31 mai 2014

[Mai] Bilan du mois

Mai s’achève et c'est donc l'heure du bilan.

Dis donc, je suis quand même sacrement fière de ce bilan.
Ce mois ci, j'ai lu 11 livres. Complètement étonnée, ça faisait des mois que ça ne m'était pas arrivé !
Et attends, quels bouquins !
Ann Rule et ses barges toujours plus étonnant-e-s les un-e-s que les autres, la (re)découverte d'Amélie Nothomb, le rabibochage avec EE Schmitt (bon, je le boudais pas complètement mais c'est vrai qu'avec tous les bouquins qui m'ont intéressée, je l'ai rapidement mis de coté, le pauv monsieur)...
Et puis, bien sur, François-Xavier Dillard... Ha s'il pouvait sortir un roman par mois je serais tellement heureuse de pouvoir le lire plus souvent ♥
Et puis, j'ai découvert Franck Thilliez.
Et faudrait surtout pas oublier Cyril Massarotto hein quand même !

Voilà, en fait ça a été un mois énorme, pleins de lectures, aucune déception, la vie est totalement merveilleuse.
(Quand je pense qu'il existe des gens qui ne voient pas l'intérêt des livres "c'est juste des phrases noires sur des pages blanches"...)




Et donc au passage, mon évolution dans mes challenges


34/52


6/20


9 livres lus


5/12


10 livres lus


4/25 (je sais, je sais)


3/14

30 mai 2014

Une forme de vie (Amélie Nothomb)

Résumé :
« Ce matin-là, je reçus une lettre d'un genre nouveau. »

Mon avis :
Il y a deux choses que j'aime dans les romans d'Amélie Nothomb :
La recherche des titres. On se demande un moment pourquoi ce titre, le rapport avec l'histoire, etc. Et quand ça arrive, je trouve finalement la réflexion assez rigolote..
Et là, j'ai beaucoup aimé le titre et le message qui s'y cache.
La seconde chose que j'apprécie, c'est le résumé... Court, mystérieux, il ne nous apprend rien. On ouvre le livre et on ne sait absolument pas dans quoi on a mis les pieds...

Là, Amélie Nothomb reçoit un jour un courrier étrange.
Un soldat américain lui raconte sa vie à la guerre, en Irak. Ambiance \o/
La situation est tellement incongrue, pourquoi un soldat américain écrirait-il à une auteure belge pour lui confier sa vie ?
L'auteure décide de lui répondre.
Une correspondance amicale et sincère qui durera plusieurs mois, entre confidences, confiance et aide.

Melvin, le soldat, est une personne très atypique, étrange, pleine de cynisme et très critique envers la guerre et son pays. Il a  trouvé en Amélie une oreille des plus attentives.

Au fil des lettres, les deux correspondants finissent par simplement parler de la vie, de l'humanité, de l'écriture...

Une relation très étrange entre deux personnes qui le sont tout autant.
Melvin est plein de secrets mais tellement excentrique, il en deviendrait presque attachant. Amélie Nothomb, elle, reste fidèle au personnage qu'elle s'est crée.

J'ai vraiment bien aimé ce livre, le lien entre les personnages, la fin qui part dans un total n'importe quoi, Melvin, l'écriture particulière d'Amélie Nothomb, les évènements qui s'enchaînent...
J'apprécie vraiment le personnage Nothomb. Elle est ce qu'elle, elle plaît comme elle révulse, mais je la trouve fascinante.

Ma note :  ♥ ♥

[Mai] Les nouveautés du mois

En mai, fais ce qu'il te plaît.
Comme par exemple, un petit régime pour ta PaL

Mai fut donc un mois très très faiblard niveau "achats" puisqu'en fait... je n'ai rien acheté !

Au début du mois j'ai reçu ça :
Un petit gain Masse Critique, ça fait toujours plaisir

Et puis, un joli SP de Belfond ♥




Et c'est tout !
Mais j'étais tellement occupée à lire, du coup j'ai pas trop pensé à acheter
(Est ce que je vais résister en juin aux opé "deux livres achetés = un livre offert" ? Suspens !)


29 mai 2014

Le sumo qui ne pouvait pas grossir (Eric-Emmanuel Schmitt)

Résumé :
Sauvage, révolté, Jun promène ses quinze ans dans les rues de Tokyo, loin d'une famille dont il refuse de parler. La rencontre avec un maître du sumo, qui décèle un "gros" en lui malgré son physique efflanqué, va l'entraîner dans la pratique du plus mystérieux des arts martiaux.

Mon avis :
J'ai commencé par ne mettre que le début du résumé, le reste en dit beaucoup trop.
Et déjà que le bouquin n'est pas super épais (75 pages), on va ptet pas insister, hein.

Bref... Jun est un ado qui est parti du jour au lendemain de chez lui, laissant seule sa mère analphabète qui essaie malgré tout de garder un contact qu'il refuse.
Il survit en vendant des babioles sur les trottoirs.
Pendant plusieurs jours, un vieillard l'aborde et dit voir un gros en lui. 1m70 60 kg tout mouillé, le gosse.
Ce vieillard, maître sumo (oui, étrange. un peu comme un vieillard qui voudrait enseigner le karaté à un gamin maltraité par les stars du lycée -cherchez pas, vous êtes trop jeunes) va le pousser, insister, pour qu'il vienne au moins une fois assister à des combats.
Très réfractaire, Jun ne supporte rien, ni les hommes, ni la vie, ni le contact.
Mais quand on a tout perdu, on risque quoi à tenter la nouveauté ?

L'illumination. A la fin des combats, nous avons un ado totalement fasciné par le sumo.
Il a enfin trouvé un but à sa vie.
Shomintsu, le vieillard, deviendra son maître, son modèle, son guide.
Jun sera un acharné, découvrant sa force, sa motivation, sa passion.

Qui est Shomintsu ?
Comment être sumo quand on peine à grossir ?
Que peut nous révéler un art martial aussi étrange que le sumo ?
Jun va se découvrir et sa vie en sera changée à jamais.

J'ai retrouvé mon EE Schmitt que j'ai tant aimé, malgré une histoire terriblement courte je me suis attachée à Jun et à sa vie.
L'écriture est toujours aussi sublime et le message-pas-si-caché peut sembler niais mais finalement, pourquoi pas ?

• L'avis de Sybelline

28 mai 2014

[LC] Puzzle (Franck Thilliez)

Résumé :
Ilan et Chloé, deux jeunes gens spécialistes des chasses au trésor ont rêvé des années durant de participer à la partie ultime, d’un jeu mystérieux dont on ne connaît pas les règles, dont on ne connaît pas l’entrée, et dont on ne sait même pas s’il existe. Mais dont on connaît le nom: Paranoïa.
Lorsqu’un an après leur rupture Chloé réapparaît dans la vie d’Ilan en lui annonçant qu’elle sait comment jouer, ce dernier a totalement rompu avec l’univers des jeux, et vit isolé dans la maison de ses parents disparus en mer. Officiellement morts, mais Ilan est persuadé qu’ils ont été enlevés à cause de leurs recherches scientifiques.
Après avoir refusé l’aventure, Illan cède alors que Chloé lui fait part de la rumeur : le gagnant remporterait 300 000 euros. Après un premier jeu de pistes dans Paris, les deux amis sont enfin sélectionnés.
C’est alors qu’ils découvrent la règle numéro 1 : "Quoiqu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu", rapidement suivie, à leur arrivée sur les lieux du jeu, un gigantesque bâtiment isolé en pleine montagne appelé Complexe psychiatrique de Swanessong, de la règle numéro 2: "L’un d’entre vous va mourir". Quand les joueurs découvrent le premier cadavre, quand Illan retrouve dans le jeu des informations liées à la disparition de ses parents, la distinction entre le jeu et la réalité est de plus en plus difficile à faire. Et Paranoïa peut alors réellement commencer…

Mon avis :
Ilan vit seul, ses parents sont morts dans des circonstances plutôt douteuses, et Chloé, sa fiancée, est partie sans un mot il y a un an.
Depuis, Ilan vit dans l'angoisse, la peur. Il sent des présences autour de lui, des choses étranges arrivent dans sa vie. Il ne peut en parler à personne, c'est impossible de le croire tellement tout baigne dans l'incohérence.

Une nouvelle chasse au trésor commence : Paranoïa.
Lui ne veut pas, ça fait bien longtemps qu'il a décroché.
Mais son ex réapparaît et réussi à le convaincre.

Paranoïa est un jeu de haut niveau. Une organisation jamais vue, un budget incroyable.
Tout est en place pour plonger les 8 candidats, les meilleurs des meilleurs, dans une atmosphère oppressante.

Les joueurs se retrouvent enfermés dans un hôpital psy perdu au fin fond de la montagne, avec une météo plutôt peu clémente. Livrés à eux mêmes, ils doivent survivre sans faire confiance à personne. Pas même au jeu.

Durant 400 pages, le lecteur aussi est plongé en pleine paranoïa. On ne sait plus qui croire, à qui faire confiance, si le jeu est vraiment le jeu, où est la fiction, où est la réalité. On se méfie de tout le monde tout en étant du coté de tout le monde...
Le jeu commence et on ne sait plus rien. Hallucinations ou pas, cauchemars ou pas. Rien n'est très clair, rien n'est joué, rien n'est prévisible.

Et puis, il a eu ce crime étrange, inexpliqué. Les deux histoires se mélangent, sont liées. On a envie d'aider Ilan, qu'il comprenne ce qui est arrivé, ce qui arrive.

J'ai eu du mal au début du roman, avec ces deux histoires qui s'alternent. Mais une fois que le jeu commence (mais quand a-t-il commencé ?) tout s'enchaîne rapidement, tout va très vite.
L'histoire est angoissante, froide, sombre, palpitante.
Je n'ai strictement rien compris de ce qui m'arrivait et j'ai tout bonnement adoré ♥
Je regrette d'y avoir passé autant de temps parce que c'était vraiment un très très très bon moment



20 mai 2014

Le petit mensonge de Dieu (Cyril Massarotto)

Résumé :
"Dieu est un pote à moi. Ou plutôt il était, jusqu'à ce que je découvre son mensonge. C'était il y a une seconde à peine, juste à l'instant de ma mort. Je pensais disparaître dans le néant, comme il me l'avait toujours dit.

Mais il m'a menti !

Il y a quelque chose, après...

Pas vraiment le paradis, pas l'enfer non plus. J'attends quelques explications !"

Mon avis :
Ha ha, je le savais.
Avec Cyril Massarotto, j'ai l'habitude.
J'achète (ou on m'offre) son nouveau roman, je sautille partout à l'idée de l'avoir enfin entre les mains et de bientôt le lire, j'ai un sourire niais, et je sais parfaitement dans quoi je vais mettre les pieds.
D'abord, on sourit. On rigole aussi un peu. On finit par s'esclaffer comme une truie "ho tain mais ça je dois trop le noter ha ha ha j'en peux plus".
Et les 230 pages suivantes, on pleure tout ce qu'on peut.
J'ai pleuré pour tout plein de raisons. De joie, de rire, de tristesse...

Alors, qu'est ce qui change d'un roman à l'autre, si au final on est toujours dans le même état ?
L'histoire.
J'avais aimé plus que tout Dieu est un pote à moi (que je voulais relire avant d'entamer cette suite mais finalement, j'ai eu raison de ne pas le faire. question de stock de mouchoirs). J'étais hyper motivée pour cette suite parce que du coup, je me demandais moi aussi ce qu'il peut bien nous arriver après la mort et ce qui allait arriver à notre personnage...
Plein de choses !

On retrouve donc notre héros à l'instant de sa mort. Il s'attend à disparaître, redevenir poussière, se désintégrer, etc etc.
Et finalement, il se retrouve en toge blanche, rajeunit, au beau milieu d'un jardin magnifique, une nature parfaite et le silence total, avec une magnifique rivière là, à coté, pas trop loin.
Il retrouve Dieu, son meilleur ami. Évidemment, il pouvait le voir à n'importe quel moment durant sa vie, mais ça fait plaisir de voir qu'à sa mort, il n'est pas abandonné lâchement.
Parce que, dans ce jardin vide et silencieux, c'est quand même rapidement l'ennui le plus total. Personne à qui parler, pas le moindre divertissement, pas un bruit. En plus, il fait tout le temps jour, on ne dort pas, on ne mange pas, on ne boit pas.
Comme disait l'autre : l'éternité c'est long, surtout vers la fin.
Du coup, on a envie de le plaindre, notre personnage. Non seulement il est mort, mais en plus, maintenant, il va s'emmerder royalement jusqu'à la fin des temps...

Dieu lui explique alors tout ce qui va lui arriver ici.
La rivière est là pour que les morts puissent voir le monde, comment il évolue. Et bien sur, pour veiller sur leurs proches.
Et puis, un mort a 3 super pouvoirs. Un mort c'est Superman sans cape mais avec une toge, en fait.


Bien sûr, le héros veut ses 3 pouvoirs de suite maintenant, il s'emmerde tellement ici, ça pourrait l'occuper un peu...
Mais chaque chose en son temps. Chaque pouvoir est comme une étape d'un parcours initiatique pour passer la suivante.

Alors il patiente, fait tout correctement, comme le désire Dieu. Peut être pour mieux en profiter, pour réfléchir, pour comprendre.

Encore une histoire niaise, guimauve ou tout ce que vous voulez. Oui c'est niais, oui ça parle de Dieu, de l'amour de Dieu pour nous pauvres humains, de foi, d'amûûr, et toutes ces choses.
N'empêche.
Encore une histoire magnifique, tendre, pleine de joie, de tristesse, de larmes.
Les réflexions, le but de la Vie, la Mort, tout ça peut paraître chiant, déjà vu, mais notre héros ajoute un petit truc particulier à l'histoire. C'est LUI.
Encore une histoire drôle, un agréable moment de lecture malgré les litres de larmes, à l'écriture fluide et aux pages qui défilent toutes seules, bien trop vite.

Un roman pareil, ça vous donne envie de croire en Dieu.
En un Dieu toujours plus drôle, toujours pour notre personnage si attachant.


- Oh, pardonnez-moi Messire, et permettez au misérable gougnafier que je suis de faire appel à votre infinie mansuétude afin que vous explicitiez le deuxième pouvoir... et si tu pouvais faire fissa, ça m'arrangerait !


- J'espere que cet héritage ne concerne pas aussi le physique, parce que, Pauvre Ivoire, je l'imagine mal avec ma tronche en vieillissant !
- Non, rassure toi, je ne vais pas lui infliger pareille malédiction, la pauvre...

18 mai 2014

Hygiène de l'assassin (Amélie Nothomb)

Résumé :
Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l’écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu.
Si ce roman est presque entièrement dialogué, c’est qu’aucune forme ne s’apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l’interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.
Dans ce premier roman d’une extraordinaire intensité, Amélie Nothomb manie la cruauté, le cynisme et l’ambiguïté avec un talent accompli.

Mon avis :
Époustouflant. Ce (premier) roman est simplement époustouflant.
Pretextat Tach vit quasiment isolé du reste du monde de puis des années. il ne voit régulièrement que son secrétaire et son infirmière. S'il sort, ce n'est que pour faire ses quelques courses.
Alors, à l'annonce de sa mort pour les prochaines semaines, la presse s'emballe. Personne ne le connaît mais tout le monde sait qui il est.
Son secrétaire sélectionne cinq journalistes qui auront l'immense honneur de rencontrer l'auteur pour l'interview de leur carrière.
Les quatre premiers se font avoir comme des débutants ignares. Ils pensaient pouvoir berner l'immense auteur en face d'eux ? Il ne faut jamais se faire passer pour plus intelligent que l'on est. Ils ressortiront tous les quatre de chez Pretextat abîmés. Déprimé, dégoûté ou malade.
Il faut dire que Pretextat Tach est l'être le plus abjecte au monde. Vulgaire, repoussant, misogyne au possible, dégoûtant, manipulateur professionnel. Il prend un malin plaisir à maltraiter les gens qui veulent l'approcher.

Et puis, une cinquième journaliste arrive. Dès le début on sent qu'elle est différente des précédents. Elle, elle est mali(g)ne, intelligente, et manipulatrice, comme l'auteur.
Au début réfractaire, Pretextat est rapidement fasciné par cette femme. Il y a de quoi !
Elle sait comment lui parler, quoi répondre, elle connaît son sujet par coeur.
Un pari les mènera à un combat de mots impitoyable pour pousser  l'autre dans ses retranchements.
L'un-e des deux s'inclinera face à l'autre au terme d'un échange sans merci.
On apprendra ainsi la vie de Pretextat, son passé, ses fantômes, pourquoi il est celui qu'il est aujourd'hui.

Nos deux personnages sont attirés l'un vers l'autre par une force aussi puissante que repoussante. Les dialogues sont divins. Les personnages sont tellement odieux l'un envers l'autre que ça en devient jubilatoire. La fin est terriblement belle.

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥
L'avis de Sybelline
L'avis de MadameOurse


17 mai 2014

Le fabuleux destin d'une vache (David Safier)

Résumé :
Décidément, les taureaux... tous les mêmes ! Lolle est sous le choc : son beau, son fier, son viril Champion la trompe avec cette peste de Susi.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà la vachette bafouée qui apprend que le fermier a décidé de vendre son troupeau et qu'elle a toutes les chances de finir en steak haché.
Mais il existe, parait-il, un lointain pays où les vaches sont sacrées. Un pays où Lolle et ses semblables pourraient vivre d'amour et d'herbe fraîche, en toute sérénité. Ce pays, c'est l'Inde.
Des pâturages allemands à l'Ouest américain, territoire des bisons, jusqu'aux contreforts de l'Himalaya, dans l'antre du yéti, Lolle et ses amis entreprennent un périlleux voyage...

Mon avis :
Quand j'ai reçu le mail de Babelio pour cette opération en exclu de masse critique, j'ai sauté de joie.
Il y a deux choses que j'aime énormément (parmi 12 000 autres) en ce bas monde : David Safier et les vaches. Alors quand l'un écrit sur les autres, c'est un livre pour moi.
Je viens de finir ma lecture et, encore une fois, je ne suis absolument pas déçue (même si j'avoue qu'à un des derniers chapitres, j'ai boudé très fort).
Mais ça, je le savais avant d'ouvrir ce livre. Avec David Safier, c'est comme ça.
On sait à peu près ce qui va arriver, on sait comment ça se finit et si on aimera ou pas.
Et mois, j'aime beaucoup. Encore.

Lolle est une vache trompée, bafouée et carrément humiliée. Son taureau pris en flag avec cette "salope de Susi" (c'est pas moi qui le dit), elle s'isole et déprime dans son coin. Elle avait tellement de rêves d'avenir avec son mâle, leurs veaux, et tout et tout.
Mais heureusement, Lolle peut compter sur ses éternelles amies. P'tit Radis, une vache totalement barge et terriblement naïve, mais infiniment douce, gentille et aimante. Et Hilde, la copine bourrue, grande gueule, qui a la vanne facile. Chacune à sa manière, ces trois vaches sont toutes uniques, face au reste du troupeau

Un jour, après avoir sauvé un chat italien, Giacomo, Lolle apprend que le vilain fermier compte vendre tout son troupeau. Pour quoi faire ? Lolle ne peut pas croire que les humains s'amusent à tuer, transformer, et manger les vaches. Et surtout, même si elle a le coeur brisé, elle refuse de mourir maintenant et de cette manière !
Alors, c'est décidé : avec l'aide de Giacomo, elle s'enfuit. Vachette au grand cœur, elle tente au passage d'embarquer toutes les autres avec elle. Mais une vache, c'est un peu con, alors elle n'arrive pas à convaincre grand monde.
En réalité, que P'tit Radis et Hilde, qui non seulement lui font confiance, mais ont également des rêves à poursuivre, un bonheur à chercher.
Et puis, contre toute attente, ce petit groupe est vite rejoint par Susi. Oui, cette Susi... Ambiance !

Ces quatre vaches commencent leur voyage vers l'Inde, qui ne doit pas être bien loin, lorsque Champion court vers elles. Et finit lui aussi par faire partie de l'aventure.
Nous allons donc passer presque 400 pages avec un taureau terriblement imbu de lui même, qui souffre presque d'un complexe de supériorité, un chat comme guide dans ce monde hostile, une salope, une naïve qui ne comprend rien à la vie. Tout ça mené par une meneuse qui doute d'être une bonne meneuse. A dire vrai, tout le monde en doute...

Là commence leur périple vers un monde meilleur, à la recherche du bonheur et du paradis des vaches.
Mais un monstre est à leur poursuite, Old dog, qui est le coté sombre de l'histoire. Cet espèce de monstre de l'enfer est à la poursuite de Lolle, mais finalement, en s'attaquant à elle, il s'attaque à tout ce petit troupeau.
Mais pourquoi ? Vaincre le monstre est le premier pas vers le bonheur tant recherché.

Au fil du voyage, les relations entre nos vaches vont changer. En bien, en mal, ou simplement pour changer. Elles apprennent à se connaître, à aller au delà de la personnalité que chacune connait des autres, pour apprendre, encore et encore. De toute manière, pour traverser le globe, ces vaches vont devoir se rapprocher, se faire confiance et se serrer les sabots. C'est ça, ou la mort assurée.
Notre joyeuse bande va traverser les océans, rencontrer des humains étranges ou aimants, des animaux, dépasser leurs peurs, chacun-e va se devoiler, ses rêves, ses faiblesses ou ses forces cachées.
On a à faire à des vaches tellement humaines ! Heureusement qu'elles parlent de temps à autres de sabots et de veaux pour nous ramener à la réalité.

Encore une fois, ce roman est divin, vraiment. David Safier reste fidèle à son style.
Une comédie, mais pas que.
Une histoire magnifique, des personnages attachants, une fin magistrale, de l'humour à chaque page, des chansons bovines et des divinités à pis. Ce bouquin est un pur concentré de bonheur.
Merci infiniment à et pour cette lecture


Le visage contre mon museau, il s'est mis à pleurer, parcequ'il n'avait pas envie de nous tuer. Il avait donc reellement des sentiments. Comme nous.
Peut-etre les humains n'etaient-ils finalement que des vaches ?

-Signorina, tou es commé les houmains.
- Comme les humains ?
La comparaison n'etait pas flatteuse.
- Eux non plous né connaissent pas lé monde. Parcé qu'ils né voient qué ce qu'ils voient, pas tout cé qui existe.

11 mai 2014

Il est de retour (Timus Vermes)

Résumé :
Soixante-six ans après sa disparition, Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Et il n'est pas content : comment, plus personne ne fait le salut nazi ? L'Allemagne ne rayonne plus sur l'Europe ? Depuis quand tous ces Turcs ont-ils pignon sur rue ? Et, surtout, c'est une FEMME qui dirige le pays ?
Il est temps d'agir. Le Führer est de retour et va remettre le pays dans le droit chemin. Et pour cela, il lui faut une tribune. Ça tombe bien, une équipe de télé, par l'odeur du bon client alléchée, est toute prête à lui en fournir une.
La machine médiatique s'emballe, et bientôt le pays ne parle plus que de ça. Pensez-vous, cet homme ne dit pas que des âneries : En voilà un au moins qui ne mâche pas ses mots. Et ça fait du bien, en ces temps de crise...
Hitler est ravi, lui qui n'en demandait pas tant. Il le sent, le pays est prêt. Reste à porter l'estocade qui lui permettra d'achever enfin ce qu'il avait commencé.

Mon avis :
Hitler se réveille, un beau matin, au milieu de nulle part. Avec un mal de crane pas possible (tu m'étonnes).
Il ne se souvient pas très bien de ce qui est arrivé la veille (c'est à dire le 30 avril 1945). Il ne sait pas trop où il est, pourquoi il n'est pas dans son bunker avec Eva, ou à son bureau avec tout le monde pour établir un nouveau plan d'attaque...
Il n'est même pas sur d'être à Berlin, il ne reconnaît plus rien...
Faut dire, en plus de 60 ans, la ville (le monde) a eu le temps de changer.
Étonné de voir si peu de militaires et autant de turcs dans la ville, il se décide à aller vers quelqu'un, demander de l'aide.
C'est comme ça qu'il se retrouve dans un kiosque à journaux. Le vendeur est totalement halluciné. Il en serait presque sous le charme, dis donc, tellement ce sosie d'Hitler est parfait. On croirait le vrai !
Hitler, ne se rendant pas compte du temps qui est passé et de tout ce que ça a changé (ni même du fait qu'il est supposé être mort), se présente en tant que vrai et authentique Führer. Il déblatère, crache même, son discours avec une telle conviction... Le kiosquier devient alors le plus grand fan de cet homme qu'il prend pour acteur.
Hitler est toujours "populaire". Il est souvent imité, parodié. Il y a sûrement quelque chose à faire avec un sosie. Surtout s'il est aussi convaincant !

Alors  le kiosquier, cet homme qui est venu en aide à un homme perdu, sans identité, sans toit, le met en relation avec des gens de la télé.
Ils font un programme d'humour, rempli de gens pas drôles. Les Hitler qu'ils ont déjà vus sont nuls. Alors que celui là est parfait.
Un peu trop même. Il est tellement professionnel qu'il n'arrive pas à sortir de son rôle. Il vit Hitler, parle comme Hitler. Tout le temps. Il en arrive à faire flipper tout le monde.
Mais il sauvera le programme télé (et l'Allemagne).

Notre Hitler de l'an 2000 est tout d'abord un homme charmant. Il découvre le monde, il est complètement naïf, comme un oiseau tombé du nid. Quand il se retrouve face à un ordinateur, il est fabuleux !
Il a 60 ans de technologie à rattraper alors bien évidemment, ça nous amène des situations rocambolesques. On se moque d'Hitler, LE Führer. Et on aime ça ! Ça change de l'éternel débat "c'était un monstre, un homme comme tout le monde mais un monstre, nianiania"... Non, on rigole et on n'a pas honte.
Notre Hitler est donc totalement perdu mais en même temps terriblement fasciné. En découvrant Google on a l'impression qu'il a trouvé le saint Graal. C'est meugnon tout plein ! (Si vous avez un parent vieux comme le monde qui ne sait pas allumer un ordinateur, vous savez de quoi je parle)

On se retrouve donc partagé entre un Hitler tout bébé, à qui il faut tout apprendre, qui ne se souvient même pas s'être suicidé, perdu dans cette nouvelle Allemagne, ce nouveau monde, cette nouvelle Histoire ; et le Führer. Celui de la guerre. Les fours, la haine, la violence, la propagande, les discours...
Et qui profite de la télévision, des émissions "lavage de cerveau", pour revenir sur la scène politique, reconquérir les allemands pour remettre de l'ordre dans ce qu'il trouve être une aberration.
Et il est convaincant. Il sait parler aux gens pour en faire ce qu'il veut.

Un roman tour à tour (très) drôle ou instructif, avec des chapitres entiers consacrés au passé.
Ce sera mon seul petit bémol. Même si ces passages là étaient évidemment intéressants (pour peu qu'on s'intéresse à la guerre et au nazisme), j'ai trouvé qu'ils cassaient le rythme drôle de l'histoire, j'ai parfois eu du mal à poursuivre ma lecture. C'est dommage.
Mais j'ai presque honte d'avoir passé un si bon moment avec Hitler, jusqu'aux fous rires (ok, j'ai meuglé comme une folle, j'ai du faire flipper ma voisine.)

Merci beaucoup Elsa et Belfond pour m'avoir offert cette lecture terriblement agréable.



8 mai 2014

Fight Club (Chuck Palahniuk)

Résumé :
Laisse moi te parler de Tyler. Tyler dit : les choses que tu possèdes finissent toujours par te posséder.
C'est seulement après avoir tout perdu que tu es libre de faire ce dont tu as envie. Le fight club t'offre cette liberté.
Première règle du fight club : Tu ne parles pas du fight club.
Deuxième règle du fight club : Tu ne parles pas du fight club.
Tyler dit que chercher à s'améliorer, c'est rien que de la branlette. Tyler dit que l'autodestruction est sans doute la réponse.

Mon avis :
Difficile de donner un avis sur un livre alors qu'on en a vu le film à peu près 12 000 fois...
Lire le roman après avoir vu le film n'a strictement aucun intérêt. Ça gâche totalement la lecture, la découverte, le secret...
Le narrateur est un pur produit de la société. Il a tout. Comme beaucoup de gens, il a une vie foirée mais tant pis, il a un appart qui a de la gueule, c'est le principal.
Insomniaque, au bord du désespoir, il finit par traîner dans des groupes de soutien. Pour rencontrer des gens, pour voir qu'il y a plus malheureux que lui, pas parce qu'il a une quelconque maladie.

Il finit par créer le Fight Club avec Tyler Durden, qu'il vient de rencontrer.
Tyler est son parfait opposé. Apparemment bien plus beau que lui (sauf dans le film), plus heureux, plus libre, anti-société de consommation, il reste lucide sur la vie et le monde, très cynique.

Bientôt, le Fight Club ne sera qu'un groupe de losers, de mecs paumés, qui ne viendront que pour se défouler, évacuer leur haine et leur violence ici et nulle part ailleurs...

Mais ça, tout le monde le sait. Tout le monde n'a peut être pas lu ce roman mais tout le monde a vu le film (si ce n'est pas le cas, je ne vous veux plus ici, vous ne méritez même pas que je vous accepte HA HA HA).
Ce roman, qui a évidemment quelques différences avec le film, est passionnant. Il se lit vite parce qu'il est très fin, mais également parce qu'on est réellement plongé dans l'histoire. (Difficile de ne pas visualiser le film en même temps, c'est tout de même assez perturbant) (Surtout quand on déteste Brad Pitt).
L'écriture de Chuck Palahniuk est assez spéciale, j'ai eu du mal à m'accrocher au début mais j'ai voulu persister puisque, connaissant l'histoire, je savais que la suite valait la peine.
Je me demande juste pourquoi Folio l'a classé en SF m'enfin ça, hein...

Ça fait 10 ans que mon mec me harcèle pour que je le lise. C'est désormais chose faite, et je ne regrette vraiment pas !



4 mai 2014

Stupeur et tremblements (Amélie Nothomb)

Résumé :
Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n’étais la supérieure de personne. On pourrait dire les choses autrement. J’étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques. Donc, dans la compagnie Yumimoto, j’étais aux ordres de tout le monde.

Mon avis :
Amélie a 22 ans et vient d'être embauchée dans une des compagnies les plus puissantes de l'univers. Au Japon.
Elle est immédiatement fascinée par sa supérieure, Fubuki Mori. Cette femme est jeune et incroyablement belle.
Amélie occupe donc un poste un peu ingrat. Du moins, c'est ce qu'elle pense au début, quand Omochi lui demande de photocopier des milliers de pages, puis recommencer, encore et encore.
Mais peut être était-ce finalement un travail plutôt tranquille...
Après un premier sermonage en bonne et due forme, Amélie se veut plus discrète. Elle met sa mémoire à profit et prend ainsi l'initiative de distribuer le courrier. Elle connaît tous les noms, c'est un jeu d'enfant pour elle.
Deuxième savon d'Omochi. Rétrogradation.
Et c'est ainsi pendant plusieurs mois. Jusqu'à être reléguée au poste de dame-pipi de l’étage.
Loin de frôler la dépression, Amélie s'amuse de sa situation alors que Fubuki s'en arrache presque les cheveux...

C'était absolument divin de lire les aventures de cette jeune occidentale jouer avec les nerfs de cette femme stricte au possible.
Amélie aurait largement le droit de péter un plomb, elle est réellement maltraitée, dégradée par ses supérieur-e-s. Mais non, elle s'en accommode, elle sauve son honneur comme tous les autres japonais qui se tuent au travail sans rien dire et en acceptant tout.. Et ça nous donne quelques situations bien rigolotes...
On peut se dire que cette jeune femme a des nerfs d'acier, pour résister à tout ce qu'elle endure.
Et puis finalement, avec un peu d'imagination et une repartie bien maîtrisée, c'est plutôt facile.

Ce livre dépeint avec talent l'enfer japonais, l'acharnement au travail, l'honneur quoi qu'il en coûte, la sévérité.
Je n'avais lu qu'un Nothomb, il y a bientôt 4 ans, et je n'en garde qu'un vague souvenir. Juste l'écriture qui m'avait un peu rebutée.
Là, c'est différent. Encore un court roman, mais l'écriture est belle, juste, parfaite, on se laisse porter par les mots et les aventures d'Amélie.
Tour à tour indignant et rigolo, ce roman est finalement un moment de détente très agréable.

Ma note : ♥ ♥ ♥


L'avis de Sybelline