est. Une femme victime de son mari est isolée et impuissante. Toutes les femmes, aussi fortes soient-elles peuvent être un jour victimes de violences conjugales.

J'ai été absolument époustouflée par ce bouquin. Impossible de le lâcher, j'étais plongée dans ma lecture, fascinée par Grace, sa force, son envie de s'en sortir, ses échecs.
Il y a aussi un autre personnage que j'ai particulièrement plus aimé que les autres, mais en dévoilant son nom je risque de vous spoiler et je ne veux pas vous retirer tout le plaisir de ce roman.
Juste, la fin est prodigieuse. Une des fins les plus dingues.
Je crois que ce thriller est un coup de cœur.

17 novembre 2017

Frappe-toi le coeur (Amélie Nothomb)

Résumé :
« Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie. »

Mon avis :
Ça fait énormément de temps que je n'avais pas lu Amélie Nothomb. J'aime tellement cette personne, l'auteure, la femme, sa vie, ses mystères, les histoires qu'elle raconte.
Ses romans sont toujours (trop) courts, on ne peut pas en profiter autant qu'ils le méritent. Et pourtant ils racontent tellement.

Ici, l'auteure s'attaque au sujet le plus épineux qui soit : la maternité. Il y a 150 manuels qui veulent nous expliquer comment être une "bonne mère", enfin, une mère qui ne sera jugée par personne, jamais regardée de travers. Mais personne ne nous explique vraiment comment être et faire dans la pratique.
Comment aimer nos enfants ? Quelle est la limite entre le trop et le pas assez ? Quelles conséquence selon à quel point on les aime (ou pas) ? Comment les élever avec nos défauts, nos névroses, notre caractère ?
Nous sommes ce que nous sommes grâce (ou à cause) de nos parents. Ce qu'ils ont été avec nous, l'amour qu'ils nous ont porté, tout ça a fait de nous l'adulte que nous sommes. Bon ou mauvais, on le leur doit.
Marie n'aime pas sa fille, Diane. Marie a grandie admirée de tou.te.s, tout le temps, depuis toujours. Belle, intelligente, merveilleuse Marie. Et puis un jour, Diane naît. La jalousie maladive de Marie explose. Diane est une petite merveille, une enfant absolument adorable et tellement mignonne. Tout ça rend Marie folle. Personne (ou presque) ne le remarque. Comment Diane peut-elle se construire sereinement avec une mère qui ne lui monte aucune signe d'affection ? Quelle adulte deviendra-t-elle ?

Amélie Nothomb nous décrit ici tous les ravages d'une mauvaise maternité. Le désamour, l'attente d'admiration ou d'attention. Les conséquences plus ou moins graves que tout ça peut avoir.

Ce texte est beau, vrai, violent, fabuleux. La recherche d'amour et de figure maternelle de Diane, la carapace qu'elle a été obligée de se forger pour survivre à sa mère.
Sublime.

16 novembre 2017

Sans faille (Valentin Musso)

Résumé :
Connait-on vraiment ses amis ? Romuald, Théo, Dorothée, David et Juliette se retrouvent pour une randonnée dans les Pyrénées. C'est Romuald, à qui tout réussit, qui les a invités dans son luxueux chalet. Mais la montagne lui est-elle aussi familière qu'il le prétend ?
L’expédition tourne au cauchemar. Le groupe s'égare, les secrets et les rivalités surgissent. Jusqu'au drame...

Mon avis :
Ça fait bien longtemps que j'ai eu la curiosité de lire Musso. J'ai d'abord tenté Guillaume et j'ai absolument pas adhéré. Alors j'ai lâché l'affaire mais évidemment tout le monde parlait à coté de Valentin, c'est très différent, ses romans sont vraiment bien, etc etc.
Alors j'ai tenté. J'ai rencontré l'auteur totalement à l'aveugle il y a quelques semaines. Je suis allée lui parler, lui faire dédicacé les deux romans que j'ai de lui, sans même savoir ce que je lirai un jour, si ça allait vraiment me plaire, etc.
Et puis pour vous dire la vérité, Musso et moi, on a pas mal de points communs. J'ai vécu 22 ans sur la cote d'azur dont 3 ou 4 à Antibes. Alors oui je suis ultra chauvine pour le coup.

Bref, en plus, Musso ou pas, l'histoire de Sans faille m'intriguait.
Des potes de lycée qui se retrouvent des années après, par hasard, pour finalement partir ensemble en week end à la montagne. Pour parler du bon vieux temps peut être ? Ou pour que chacun affiche sa réussite en la vomissant aux pieds des autres ?
David, Théo et Romuald se sont connus au lycée. Romuald est la pièce rapportée de la cité. Il a malgré tout réussi à s'intégrer dans le petit groupe de Théo. Et puis il y a les conneries d'adolescents. Et chacun trace sa route après les études, perdant de vue les deux autres.
Jusqu'à se retrouver en petit comité perdu dans la montagne, dans le chalet de Romuald. Pour fêter les retrouvailles, il leur propose une petite virée. Il connaît bien la montagne, son chalet est fabuleux, les filles sont en totale confiance.
Et puis, peu à peu, les rancœurs, le passé, les non-dits, tout ressurgit. L'angoisse, la parano, la méfiance.
Qui est vraiment Romuald ? Quelle est l'histoire de ce trio vécue il y a 15 ans ? Qui dit vrai ?

J'ai mais alors totalement adoré. Je suis Romuald. Je pourrais l'être. J'ai été à 100% derrière lui du début à la fin. J'ai mais alors tellement compris ce type. Tout ce qu'il a gardé au fond de lui toutes ces années. Chaque personnage est fantastique, les personnalités peut être exagérées mais tout était tellement réel.
Et l'histoire. L'angoisse qui monte aussi vite que les pages se tournent. La peur, le choc.
Et puis, que dire de l'écriture. Valentin Musso a un pur talent, j'ai pris un plaisir fou à le lire.
On est tour à tour à la montagne, puis 15 ans en arrière au lycée, pour savoir, pour comprendre.
Un roman très prenant, des personnages tous attachants (vraiment. à un moment ou un autre), les nerfs à fleur de peau. Rien n'est à jeter, j'ai adoré. Vivement les prochains.
(Promis, si un jour je rerencontre l'auteur, je me prosterne à ses pieds) (je suis cap hein)

12 novembre 2017

Code 93 (Olivier Norek)

Résumé :
Victor est capitaine de police au groupe crime du SDPJ 93. Depuis quinze ans, il a choisi de travailler en banlieue et de naviguer au cœur de la violence banalisée et des crimes gratuits.
Une série de découvertes étranges - un cadavre qui refuse de mourir, un toxico victime d’auto-combustion - l'incite à penser que son enquête, cette fois-ci, va dépasser le cadre des affaires habituelles.
Et les lettres anonymes qui lui sont adressées personnellement vont le guider vers des sphères autrement plus dangereuses...

Mon avis :
Une toxico larguée au rayon des invisibles, jetée comme de vulgaires ordures.
Un cadavre émasculé se réveille en pleine autopsie, pendant le charcutage de ses mollets (j'avoue, j'ai eu ultra mal pour lui. Les gens qui me connaissent savoir pourquoi).
Un corps assis totalement brûlé.
Il commence vachement bien ce bouquin.
Le capitaine Coste est un très bon flic. Respecté de son équipe, bien entouré, très pro.
Il prend toutes ces enquêtes à bras le corps, sans trop savoir quoi chercher ni où.
Et puis finalement, nous voilà embarqué dans un sombre trafic, de la manipulation, du mensonge et de la vengeance.
Qui peut s'amuser à mener les flics en bateau ? Et puis, toutes ces lettres que Coste reçoit, qui disent tout et rien en quelques mots simples. Qui le font douter et lui balancent un veritable coup de poing en pleine gueule.
L’équipe se retrouve plongée dans la violence des banlieues et des apparences de la haute.

Voilà, 107 ans après tout le monde, je découvre Olivier Norek.
Et j'ai plutôt apprécié. J'ai pas passé un moment de ouf non plus, c'est pas vraiment un coup de cœur. Mais j'ai adoré cette découverte.
Ce roman se lit très vite, l’écriture est évidemment pro et donc ça attire, ça passionne, ça donne envie de continuer.
L'histoire est super bien ficelée. Les magouilles, les petits et gros secrets, les vies bousillées.
On devine assez rapidement la vérité mais franchement  ça ne change rien au plaisir de la lecture.
L’équipe de Coste est absolument divine, je me suis éclatée à les lire, vraiment. Johanna est fabuleuse.

Une très bonne lecture pour moi donc, qui me donne largement envie de découvrir les suites.

11 novembre 2017

Que ta volonté soit faite (Maxime Chattam)

Résumé :
Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forets, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis... S'il n'y avait Jon Petersen.
Il est ce que l'humanité a fait de pire, même le diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin.
Et là... sans doute réveillera-t-il l'envie de tuer qui sommeille en vous.

Mon avis :
Je n'avais jamais lu Maxime Chattam jusqu'à présent. Ses precedents romans ne m'ont jamais tentée.
Par contre, celui ci m'a attirée immédiatement avec son résumé. Quelques fans de Chattam m'ont mise en garde, fais attention il est très sombre, c'est pas son meilleur et nianiania.
Mais moi je m'en foutais, je plongeais dans l'inconnu alors le reste...

Et bien comme je m'y attendais, j'ai passé un très très bon moment avec ce roman.
Je l'ai même fait durer parce que je ne savais pas trop quoi attendre de la fin, j'avais peur de ce qui allait me tomber dessus.

Les personnages, bons comme mauvais, hyper travaillés, l'horreur présente mais aussi très suggérée, l'histoire qui est clairement abominable.
Riley, ce pauvre gamin qu'on a immédiatement envie de sauver. Il ne sait pas où il a atterrit, trop petit qu'il est pour se rendre compte.
Même Jon, né dans l'horreur et le sang. On sait que ça va avoir de graves consequences, on aurait aimé mettre en garde sa famille pour tenter de le sortir de là.
Tout mal a une origine. Celui qui brûle dans les veines de Jon est là, sous nos yeux, et pourtant personne ne fait rien.
Et au milieu de ce foutoir, nous avons ce cher Jarvis, qui suit l’évolution de sa ville, des habitants et qui fait ce qu'il peut pour sauver tout le monde, dans la bienveillance et l'amitié.

Jon Peterson est clairement le mal incarné, l'horreur suprême, la personne la plus odieuse, violente et inhumaine que vous pourriez croiser dans votre vie. Là où il est, il sème la terreur. Pour son bon plaisir, son équilibre. Il n’épargne personne. A se demander comment une personne sans cœur peut vivre.
Toute cette haine, cette violence, cet acharnement dans la destruction de l'autre. Qui pourrait l’arrêter ? Tout le monde a peur de lui, personne n'ose s'opposer à lui.

Les cadavres ne tombent pas comme des mouches à chaque page, il n'y a pas de détails sanglants. Tout est suggéré ou raconté à demi mot. L'horreur n'est pas affichée mais ressentie. Ça ajoute un petit coté malsain à la lecture, je me suis sentie très très mal à l'aise à plusieurs passages, avec des hauts le cœur.
La guerre contre le mal doit avoir une fin. Et la fin de ce roman est prodigieuse, explosive, perturbante et très réaliste. Toute cette histoire pour cette finalité, c’était absolument divin.
Je ne peux pas raconter tout ce que j'ai pensé de cette fin sans spoiler donc je ne dirais plus rien, si ce n'est que je n'ai pas été forcement hyper d'accord avec tout. Mais là est tout l’intérêt de cette fin. Maxime Chattam nous offre une leçon sur les limites du bien et du mal.

Je suis restée scotchée par cette lecture, j'ai passé un excellent moment, je suis absolument ravie.
Vous ne regarderez plus jamais un coquelicot comme avant.