27 janvier 2018

Le plus jeune fils de Dieu (Carlos Salem)

Résumé :
Un serial killer élimine des stars de télé réalité. Le principal suspect est Dieu Jr, un jeune paumé qui avait connu sont quart d'heure de gloire en prétendant être le plus jeune fils de Dieu avant de se faire descendre en flèche et en direct par des journalistes sur un plateau de télévision. Une seule personne croit dur comme fer à son innocence : un écrivain et ami de longue date surnommé Poe. Il écume les rues de Madrid pour retrouver le plus jeune fils de Dieu avant que les flics corrompus lancés à ses trousses n'arrivent à le descendre. Parviendra-t-il à sauver Dieu Jr ? Qui sait... La seule certitude, c'est que Poe tiendra la promesse qu'il avait faite à son ami du temps où ils étaient inséparables : relater ses moindres faits et gestes dans sa quête de célébrité.

Mon avis :
Bon j'avoue, j'ai choisi ce livre sur un coup de tête, au feeling. La couverture, l'Espagne.
Et le coté "mec complètement illuminé" m'a énormément attirée aussi. Comment, à notre époque, quelqu'un peu imaginer être fils de Dieu, et tenter de le prouver ?
Dieu Jr s'est ridiculisé en direct à la télé, le seul miracle qu'il a réussi à accomplir, c'est péter au lieu de léviter.
Quelques années plus tard, les personnes impliquées dans ce fiasco meurent les unes après les autres, de manière plus ou moins degueu.
Évidemment, Dieu Jr est le coupable idéal. Frustré de n'être que l'ombre de son frère, il est jaloux, blasé et facilement vexé. Et un peu dingue. Mais réellement illuminé.
Alors comme toutes les preuves sont contre lui en dépit de son innocence, Dieu Jr doit s'enfuir, se cacher.
Ses vieux amis, dont Poe, lui ont tous tourné le dos depuis bien longtemps et il est donc un peu seul au monde dans sa galère. Mais Poe lui est resté malgré tout fidèle. Il doit absolument sauver son pote.

Autant j'ai hésité avant d'acheter ce bouquin, autant une fois ouvert, j'ai été incapable de le lâcher.
J'ai absolument adoré.
Les personnages, tous plus barrés les uns que les autres. Dieu Jr qui veut passer devant son illustre frère, Poe en ami fidèle et écrivain raté obsédé du sexe, les flics violents. Les morts totalement absurdes (surtout la première). L'histoire en elle-même est au top.
Et puis l'écriture, l'humour, le style. J'ai été totalement envoûtée. J'ai adoré le style de Carlos Salem.
Je ne suis vraiment pas déçue, j'ai passé un excellent moment.

16 janvier 2018

Quand nous serons heureux (Carole Fives)

Résumé :
Il y a la prof qui a disparu pour vivre sa vie d'artiste, celui qui ment sur les sites de rencontre, la jeune mère qui dissuade son amie de tomber enceinte, ou ce couple séparé qui harcèle sa progéniture... Victimes ou bourreaux ? Tous se cherchent, et expriment le même malaise : la difficulté à survivre dans une société centrée sur la normalité et les apparences de la réussite.

Mon avis :
Je ne suis pas une adepte des nouvelles. C'est toujours trop court.
Et puis ce livre me tentait quand même. Et j'ai été agréablement surprise.
Les nouvelles sont clairement très très courtes (trois pages maximum), mais elles racontent énormément de choses, même si bien souvent la fin est frustrante. Le rythme est soutenu, ça se raconte très vite.
Toutes ces nouvelles ont en commun la vie, les envies, la réussite, l'entourage toxique et les blessures endurées en silence, le renouveau. Tous ces destins qui devient, sur un simple coup de tete.
Toutes ces histoires sont belles, elles donnent à réfléchir, à se poser deux minutes sur notre vie à nous.
J'ai beaucoup rigolé et clairement il n'y a aucune nouvelle que je n'ai pas aimé. J'ai une petite préférence pour la dernière, cependant.

14 janvier 2018

De sinistre mémoire (Jacques Saussey)

Résumé :
Deux jeunes trouvent la mort à Paris, victimes d'un tueur qui leur injecte de l'héroïne pure. Deux SDF subissent également un sort funeste dans les sous-sols de la gare de Lyon.
La copie d'une lettre codée ancienne va parvenir à la police, et la mettre sur la trace d'une vieille histoire qui trouve sa source en Bretagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le capitaine Daniel Magne et la jeune APJ Lisa Heslin vont tacher de remonter dans le temps pour démêler l'affaire... mais celui qu'ils traquent est-il le vrai coupable, ou également une victime ?

Mon avis :
C'est le 3eme roman de Jacques Saussey que je lis et j'ai été totalement ravie de retrouver Daniel et Lisa.
C'est le premier roman, le commencement de l'histoire. Donc ici on fait connaissance avec les deux flics que l'on suivra dans les autres histoires. J'ai été super contente de découvrir l'origine de tout.

Le roman commence avec la mort d'un jeune homme, une seringue plantée profondément dans l'oeil. Il y a peu de témoins, mais il y en a.
Cette mort ressemble au décès d'un autre homme, qui a fait une overdose d'héroïne.
La police fait rapidement le lien.

On apprend que tout ça tourne autour d'un sombre jour d'août 44. Alors peu à peu, on fait le lien, on essaye de comprendre, on devine certaines choses.
Et puis, surtout, on imagine la fin.
J'ai espéré le final de tout mon cœur, je me suis demandé si ça allait finir comme je le voulais, ou pas. J'avais tellement hâte d'arriver aux dernières pages pour savoir, parce que ça me torturais tellement !!
J'ai aimé les personnages. J'ai aimé l'histoire, l'idée, le lien entre le passé et le présent. Le devoir de mémoire, la haine, la soif de vengeance. Cette histoire nous pose la question de la justice. La place de la justice de l'homme dans nos vies, le bien le mal. Le "faut pas faire ça, c'est mal, mais c'est vrai que si ça m'arrivait..."
J'ai eu une compassion énorme pour certaines victimes. Une énorme sympathie pour certains personnages.
Les monstres ne sont pas forcement ceux que l'ont croit. Et notre haine a toujours une origine, elle est toujours légitime.

De sinistre mémoire n'est peut être pas un coup de cœur, mais alors j'en suis pas bien loin.
Je suis juste super déçue d'avoir passé autant de temps sur cette lecture. Certes, je l'ai savourée aussi longtemps que possible, mais c'était tellement bon que j'aurais aimé ne pas faire traîner autant. Mais ça n'enlève rien au talent de Jacques Saussey ni à l'intensité de l'histoire. J'ai même envie de dire que pour un premier roman, c’était fabuleux

2 janvier 2018

Les combustibles (Amélie Nothomb)

Résumé :
C'est la guerre et c'est l'hiver.
Deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement. Combien de jours leur reste-t-il à vivre ? En attendant, il n'est plus interdit de révéler ses vraies passions. L'amour, le désir, l'intelligence résistent-ils au froid ? A-t-on le droit de consumer ses dernières forces à lire de la mauvaise littérature ? Enfin, à l'heure du choix ultime, quel livre est assez important pour ne pas être mis à l'épreuve du feu ?

Mon avis :
En pleine guerre, un professeur de fac, son assistant et la copine de celui ci trouvent refuge chez le professeur.
Ils se réchauffent comme ils peuvent. Dehors, c'est l'enfer. Le froid, l'hiver, les morts, les bombardements et la misère.
Mais s'il n'y a plus de bois pour nous maintenir en vie, que reste-il ? C'est une question de survie, il faut brûler les livres, s'offrir deux heures de chaleur.
Mais pour des amoureux de la littérature, n'est ce tout de même pas un sacrilège ? Quels livres jeter au feu sans pitié ? S'il ne restait plus qu'un seul livre, celui à sauver, notre préféré, aura-t-il plus de valeur que notre vie ?

Les combustibles est une courte pièce de théâtre. Trois personnages, un lieu et un contexte.
La guerre, la survie. Le désespoir et le sacrifice.
Les 3 personnages se battent pour savoir quels livres brûler et quels livres sauver. Au milieu de la haine, de l'amour.

Comme toujours, j'ai trouvé l'écriture d'Amélie Nothomb divine. Je ne suis pas fan du théâtre à lire (je préfère le voir, moi), mais ça reste agréable.
Les personnages sont profonds, leur caractère tranché, tout en exagération. Le professeur est aussi dingue qu'odieux. Marina semble naïve et Daniel est finalement un peu con.

La fin est magnifique. D'une beauté...
Si c'était la guerre, qu'on ne devait sauver qu'un seul de nos livres, lequel aurait cette chance ? Mais pour survivre, serions-nous prêts à le brûler malgré tout ? Et après ? Quand il ne reste plus rien à jeter au feu ? Que vaut notre survie ?

Une superbe leçon.

1 janvier 2018

Les mères (Samantha Hayes)

Résumé :
Birmingham, Angleterre. Enceinte, Claudia se met en quête d'une nanny pour son futur bébé et pour garder les jumeaux que son mari, souvent absent, a eus d'un premier mariage. Zoé Harper, charmante jeune femme aux références impeccables, s'impose comme la perle rare et s'installe chez eux. Mais, très vite, Claudia se met à nourrir des soupçons sur cette employée idéale.
Pendant ce temps, la tension monte aussi en ville, où l'inspecteur Lorraine Fisher enquête sur le meurtre atroce d'une femme sur le point d'accoucher. Et quand une deuxième, puis une troisième femme enceinte sont tuées, la tension se transforme en terreur...

Mon avis :
Bon. Bon bon bon.
Je termine ma première lecture de l'année et je dois avouer que c'est déjà une sacrée bonne claque.
Claudia cherche une nounou et Zoé semble être la personne idéale pour ce boulot.
Très rapidement, Zoé se montre avenante et indispensable. Ça arrange bien Claudia mais en même temps, elle commence à se méfier, elle flaire quelque chose de louche.

A coté, nous avons un bref aperçu de la vie privée de la nounou. C'est étrange, intriguant, et peut être même un poil flippant ou malaisant.

Sans compter toutes ces femmes enceintes qui se font tuer à l'approche du terme de leur grossesse, et de manière plutôt dégueulasse.
Police et services sociaux collaborent dans cette enquête qui semble très compliquée.


L'histoire est racontée tour à tour par Zoé et Claudia, puis nous suivons l'enquête des flics qui ont eux mêmes une relation plutôt houleuse.

Ce thriller aborde le problème du manque maternel, le désespoir de ces femmes face à leur ventre vide quand d'autres se noient dans le bonheur des gazouillis.
L'histoire est très bien rythmée. Parfois ça n'avance pas, parfois on a envie de gueuler sur les deux inspecteurs qui pataugent sévère qu'ils ont pourtant tout sous le nez. On veut que Claudia ouvre les yeux.
Les personnages sont travaillés. Bluffants même. Personne n'est la personne que l'on pense. Ils cachent tous des secrets, des épreuves douloureuses, des drames.

J'ai été totalement soufflée. Dès le départ. Je me suis laissée envahir par l'histoire, persuadée de deviner rapidement, du moins les grandes lignes.
Et puis la claque finale, en comprenant au fil de l'histoire. Des détails sautent aux yeux, pour faire comprendre au lecteur. Mais au compte-gouttes, pour le suspens.

Les mensonges, le désespoir, l'amour. Tous ces ingrédients servis dans un thriller captivant, palpitant.
Samantha Hayes nous offre une histoire du feu de dieu. J'ai adoré, j'ai pris un pied de folie. Cette fin est mémorable.