13 octobre 2018

Inéxorable (Claire Favan)

Résumé :
Vous ne rentrez pas dans le moule ? Ils sauront vous broyer.
Inexorables, les conséquences des mauvais choix d'un père.
Inexorable, le combat d'une mère pour protéger son fils.
Inexorable, le soupçon qui vous désigne comme l’éternel coupable.
Inexorable, la volonté de briser enfin l'engrenage...
Ils graissent les rouages de la société avec les larmes de nos enfants.

Mon avis :
J'attends toujours le prochain roman de Claire Favan comme une gosse qui attend Noël et son anniversaire.
Quand j'ai commencé à savoir quel sujet serait traité dans ce dernier né, j'ai compris de suite que j'allais être dans la merde.
Avant même d'ouvrir ce roman je savais que la lecture allait en être difficile, que j'aurais énormément de mal à m'en relever.
La journée que je viens de passer avec Milo m'a donné raison. Ce polar m'a foutu la claque de ma vie. Je le referme aussi traumatisée que déterminée.

Milo est un gamin de 4 ans, qui vit paisiblement avec sa maman chérie et son père aimant mais très souvent absent à cause de son boulot.
Ce bonheur sans nuage éclate un matin où l'enfant assiste impuissant à l'arrestation musclée de son héros, son père.
La scène laissera au fond de Milo un traumatisme sans fin.
Les adultes ne savent pas gérer, parler à un enfant. On tente de se mettre à leur place pour comprendre, mais on ne peut pas. On ne sait pas comment leur parler pour qu'eux nous disent ensuite ce qui ne va pas chez eux.
C'est évidemment ce qui arrive à Milo. Personne n'arrive à comprendre cette soudaine violence, cette haine générale, ces larmes.
L'Ecole française n'est pas faite pour les enfants ""en marge"", ceux qui sortent un peu du moule. Les équipes pédagogiques n'ont pas les outils pour les accompagner correctement.

Alors rapidement les adultes s'acharnent sur Milo, qui est incapable de faire comprendre pourquoi il agit de la sorte. Les autres gamins le prennent vite en grippe. Il sera la cible et le coupable parfaits.
Mais un enfant mal/pas accompagné devient quel genre d'adulte ?
La chute de Milo est interminable. Chaque fois qu'il commence à sortir la tête de l'eau, que lui et sa mère reprennent un peu espoir, la rechute arrive comme un boulet de canon. Il vit une veritable descente aux enfers.

Claire Favan fait démarrer sa nouvelle histoire sur un sujet sensible : le harcèlement scolaire, et l'école soit disant inclusive (si tu as un enfant en situation de handicap, tu sais que le "soit disant" est important).
Milo, à cause de son père, est d'office le coupable. Le gamin irrécupérable.
Les mots sont importants. Les mots détruisent. Comment grandir sainement, s'épanouir, quand tous les jours, tout le monde, vous traite comme le méchant de service ? A force d'entendre ces mots-cailloux, Milo se les approprie. Tout le monde le considère coupable ? Alors il sera coupable.
Sa mère se retrouve seule pour tout gérer. Son boulot avec son salaire pas franchement mirobolant, les reproches de l'école, les conneries de son fils. Elle ramasse tout, tout le temps, toute seule.
Elle aime son fils plus que tout au monde et fera tout pour lui. Même la faute de trop.

Je suis un déchet depuis que j'ai refermé ce livre, il y a déjà une heure. C'est dire si l'écriture de mon avis est difficile cette fois ci.
Cette histoire me concerne trop (et pas juste parce que mon prénom apparaît comme ça dans deux chapitres, merci, j'en suis ravie.).
Mon enfance, mon adolescence sont proches de celles de Milo (non, ne paniquez pas, c'est quand même pas à ce point). J'ai une fille en situation de handicap et c'est un combat quotidien depuis 4 ans avec l'école et toutes les personnes qui gravitent autour. Je me suis beaucoup trop impliquée dans cette lecture, j'en ai pleuré de la préface jusqu'aux remerciements. Ça a été un moment aussi magique que difficile.

Claire Favan est définitivement Ma Reine.
Ses romans passent comme du petit lait. On les savoure, on savoure l'histoire, l'écriture, les personnages. On devine, juste ou pas. On se fait avoir, ou pas, finalement. Ce bouquin figure de manière définitive parmi mes préférés.

10 août 2018

La jeune fille et la nuit (Guillaume Musso)

Résumé :
Un campus prestigieux figé sous la neige 
Trois amis liés par un secret tragique
Une jeune fille emportée par la nuit

Côte d’Azur - Hiver 1992
Une nuit glaciale, alors que le campus de son lycée est paralysé  par une tempête de neige, Vinca Rockwell, 19 ans, l’une des  plus  brillantes élèves de classes prépas, s’enfuit avec son professeur  de philo avec qui elle entretenait une relation secrète. Pour la jeune fille, « l’amour est tout ou il n’est rien ».
Personne ne la reverra jamais.

Côte d’Azur - Printemps 2017
Autrefois inséparables, Fanny, Thomas et Maxime – les meilleurs  amis de Vinca – ne se sont plus parlé depuis la fin de leurs études.  Ils se retrouvent lors d’une réunion d’anciens élèves. Vingt-cinq  ans plus tôt, dans des circonstances terribles, ils ont tous les trois  commis un meurtre et emmuré le cadavre dans le gymnase du lycée. Celui que l’on doit entièrement détruire aujourd’hui pour  construire un autre bâtiment.

Dès lors, plus rien ne s’oppose à ce qu’éclate la vérité.
Dérangeante
Douloureuse
Démoniaque…

Mon avis :
J'ai toujours eu énormément d'à priori sur Guillaume Musso. Faut dire que je n'avais testé qu'un seul de ses romans et ça a été un pur calvaire. Depuis, je me suis tenue éloignée de lui au maximum, lui préférant largement son frère.
Mais ce roman, j'ai eu une furieuse envie de le lire dès l'instant où il a commencé à en parler. Guillaume Musso et moi avons ce point commun d'avoir grandi à Antibes, ville très chère à mon cœur. Si j'ai voulu lire La jeune fille et la nuit, c'est avant tout par pure nostalgie, peu importe son auteur.
Alors j'ai profité de mes vacances pour me lancer.
Et ce fut une jolie petite surprise.
J'ai revu ma région, mon enfance, mes quartiers. Et même le lieu où chaque lundi matin je prenais le car pour aller à l'internat.
J'ai lu l'histoire de Thomas avec beaucoup d'émotion.
La joyeuse bande a vécu chacun de son coté, à vivre sa vie, évoluer, connaître le succès. Vingt-cinq ans à vivre avec un secret terrible, impossible à avouer à qui que ce soit.
Mais maintenant, ils n'ont plus le choix. Thomas, Maxime et Fanny vont devoir replonger dans un passé trouble pour sauver leur peau.
Thomas est écrivain et profite de ce statut pour mener l'enquête sur la mystérieuse disparition de Vinca, son amour de jeunesse. Aidé par toute la bande de l'époque, on reconstitue un puzzle dont personne n'a jamais eu le modèle.

Et bien figure toi que j'ai plutôt apprécié ! Au delà du lieu de l'histoire, j'ai beaucoup aimé l'intrigue principale. Comment Thomas va se sortir du merdier dans lequel il se trouve finalement depuis tout ce temps ? Sans se confier à qui que ce soit pour l'aider ?
Le dénouement était vraiment parfait, je pense que c'était la fin idéale pour une telle histoire. J'ai adoré découvrir ces secrets, les non-dits qui ont finalement scellé l'avenir de tant de personnes et ainsi tout gâché.
J'ai trouvé l'écriture de Guillaume Musso plutôt simple, sans fioritures, les phrases étaient directes. Je n'ai pas été totalement entraînée par la lecture, tournant les pages sans m'en rendre compte. Mais j'ai tout de même passé un très bon moment. Pas sûre de lire les autres romans de G.Musso mais celui ci a été une agréable surprise.

7 août 2018

Fahrenheit 451 (Ray Bradbury)

Résumé :
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Le pompier Montag se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

Mon avis :
Quel livre !
Ce roman ne m'avait jamais attirée avant parce qu'estampillé SF, et la SF j'aime bien regarder, mais pas lire (vas comprendre).
Et puis finalement en tombant dessus jme suis dit "pourquoi pas ?"
Et ça y est, j'ai osé m'y attaquer.
Il a l'avantage d’être assez fin donc au pire on n'y passe pas le mois et on ne perd pas trop de temps.
Bradbury pose ici la difficile question de la censure.
Est-il correct de censurer une oeuvre ? Sous l'unique prétexte qu'elle amène à réfléchir, à s’intéresser, à sortir de notre zone de confort ? La censure n'est elle pas quelque chose de totalement arbitraire, du coup ? Comment définir la mauvaise influence ? Interdire ne rendrait pas plus attrayant, justement ?
Censurer un support culturel entraînerait forcement des dérives.
Le monde a besoin de culture. De livres, de spectacles, de musiques, de peintures. Les livres ne sont pas dangereux.
Nous pouvons censurer des bouquins pour nous même, nous interdire de lire tel ou tel auteur parce que nous ne partageons pas ses valeurs. Mais une généralisation de cette censure n'apporterait vraisemblablement rien de bon.

Montag est seul contre tous. Il se pose soudainement la question du métier de pompier. Pourquoi ? Pourquoi on brûle les livres ? Comment en sommes nous arrivés là ? Avant les pompiers sauvaient des vies. Mais il sait qu'il doit se battre, tant pis pour les risques, tant pis pour sa femme et sa maison. Il n'est pas heureux dans cette société hyper formatée.

J'ai énormément apprécié cette histoire. Tout est bien ficelé, bien trouvé et surtout très crédible dans notre monde actuel. Chacun a ses limites de censure.
Là où j'ai eu du mal c'est avec l’écriture. L'absence de vrais chapitres a pas mal perturbé ma lecture et j'ai eu pas mal de souci pour bien rester concentrée.

3 août 2018

Les ravagé(e)s (Louise Mey)

Résumé :
A la brigade des crimes et délit sexuels, les jours se suivent et se ressemblent, charriant leur cortège de victimes traumatisées et de pervers sûrs de leurs droits. Pas évident pour Alex Dueso, flic et mère célibataire, de conserver toujours son empathie pour les unes, son sang-froid face aux autres...
Quand soudain les statistiques se mettent à dérailler. Dans ce commissariat du nord de Paris, on n'a jamais vu ça : une succession d'agressions sans précédent vient confirmer l'apparition d'un prédateur d'un nouveau genre...

Mon avis :
Ce bouquin, ça fait une éternité que je voulais le lire. Depuis sa sortie en fait. Tout me plaisait. Rien que le titre, en ébauche d’écriture inclusive.
J'ai enfin eu l'occasion de m'y attaquer, et je ne regrette absolument pas.

Le soir, des victimes sont retrouvées à demi conscientes dans des coins sombres de la ville. Entièrement nues et complètement tabassées, violées. Victimes silencieuses qui se murent dans la honte. Honte que ça leur soit arrivé.
Les agressions sont d'une violence inouïe, du jamais vu. Le ou les coupables sont pétris de haine, de rage, de soif de vengeance surtout.

L’écriture de Louise Mey est clairement addictive. A aucun moment je n'ai eu envie de lâcher ce livre, quand bien même le chapitre faisait 40 pages. J'ai été accro à cette histoire dès les premières pages et surtout jusqu'à la dernière (oh, Marco ♥ )
J'ai absolument tout aimé. L'histoire, les victimes, les coupables, le mobile.
Les ravagé(e)s n'est rien de moins que le polar que j'ai attendu toute ma vie. Louise Mey, je t'aime (bois mes règles).

31 juillet 2018

Journal d'un vampire en pyjama (Mathias Malzieu)

Résumé :
Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai du me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse.
Bug biologique, risque de crash imminent.
Quand la réalité dépasse la (science-)fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes.
Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon coeur

Mon avis :
Oh mon dieu. Je suis tellement fan, tellement admirative et tellement amoureuse de Mathias Malzieu depuis le début de sa carrière. Cet homme est absolument parfait. Plein de poésie.
Et même à l'article de la mort, il montre qu'il garde le moral. C'est parfois très difficile, on assiste à sa souffrance, à son désespoir, à son calvaire. Mais il n'a rien lâché.
Même en vivant l'horreur il reste amoureux, passionné, poétique, artiste.
Il nous raconte dans ce journal presque au jour le jour son parcours.
Une maladie très rare, qui ne touche en général que les bébés ou les vieux. Lui ? il n'a que 40 ans. L'exception, le miracle scientifique.
On apprend le coté technique-médical aussi. Comment fonctionne le corps humain ou le système immunitaire.
J'ai passé un agréable moment de lecture. Enfin, aussi agréable qu'il puisse être compte tenu du contexte. Mathias Malzieu est un survivant. Il est ultra motivant pour les autres malades.
Et si avec ce journal il peut sensibiliser au don de cordon.

2 juillet 2018

En attendant Bojangles (Olivier Bourdeaut)

Résumé :
Sous le regard émerveillé de leur  fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

Mon avis :
A l'époque de sa sortie, je voyais ce roman partout, tout le monde en parlait, tout le temps. Et puis j'ai appris par hasard qu'il serait joué au OFF d'Avignon en 2017. Je ne savais pas du tout de quoi parlait l'histoire. J'ai profité du festival pour aller découvrir l'histoire, totalement à l'aveugle.
Je suis sortie de la salle une heure plus tard en larmes. Je dégoulinais des yeux comme jamais (et pourtant je suis une sacrée pleureuse).
Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Alors en quittant le théâtre, je me suis dit que jamais je n'arriverai à lire le roman. Ça me briserait toute cette magie à coup sur. J'ai quand même acheté le roman, pour le principe d'avoir ma biblio spéciale festival.
Et puis je me suis dit que finalement, le lire 1 an pile après, c'est une brillante idée. Je suis encore dans l'esprit de la pièce, je me souviens des 3 comédien.ne.s sur scène, je me souviens des décors, de la mise en scène, du moindre petit accessoire, des voix.
Alors je me suis lancée.
Clairement, la magie du roman n'est pas la même. J'ai largement préféré la pièce. Avec des vrais gens, c'était bien plus intense.
Mais pour le reste, tout était là.
La naïveté et l'insouciance de l'enfant, qui aime sa mère aveuglement sans avoir conscience du drame. L'amour sans limite du mari pour sa femme.
La folie ambiante, sournoise, aussi exubérante que discrète.
Comment une famille peut elle rester soudée, surmonter les épreuves de la vie, avec la maladie omniprésente ? Comment gérer un parent malade ?
L'écriture d'Olivier Bourdeaut m'a prise aux tripes. L'histoire est grave, lourde, mais cette écriture légère et magnifique.
L'histoire tour à tour racontée par le fils puis par le journal intime du père, qui nous fait prendre plus facilement toute l'ampleur de la folie.
Ce roman se lit comme du petit lait. Je ne regrette pas d'avoir attendu si longtemps pour le lire, je crois que c'était le bon moment.

1 juillet 2018

De force (Karine Giebel)

Résumé :
Maud Reynier, fille unique d'un chirurgien réputé, est sauvagement attaquée et secourue de justesse par un joggeur. Mais son agresseur n'a qu'une obsession : finir le travail... tandis que le professeur Reynier, défiant la raison, s'obstine à ne pas vouloir prévenir la police.
La villa du célèbre médecin, où Maud est enfermée avec ses proches, devient le décor d'un huis clos inquiétant, et les secrets grondent en sourdine.
L'ensemble s'accorde, fortissimo, et soudain : quelques fausses notes...
Le temps de l'impunité est révolu.
Le temps des souffrances est venu.

Mon avis :
Maud se fait violemment agresser lors d'une promenade tranquille avec son chien.
Tout juste secourue par un joggeur, elle se retrouve tétanisée chez elle, entourée de son père, sa belle-mère et la bonne à tout faire.
Reynier père a engagé le joggeur comme garde du corps pour sa fille. Le temps que ça se tasse, pour se sentir en sécurité.
Mais très vite, l'ambiance se noircit, l'angoisse de Reynier est largement palpable. Des menaces, des frayeurs.
Le chirurgien tient à sa fille plus que tout au monde, il fera tout pour la protéger et la sauver des griffes de ce monstre.

Mais le vernis, ça s'écaille. Le passé ressurgit, les secrets s'effritent et se dévoilent par petits morceaux.
Qui est cet agresseur ? Comment l'arrêter à temps ?
C'est finalement une véritable course contre la montre qui s'engage entre les Reynier et l'agresseur. Seul, sans personne.

La tension entre chaque personnage est palpable. Tout le monde reproche quelque chose à tout le monde. Tout le monde a de la rancœur.
Mais surtout, tout le monde est sur les nerfs.

J'avais deviné deux trois trucs rapidement. J'essayais de deviner qui pouvait être derrière tout ça, parce qu'on se rend vite compte que tout le monde peut en vouloir à Armand Reynier, tout le monde a une raison de le voir souffrir ou disparaître. Tout le monde est suspect dans la tête du lecteur.
J'ai adoré.
Les liens qui se tissent au fur et à mesure entre tout le monde. Luc, le joggeur, est adopté par toute la famille, il se fait respecter, respecte tout le monde et fait correctement son job de bodyguard.
On déteste puissamment Armand. Il n'assume pas ses actes, il a bien trop de choses à se reprocher pour qu'on l'apprécie.
Et puis évidemment il y a la fin. On sait comment un roman de Giebel se termine, alors durant toute la lecture on se prépare psychologiquement à être triste pour tel ou tel personnage.
La vérité éclate. Tout s'éclaire. On était loin du compte !

Ce ne sera pas mon Giebel préféré, parce qu'il traîne pas mal en longueurs, on se demande à quel moment ça va enfin finir, on a hâte. Juste hâte.
Mais l'écriture de Karine Giebel est toujours entraînante, addictive.

24 juin 2018

Quand la neige danse (Sonja Delzongle)

Résumé :
Quatre fillettes mystérieusement disparues, quatre poupées en porcelaine, sosies des enfants, envoyées à leurs parents un mois plus tard.
A Crystal Lake, petite ville paisible sous le coup d'un hiver glacial, non loin de Chicago, Joe Lasko est prêt à tout pour retrouver sa fille de quatre ans, Lieserl. Il engage son amour de jeunesse devenue détective privée pour mener leur propre enquête mais, aidés de la célèbre profileuse Hanah Baxter et son inséparable pendule, ils sont loin d'imaginer l'ampleur des secrets liés à ces disparitions.

Mon avis :
Hanah !!! J'ai retrouvée Hanah Baxter, ma profileuse préférée au monde, avec une joie sans fin.
Par cette canicule, lire un polar qui se passe en plein hiver ça rafraîchit, et pas que les idées.
Il n'y a pas que le climat qui est glaçant. L'histoire l'est aussi, et sûrement plus, même.
Janvier : quatre gamines sont enlevées, le ravisseur a visiblement profité d'une seconde d'inattention de leurs parents. Pas un seul indice, pas une seule vague idée de la tronche du coupable, pas de témoin. Absolument rien.
Et puis, un jour, les familles reçoivent chacune un mystérieux colis, anonyme, contenant la réplique exacte des fillettes. Même visage, mêmes fringues.
La police est remotivée, ça avance, on le sent.
Bientôt, un lien entre ces gamines sera découvert. Un début de piste ? Mais qui pourrait être derrière tout ça ?
Une détective acharnée, un père au bout du désespoir, un flic ultra intelligent. Et notre Hanah. Cette chère Hanah.
Tout ce monde pour élucider l'affaire.
Et finalement, ça part loin, mais tellement loin !!! En commençant la lecture je vous jure qu'on ne sait pas du tout à quoi s'attendre.
C'est flippant, stressant, et surtout hyper oppressant. Le désespoir ultime des parents, l'horreur de ces enlèvements. La folie, les non-dits, les secrets enfouis depuis toujours, les traumatismes, la vengeance.

Le seul truc que j'ai regretté, c'est que cette fois, on ne voit pas assez Hanah Baxter à mon goût.
Mais je suis tellement amoureuse de la plume de Sonja Delzongle...

11 juin 2018

Réveille-toi ! (François-Xavier Dillard)

Résumé :
Basile Caplain est un greffé du coeur qui vit reclus, sans travail ni perspective. Sa seule obsession : dormir le moins possible, car ses nuits sont peuplées de cauchemars. Son unique ami, Ali, le gérant d'une station-service, est passionné par les faits divers. Un soir, ce dernier lui parle du meurtre barbare d'une jeune femme. Or, ce crime atroce, c'est exactement le rêve que Basile a fait deux jours plus tôt...
Paul est un paraplégique de dix-huit ans, génie de l'informatique, qui développe pour la police scientifique un programme baptisé Nostradamus - un algorithme révolutionnaire devant permettre de réaliser des portraits-robots hyperréalistes des criminels présumés.
Alors que des meurtres sauvages sont perpétrés à Paris, la police judiciaire met sur le coup son meilleur atout : le Dr Nicolas Flair, psychiatre mentaliste, qui a déjà résolu de nombreuses affaires.
Lorsque les chemins de ces trois protagonistes se croiseront, l'Inconscient, la Science et la Psychiatrie vont devoir collaborer pour essayer d'arrêter le pire des monstres...

Mon avis :
Rhoooo, j'ai à peine eu le temps de me remettre de Ne dis rien à papa que vlà que François-Xavier Dillard nous sort son dernier bébé.
Comme toujours, c'est dès la sortie que j'ai foncé chez mon libraire pour me l'offrir, totalement ravie et surexcitée.

Au début, on ne comprend pas trop le lien entre Balise, Paul et Nicolas.
Mais finalement, Paul et Nicolas vont devoir collaborer pour résoudre une série de crimes assez degueux. Crimes que Basile voit dans ses rêves deux jours avant.
Ses cauchemars le mettent dans un état absolument flippant. En dormant, il hurle de peur, il devient fou, violent. Alors il ne veut plus dormir. Mais absolument aucun médecin n'arrive à l'aider. Il est au bout du désespoir.

A coté, nous avons Paul, génie de l'informatique, ado précoce. Il est aussi mature qu'intelligent et il entretient une relation très complice avec Claire, de la scientifique. Elle est un peu sa figure maternelle. J'ai adoré lire leur histoire. Une complicité comme ça, c'est tellement la base.
Et puis, ils ont chacun leurs secrets, leurs blessures.

Et puis, n'oublions pas Axelle. Enlevée, séquestrée, ligotée. Son bourreau est d'une violence inouïe. Entre deux chapitres Axelle prend la parole pour nous raconter son calvaire. C'est une horreur.
Mais il faut faire vite, pour la sauver. En lisant ce roman on se demande vraiment comment ça pourrait arriver, tellement de mystères planent sur cette affaire.

La plume de François-Xavier Dillard est toujours aussi entraînante. Les chapitres s'enchaînent, très courts. Je n'ai pas pu lâcher ce roman avant la fin. Il se lit vite, on est rapidement happé dans l'histoire, on plonge dedans. Et ça fait mouche. Encore.

10 juin 2018

Dernier été pour Lisa (Valentin Musso)

Résumé :
On les appelle "les Inséparables" : Lisa, Nick et Ethan, trois adolescents qui grandissent ensemble près du lac Michigan, dans une bourgade du Wisconsin.
A la fin de l'été 2004, leur paisible existence vole en éclats : Lisa  est retrouvée assassinée sur la plage. Après une enquête bâclée, Ethan, son petit ami, est arrêté et condamné à la prison à vie.
Douze ans plus tard, installé à New York, Nick est devenu un écrivain à succès. Mais les fantômes du passé ne sont pas près de le laisser en paix : contre toute attente, Ethan vient d'être remis en liberté. De retour dans sa ville natale, Nick va devoir affronter l'hostilité des habitants, toujours convaincus de la culpabilité de son ami. Pour l'innocenter définitivement et parvenir à se reconstruire, il n'aura d'autre choix que de faire la lumière sur la mort de Lisa et de retrouver le véritable meurtrier.

Mon avis :
Mon dieu. Je viens de finir ce roman à l'instant et je suis totalement chamboulée.
J'ai été tellement impatiente de découvrir le dernier livre de Musso. Je me suis jetée sur mon libraire jeudi, pour le lire le plus vite possible.
Et clairement, je n'ai pas été déçue une seule seconde.

Lisa et Nick se connaissent depuis toujours. Ils ont grandi ensemble, ils étaient voisins. Les meilleurs amis du monde, réellement. Une complicité unique. Sans le moindre sous entendu amoureux.
Un jour, Ethan le badboy du lycée, intègre leur petit duo. Lui, il est fou amoureux de Lisa. Le couple se forme rapidement. Ils ont l'air heureux tous les deux, tous les trois, même si Ethan est loin d'être facile à vivre.
Il a très mauvaise réputation dans la petite ville, aucun parent ne voudrait voir sa fille fréquenter un voyou pareil.
Mais le trio est clairement inséparable. Ils font tout ensemble.
La mort de Lisa a tout fait exploser. Tout le voisine a été touché par le drame. Absolument tout le monde aimait Lisa. Qui aurait bien pu vouloir lui faire du mal à ce point ?
Pour la police, il n'y a qu'Ethan pour faire ça, son propre petit ami qu'elle aimait tant !
Nick n'a pas cru une seconde à la culpabilité de son ami. Il était bien le seul.

Alors, douze ans plus tard, quand lors d'un retour chez lui il apprend par hasard la libération d'Ethan, il veut l'aider. L'aider à le réhabiliter aux yeux de la communauté.
Nick forme alors un duo improbable avec Alister Brandeau, un justicier qui se bat contre les erreurs judiciaires et la réhabilitations des innocents injustement accusés.
Seuls contre tous, nos comparses se mettent à fouiller tout le monde, partout, à remuer la merde, à rouvrir les plaies du passé. Tout le monde y passe, n'importe qui peut être suspect.

Nous voilà plongé dans le passé, dans le drame, les secrets inavouables.
Toute vérité n'est peut être pas bonne à dire, mais que faire en pensant que certaines peuvent tout changer ?

J'ai passé 2 jours merveilleux avec Nick. Il n'était clairement pas le bienvenu chez lui, et pas uniquement à cause d'Ethan. Mais il a persisté. Pour la mémoire de sa meilleure amie.
Au fil de l'enquête on se rend compte que vraiment, n'importe qui aurait pu tuer Lisa. Tout le monde avait un mobile valable. Mais personne ne veut parler de cette histoire, alors comment tout découvrir ?
L'écriture de Valentin Musso est toujours autant addictive. Pas d'angoisse, pas d'horreur, mais une furieuse envie de découvrir le fin mot de l'histoire etait bien là.
Le roman est très bien construit, avec toujours cette alternance entre le présent et le passé.

7 juin 2018

Toujours maudit ! (David Safier)

Résumé :
Quelle sale journée pour Daisy ! Non seulement elle rate son audition pour le prochain James Bond, s'écrase contre un camion avec Marc Barton, l'acteur le plus arrogant qu'elle ait jamais rencontré, mais elle se voit, avec son acolyte, réincarnée en fourmi, l'être le plus bas de l'échelle karmique...
Ça ne se passera pas comme ça ! Tour à tour poissons, oiseaux, escargots, ils sont bien déterminés à gravir aussi vite que possible les échelons de la réincarnation pour reprendre forme humaine et empêcher le mariage du meilleur ami de Daisy et de l'ex-femme de Barton...
Et de fourmi à bipède, le chemin est long !

Mon avis :
Holala mais ce roman là je l'ai attendu comme le Messie ! Fan de David Safier de la première heure, j'étais ravie en voyant que Maudit Karma avait une suite.
Cette histoire est exactement la même. A deux trois détails près  évidemment.
Deux héros qui ne peuvent pas s'encadrer se retrouvent forcés de faire équipe pour leur karma et leur réincarnation. Ni Daisy ni Barton ne veut rester fourmi pour l'éternité.
Les clichés sont les mêmes, le mec est beau et arrogant comme un Dieu, la meuf est débile, maladroite, immature et n'a aucune confiance en elle.
Il y a également la même morale du début à la fin, amasser le bon karma, ce que tu fais maintenant tu le paieras en bien ou en mal dans ta prochaine vie, etc etc.
On a même Casanova !
David Safier reste fidèle à son style, à son humour. Plusieurs fois j'ai chialé de rire, j'ai eu du mal à retrouver ma concentration.
Évidemment il y a certaines petites phrases teintées de problématique (sexisme, grossophobie ou validisme ou peu importe) sous couvert d'humour.

Alors évidemment en partant de là c'était pas gagné. Tu sais comment va se dérouler et se terminer l'histoire alors pour les surprises et le suspens, on repassera.
Mais finalement, ce bouquin est tellement drôle. Et beau aussi. La morale sur le karma, la vie, l'amour. C'est bateau, c'est cliché, mais ça marche.

Daisy et Barton sont absolument géniaux. Ils ne se supportent pas, sont en conflit permanent mais n'ont pas le choix que de mettre leur rancœur de coté pour se sortir de leur bourbier.
La mayonnaise a plus que pris avec moi, encore. J'ai énormément ri, j'ai adoré suivre les aventures de ces personnages, à me demander comment ils pourraient réussir en étant deux pauvres escargots.

C'était encore une fois une jolie histoire, j'ai passé un très bon moment. Ça faisait longtemps que je n'avais plus lu Safier et ça m'a fait juste du bien.

4 juin 2018

Je sais pas (Barbara Abel)

Résumé :
Une belle journée de sortie scolaire qui vire au cauchemar. Un enfant de cinq ans a disparu. Que s'est-il passé dans la foret ?
A cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme.
Pourtant, ne dit-on pas qu'une figure d'ange peut cacher un cœur de démon ?

Mon avis :
J'ai rencontré Barbara Abel en 2016, juste quelques jours avant la sortie de ce roman. Ça a été une super rencontre et j'ai adoré ressortir avec mon livre dédicacé.
Voilà, ça fait donc 1 an 1/2 que ce foutu bouquin trône dans ma pal...
Confession du week-end : je m'appelle Mylène. Tu comprendras donc facilement pourquoi j'ai tant tardé à me lancer
(disons que le "heu... ah... j'espère que ça vous plaira" de l'auteure n'était pas franchement encourageant hein)

Mais l'histoire me faisait tellement envie et puis merde, pour une fois que je suis un personnage central d'un roman, merde quoi.
Et bien figurez vous que je suis mitigée pour cette lecture.
J'ai absolument adoré l'histoire. Toute cette angoisse vécue par les parents, les magouilles, la peur, les mensonges, la manipulation. Je n'avais qu'une envie : savoir enfin comment la vérité serait découverte.
Il n'y a rien de franchement palpitant, l'action est présente mais finalement pas tant que ça, juste à petite dose. On crève d'envie de savoir si ça va bien se finir pour cette gamine.
L'écriture de l'auteure est douce, même pour un sujet aussi dur que celui ci. Les personnages ne sont pas aussi gentils qu'on veut bien le croire au début. Ils ont tous leurs failles, leurs secrets...
J'ai eu énormément d'espoir en lisant cette histoire. J'ai même cru deviner à un moment qui était le véritable responsable. J'ai adoré deviner, comprendre mais pas trop.
Et la fin ! Ce livre mérite d'être lu ne serait-ce que pour la fin !! Je l'ai trouvé superbe, magistrale, au top.

Le seul reproche que je pourrais faire à ce roman, c'est que j'ai eu du mal à supporter de voir mon nom à chaque ligne. J'ai un prénom connu mais pas courant et du coup c'était hyper déstabilisant. Je ne me suis jamais autant identifiée à un personnage de roman, et en même temps j'ai eu beaucoup de mal à m'impliquer à fond dans l'histoire.

2 juin 2018

En lieux sûrs (Linwood Barclay)

Résumé :
La famille Archer est au bord de l'implosion. Grace, quatorze ans, ne supporte plus l'attitude surprotectrice de ses parents. Cynthia, la mère, a des bouffées d'angoisse et Terry, le père, ne sait plus comment faire pour maintenir un semblant de cohésion. Une famille comme toutes les autres confrontées à la crise d'adolescence ? Pas si sûr. Car les Archer reviennent de loin. Cynthia, surtout, qui a vécu un drame destructeur au même âge que sa fille.
Un week-end, par jeu et par inconscience, Grace et son petit ami s'introduisent dans une maison en apparence banale, mais il s'agit en réalité de la cache d'un mafieux local. Sans le vouloir, Grace est tombée dans un piège fatal.
Et pour Cynthia, le cauchemar recommence.

Mon avis :
7 ans. Ça fait 7 ans que Cynthia a découvert la vérité sur ce qui est arrivé à sa famille.
On la retrouve aujourd'hui, avec son mari et leur fille. Ils ont tourné la page, tout va à peu près bien pour tout le monde. C'est juste que Cynthia est sortie de cette histoire complètement traumatisée et psychorigide. A tel point qu'elle est largement trop intrusive et étouffante avec son ado.
Évidemment elle a doublement peur, mais on assiste à toutes ses scènes, ses crises, on voit qu'elle exagère.
Grace n'est pas une gamine chiante mais, alors qu'elle en a ras le bol, elle se rebelle et fait une connerie dans le dos de sa mère. Parce que. Juste "comme ça". Pour se prouver que sa mère est chiante et a tort de l'être.
Mais c'est con, une ado.
Grace s'est mise en danger. Dans la merde. La vraie.
Elle ne peut se confier qu'à son père, elle sait qu'il est un peu plus réfléchi et pétera moins un câble que sa mère.

Alors on suit l'histoire de ce père qui est capable de tout pour sortir sa fille de cette galère. On l'a vu faire dans Cette nuit là, déjà.

Et puis il y a cette sombre histoire de fric planqué, de grand amour recherché coûte que coûte.
Évidemment, tout est lié. Mais on cherche, on creuse, on devine mais on ne sait pas tout.

Comme toujours, j'adore l'écriture de Linwood Barclay. C'est un soft polar idéal pour faire une pause entre deux romans d'horreur, ça détend mais on a quand même la pression.
On ne devine jamais qui est réellement derrière toute la magouille, on en découvre jusqu'à la dernière page, et c'est ça qui est fascinant.
Les héros sont toujours les personnes les plus ordinaires du monde, sans rien de spécial, de fort.  Ça pourrait être n'importe qui d'entre nous.
J'aime la famille Archer, vraiment.
On retrouve même Vince, et ça, c'est la meilleure partie du roman.

Des personnages auxquels on s'attache, une histoire géniale et recherchée et une écriture entraînante. Mon Linwood est tellement parfait ♥
J'ai savouré ce roman, je l'ai fait durer, j'ai adoré ce petit plaisir. Vivement le prochain.

22 mai 2018

"Arrête avec tes mensonges" (Philippe Besson)

Résumé :
Quand j’étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : "Arrête avec tes mensonges."
J'inventais si bien les histoires, parait-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux.
J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. Mais un amour, quand même. Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.

Mon avis :
La claque. Je viens de me prendre la claque de ma vie.
Autant régler le truc de suite : ce roman est un pur coup de cœur (deux d'affilée, didonc).
L'adulte Philippe Besson n'a jamais caché son homosexualité. L'ado ne l'a jamais confirmée, a préféré la taire et passer au dessus des insultes.
A 17 ans, il rencontre Thomas. Tout les sépare, ils ne sont pas dans la même classe, n'ont pas les mêmes centres d’intérêt, ne viennent pas du même monde.
Et pourtant, Thomas va venir vers lui. Ensemble, ils vont vivre leur première grande histoire d'amour.
L'auteur nous la raconte. Nous raconte le secret, la relation cachée parce qu'encore honteuse, la complicité, les rires, les partages, l'amour, la joie. L'insouciance de la jeunesse.
Et puis, forcement, la séparation. Chacun a mené sa vie de son coté. L'un visiblement plus heureux que l'autre. C'est ça, quand on cache qui on est vraiment. On ne peut pas etre heureux en (se) mentant).

Cette histoire est la plus belle histoire d'amour que j'ai lue de toute ma vie (j'avoue, j'en ai pas lu beaucoup). La plus forte, la plus vraie, la plus triste. On ne peut que regretter cet immense gâchis.
L’écriture de Philippe Besson est superbe, on lit son histoire d'une seule traite.
Tout est beau dans ce livre. C’était une lecture magnifique. Je suis amoureuse de Philippe Besson, clairement.


21 mai 2018

Deux gouttes d'eau (Jacques Expert)

Résumé :
Une jeune femme est retrouvée morte dans son appartement de Boulogne-Billancourt, tuée à coups de hache. Elle s'appelle Elodie, et l'enregistrement d'une caméra de surveillance permet d'identifier son ami, Antoine Deloye, sortant de chez elle, l'arme du crime à la main. Immédiatement placé en garde à vue, Antoine s'obstine, malgré les évidences, à nier les faits. Il accuse son frère jumeau, Franck, d'avoir profité de leur ressemblance pour mettre au point une machination destinée à le perdre. Quand Franck Deloye arrive au commissariat central pour être entendu, le trouble est immense : il est impossible de différencier les deux hommes, qui se ressemblent, littéralement, comme deux gouttes d'eau.

Mon avis :
Elodie est retrouvée morte chez elle, tuée sauvagement. La scène de crime est atroce, il n'y a pas de détails mais le peu qui est décrit suffit à retourner les tripes.
Très vite, et sans aucun doute possible, son petit ami Antoine se retrouve en garde à vue. Toutes les preuves sont contre lui, il n'y a plus qu'à l'interroger pour savoir comment tout ça s'est passé.
Mais il suffit de l'arrivée au commissariat de son frère jumeaux, pour que toutes les convictions des policiers volent en éclats.
Maintenant, il faut savoir qui est le coupable. Antoine et Franck se ressemblent parfaitement, impossible de les distinguer. L'un des deux est le dominant, le manipulateur. Mais comment savoir lequel ? Chacun accuse l'autre.
Alors on creuse, on enquête, on fouille le passé.

Le passé, l'enfance des jumeaux, on l'apprend au fur et à mesure, entre deux chapitres du présent.
Leurs caractères, leurs magouilles, leurs conneries. On sait presque tout. Ils ont passé leur enfance à se faire passer l'un pour l'autre.
Leur violence, leur vie, font froid dans le dos. Ils sont sans pitié. Ou il ? Mais lequel ?

Il n'y a pas une seule page sans qu'on ne doute. Antoine est-il vraiment Antoine ? Franck aurait très bien pu tuer Elodie. On trouve des preuves à chaque ligne. "ah oui. alors peut etre que..."
Mais non. On ne peut être sur.e de rien, jusqu'à la dernière page.
J'ai été manipulée durant 379 pages, pas une de moins. Je ne savais pas quoi penser, qui accuser. Qui accuser du meurtre, d'être le dominant, l'horrible monstre, le pire gamin du monde.

Deux gouttes d'eau est le meilleur polar que j'ai lu cette année, il est pour moi le premier coup de cœur depuis janvier.
J'ai passé un moment merveilleux. J'ai adoré. Je n'avais pas été remplie autant de doutes devant un polar depuis bien longtemps.




20 mai 2018

Sleeping beauties (Stephen et Owen King)

Résumé :
Un phénomène inexplicable s’empare des femmes à travers la planète : une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil et si l’on tente de les réveiller, on prend le risque de les transformer en véritables furies vengeresses.
Bientôt, presque toutes les femmes sont touchées par la fièvre Aurora et le monde est livré à la violence des hommes.
À Dooling, petite ville des Appalaches, une seule femme semble immunisée contre cette maladie. Cas d’étude pour la science ou créature démoniaque, la mystérieuse Evie échappera-t-elle à la fureur des hommes dans un monde qui les prive soudainement de femmes ?

Mon avis :
Un mois. Il m'aura fallu presque un mois pour venir à bout de ce roman.
Le problème de Stephen King, c'est qu'il peut raconter des choses divines, mais son écriture peut être rapidement imbuvable. Trop de descriptions, trop de personnages d'un coup, trop de choses décousues qui se suivent. Si on ne se plonge pas dedans à 100% on perd rapidement le fil.
Je n'ai absolument rien suivi. J'ai galéré pour me rappeler chaque fois de qui est qui, qui fait quoi, les noms, les fonctions, etc.
Et c'est ultra dommage parce que je trouve que c'est un des meilleurs King.
J'avoue, l'idée que les femmes ne se réveillent plus, que les hommes se retrouvent perdus et qu'en tentant de les réveiller ils se fassent dézinguer violemment par leurs meufs, ça me fait rêver.
Que deviendrait le monde sans les femmes ? Que deviendraient les hommes, sans les femmes ? Ne serions nous pas peinardes, tranquilles, dans notre monde, sans eux ? Est ce qu'ils ne nous manqueraient pas un peu, au bout d'un moment ?
Pourquoi les femmes s'endorment, enveloppées dans un cocon ? Comment les réveiller ? Comment arrêter cette épidémie ? Est ce que c'est possible, déjà ? Qui est Evie ?

On se pose une tonne de questions. Cette histoire d'Aurora est tellement intrigante. On se demande qui, pourquoi, comment.
Malgré les longueurs, on reste happé par l'histoire. C'est tellement passionnant !
Je n'avais presque pas envie de connaitre le fin mot, tant ça me convenait comme ça (oui, vive la misandrie, crevez tous !). Peu importait pour moi s'il y avait moyen d’éradiquer ce "virus", c’était tellement plaisant de lire tous ces mecs galérer à mort pour le moindre petit détail de leur vie, devenir complètement fous..

Sleeping beauties, c'est un rêve. C’était merveilleux.
(mais trop long. vraiment beaucoup trop long)

18 avril 2018

Tout pour plaire (Ingrid Desjours)

Résumé :
En apparence, votre mari et vous avez "tout pour plaire".
Mais depuis longtemps, déjà, votre couple dérange.
Parce qu'une brillante jeune femme comme vous n'a pas pu tout abandonner pour se consacrer à son riche mari sans être influencée. Ou vénale.
Parce qu'un séducteur avide de pouvoir comme lui n'a pu obtenir votre dévotion que par la tyrannie et la manipulation. Comme tous les pervers narcissiques.
Alors quand votre séduisant beau-frère vient s'installer chez vous, les esprits s’échauffent davantage. Et la disparition suspecte de sa femme n'arrange rien. Oui, vos voisins guettent le drame... Mais ils sont encore très loin d'imaginer la tragédie qui va réellement se jouer...

Mon avis :
Le couple formé par David et Déborah envoie du rêve. Tout le monde les admire. David est un célèbre coach en séduction, Déborah est la femme la plus belle et la plus gracieuse du monde. Le couple idéal.
Mais, quand Frederika, amie et voisine du couple, gratte la peinture, des craquelures apparaissent. Il n'en faut pas plus pour qu'elle parle de violences conjugales, David est violent, pervers narcissique et manipulateur. Elle veut sauver son amie, mais doit y aller doucement.
Heureusement, Nicolas, le frère de David débarque, après 8 ans de silence. Il apparaît rapidement comme le sauveur de Déborah.
Que cache la disparition de Laura, la femme de Nicolas ? Quel est ce traumatisme vécu par ces frères durant leur enfance ?

Ingrid Desjours nous balance sans pitié dans un monde de manipulation et de vengeance.
On ne sait rien, on doute de tout le monde, on se pose 120 questions par page. Est ce que j'ai bien lu ce qui vient de se passer ?
J'ai aimé ces personnages hyper travaillés, comme toujours. Les personnalités sombres, les apparences trompeuses.
J'ai été totalement happée par l'histoire, je me doutais de deux trois trucs mais je devais absolument savoir "pourquoi" et "comment". C’était totalement passionnant.
Il n'y a bien que la toute fin que j'ai trouvé ULTRA frustrante. Mais le dénouement était grandiose.
J'ai adoré, tout bonnement.

13 avril 2018

Iboga (Christian Blanchard)

Résumé :
28 octobre 1980, Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la "Louisette".
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d'honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...
Deux ans auparavant, Jefferson a rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga est alors entré en lui. Iboga l'a rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.
Une fois, Max m'a dit quelque chose que j'ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu'il y aura des incohérences, des trucs qui n'iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J'ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J'ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.

Mon avis :
J'ai choisi ce roman parce que depuis quelques jours je le voyais passer partout sur FB ou instagram. Je n'avais aucune connaissance du résumé mais tout le monde trouvait ce bouquin fort et puissant, du coup j'ai tenté.
Et ravie je suis.
Jeff est un ado qui a massacré plusieurs sdf avec une rare violence.
Abandonné à la naissance par sa mère, il a passé son enfance à errer, à enchaîner les conneries.
A 14 ans, quand il ne peut pas supporter plus, il croise la route d'un certain Max, qui va le sauver et l'entraîner avec lui. De gamin misérable il est devenu assassin sanguinaire sans pitié.
Condamné à mort, il prend conscience de ce que cela implique. Il assume ses actes mais ne veut pas mourir.
Évidemment, avec l'élection de François Mitterrand, Jeff a la chance d'être condamné à perpétuité.
Mais finalement, la prison à vie n'est-elle pas pire qu'une mort nette et précise ?
Peut être.
Commence alors pour Jeff une longue peine, faite d'isolement et de mauvais traitements d'un maton. Heureusement, il y a Jean, pour le soutenir et le consoler.
Jeff nous raconte son histoire, son point de vue et surtout sa vérité. Qui est ce mystérieux Max ? Qu'a bien pu faire Jeff pour finir en prison ? En isolement après un coup de folie, il passe ses journées comme il peut. Il rumine, réfléchit, raconte, observe, puis lit, écrit ou dessine.

L'écriture de Christian Blanchard est magnifique, poétique. Il a réussi à créer ici des personnages divins, attachants. Même Germaine compte pour le lecteur. On a une immense peine pour ce pauvre Jeff, il n'a vraiment jamais eu de chance. Ses crimes sont impardonnables mais c'est tellement triste pour lui.
J'ai tout aimé dans ce roman. L'atmosphère oppressante de la prison, Jeff que j'ai eu envie de serrer dans mes bras plus d'une fois, ses illusions, sa rage. La fin.
Iboga est un roman aussi puissant que magnifique.
Merci mais tellement à Babelio et aux Editions Belfond, j'ai passé une merveilleuse semaine avec Jeff.

7 avril 2018

La maison de poupée (M.J. Arlidge)

Résumé :
Une jeune fille se réveille dans un lit qui n'est pas le sien. Plus inquiétant : la chambre dans laquelle elle se trouve n'est qu'un décor reconstitué dans une cave dont elle est prisonnière. La panique monte. Comment a-t-elle atterri ici ? Et pourquoi ?
Pendant ce temps, des promeneurs font une découverte macabre : le corps décomposé d'une femme sur une plage. La disparition de la victime remonte à plusieurs années sans jamais avoir été signalée : la famille continuait de recevoir des nouvelles via les réseaux sociaux et n'avait donc aucune raison de s'inquiéter.
Pour la détective Helen Grace, c'est la preuve que le meurtrier qu'elle traque est pervers, mais aussi intelligent et manipulateur. L'heure tourne. Et quelque part, une autre femme lutte pour sa survie...

Mon avis :
Quel plaisir de retrouver Helen Grace, cette véritable Wonder-Woman qui n'a peur de rien. Ou si peu.
J'aime vraiment ce personnage. Elle est cassée, pleine de fêlures, mais reste malgré tout la tête haute, elle fonce, elle affronte. (Elle doit être bélier, je ne vois que ça).

On retrouve notre flic préférée pour une enquête plutôt glauque. Un cadavre retrouvé enterré dans la plage. La jeune fille a été enfermée, affamée, privée de lumière. Une souffrance absolue. Et absolument aucun indice puisque visiblement ses comptes sur les réseaux sociaux étaient toujours alimentés, elle serait pourtant morte depuis des années.

Au même moment, une autre jeune femme se réveille séquestrée dans une cave, sans lumière. Mais cette fois, malgré son compte twitter actif, ses parents s'inquiètent parce que malgré tous ses problèmes, ce n'est absolument pas son genre de partir "comme ça".

Helen fait rapidement le lien entre les deux femmes. L'une est morte mais l'autre peut encore être sauvée, il va falloir faire vite. Mais sans indices ni début de piste...
Pendant ce temps, la victime vit dans la terreur et perd peu à peu tout espoir.

En parallèle, il y a toujours le conflit entre Helen et Harwood. Enfin il n'y a bien qu'Harwood qui y accorde une quelconque importance. Mais cette fois, c'est allé beaucoup trop loin.

On retrouve donc tout ce qui a fait le succès d'M.J. Arlidge : des personnages qu'on adore, d'autres qu'on a envie de tuer, des chapitres courts qui s'enchaînent, de l'action qui s'essouffle peu (ou pas du tout), du suspens, une tonne de questions et une écriture très efficace.
Encore une fois j'ai adoré, même si selon moi on est un peu en dessous du Furet. Je n'ai pas vu le temps passer, ça se lit toujours (trop) vite et j'ai hâte de lire le 4eme épisode.

31 mars 2018

Défaillances (B.A. Paris)

Résumé :
Cassandra est mariée depuis un an avec Matthew, et leur bonheur semble sans nuages. Jusqu'à ce qu'un orage, un soir, pousse Cass à emprunter une route qu'elle n'aurait jamais dû prendre, à travers la foret. Trop isolée, trop sombre, trop dangereuse.
Tellement dangereuse, d'ailleurs, que lorsqu'elle dépasse une voiture immobilisée sur le bord de la chaussée, Cass choisit de ne pas s'arrêter pour proposer son aide à la femme qui se trouve à l'intérieur.
Mais lorsqu'elle apprend, le lendemain, que la femme a été retrouvée sauvagement assassiné, Cass est assaillie par la culpabilité. Et les coups de fil anonymes qu'elle reçoit désormais chez elle transforment ses angoisses en terreur. Elle en est persuadée : quelqu'un l'a vue, ce soir-là. Quelqu'un qui continue de l'observer. Quelqu'un qui pourrait bien être l'assassin.
Pourtant ni Matthew, ni Rachel, sa meilleure amie, ne prennent ses craintes au sérieux. Et Cass elle-même commence à douter : comment être sûre de quoi que ce soit alors qu'elle perd chaque jour un peu plus la mémoire, oubliant le code de l'alarme, sa place de parking, ce landau qu'elle a commandé même si elle n'a pas d'enfant, et que peut bien faire dans sa cuisine ce couteau ensanglanté qu'elle ne reconnaît pas.

Mon avis :
Avouez. Vous aussi, en lisant ce résumé, vous vous êtes dit "tiens, ça ressemble quand même beaucoup à Juste une ombre de Giebel" ?
Bin voilà.
Pendant une bonne moitié de l'histoire je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien. Du coup ça a gâché un peu une partie de ma lecture.
B.A. Paris a tout de même un style qui accroche, qui donne furieusement envie de continuer. Alors je me suis sifflé ce livre, sans rien voir passer.
J'avais clairement deviné un ou deux petits détails mais c'était en fait l'évidence même pour qui a l'habitude de lire des polars.

Et puis plus j'avançais dans ma lecture, plus j'avais envie d'arriver à la fin, malgré mes craintes ou déceptions. Je voulais savoir comment tout allait être mis à jour, comment on allait découvrir le coupable et la vérité.
Et bien je n'ai pas été déçue par la fin, clairement.
Je suis ravie d'avoir persisté jusqu'au bout, malgré l'envie d'arrêter à plusieurs reprises.
J'ai adoré la fin, j'ai beaucoup aimé Cassandra. Sa plongée dans la démence, ses doutes, ses peurs, sa solitude. Seule contre tous pour découvrir qui la harcèle, qui lui pourrit la vie. Et pourquoi, surtout.

Du coup ça a été une très bonne lecture, malgré la ressemblance avec l'oeuvre de Karine Giebel.
Indépendamment, je pense que Défaillances est un très très bon bouquin. On reconnait bien le style de Derrière les portes. Si on a aimé l'un, on aimera l'autre.

13 mars 2018

Entre mes lèvres mon clitoris (Alexandra Hubin & Caroline Michel)

Résumé :
Alexandra Hubin et Caroline Michel lèvent le voile sur le clitoris, organe-clé du plaisir féminin qui a longtemps été refoulé. En libérant la parole et en le montrant tel qu'il est, elles désacralisent cet organe mystérieux et permettent à chaque femme (mais aussi à chaque homme) de se familiariser avec lui afin de mieux l'apprivoiser.
Saviez-vous que le clitoris peut mesurer jusqu'à 11 centimètres ? Et que le fameux point G s'appelle en fait la "zone C" ? Les révélations s'égrènent au fil des pages et vous permettent de découvrir cet organe synonyme de jouissance qui ne demande qu'à être aimé.

Mon avis :
Virage à 180° pour cet article.
Pas de polar, pas de thriller, pas de sang (ou à peine).
Il se trouve que je suis une femme cis, que j'ai eu un clito offert à la gestation, et qu'il me sert à peu près régulièrement. Et que je l'aime (j'en ai un, autant faire avec, hein).

Les réactions que j'ai reçues sur les réseaux sociaux quand j'ai parlé de cette lecture n'ont démontré qu'une chose : l'immense importance de ce livre. Il faut continuer à parler clito, menstrues et plaisir féminin. Tout le temps, tous les jours, à tout le monde.
Vous voulez un échantillon ?



J'ai aussi eu un commentaire que je n'ai pas eu le temps d'enregistrer (la personne qui l'a posté l'a apparemment supprimé. Madame, il faut assumer hein) :
"je fais peut être partie de la catégorie des chanceuses qui n'ont pas besoin de le lire ni de les mettre entre les mains de leurs hommes" Ce à quoi j'ai répondu qu'elle devrait, on apprend plein de choses.
"Franchement je n'ai pas de soucis de ce côté là"...

"Ça manque de pudeur". "Le titre est bizarre". Ok mais un livre qui parle de clitoris, faut le titrer comment pour pas choquer les prudes ?
Genre on parle de clito/du sexe féminin juste pour faire le buzz ?
Non. On parle (de plus en plus) du sexe et du plaisir féminins parce qu'il le faut ! Notre sexe et notre plaisirs sont les grands oubliés de l'humanité alors que la verge on la connaît par cœur depuis 200 000 ans. (Je vous suggère d'aller voir ce top qui n'est pas bien vieux mais pourtant totalement obsolète. C'est triste non, de voir que la verge on la connaît par cœur, alors que le clito on découvre encore des trucs en 5 ans, au 21eme siècle).

Cet essai, co-écrit par deux professionnelles du clito (je vous aime ♥) est une mine d'or.
En le refermant j'ai conclu que je savais déjà pas mal de choses. Parce que le clito (et ce qui l'entoure) m'intéresse évidemment, et donc je n'ai pas attendu ce petit livre pour découvrir des trucs de mon coté.
Mais ce n'est pas important.
Les auteures retracent rapidement l'histoire du clito.
Très longtemps oublié, rapidement étudié pendant quelques années puis remisé au placard pour quelques siècles, il a fallu attendre la seconde moitié du 20eme siècle pour commencer à prendre notre clitoris au sérieux. 1950. Rendez vous compte ! Alors, à quel moment, toi, en tant que femme non-professionnelle, tu penses tout connaître de ce petit organe-pas-si-petit ? On ne peut pas prétendre le connaître juste parce qu'on le repere vite fait pour se titiller le gland avec un doigt ou deux quand on s'emmerde un jour de pluie.
Je rappelle que la première représentation réelle et intégrale du clitoris dans les manuels scolaires de SVT date de... 2017. De cette année scolaire, donc. (moi, ma 4eme ça remonte à 23 ans... imagine les découvertes depuis !). Et encore, je dis "les manuels sco", mais il n'y en a qu'un.

Bref, notre sexologue et notre journaliste sexo retrace l'histoire du clito. A quel moment on a découvert son existence. Pourquoi on l'a vénéré pour mieux le rejeter ensuite. C'est que t'imagines pas comme ça a été difficile pour les hommes d'admettre que les femmes n'ont pas besoin d'eux pour jouir. On est sexuellement totalement indépendantes, nous. Alors on zappe le clito, on n'en parle plus, on l'ignore, on l'excise même, tiens, pour bien rabaisser la femelle.
Mais la femme est une petite rebelle, elle veut s'approprier son corps (et le plaisir qui va avec), et donc le connaître. Alors on l'étudie, on expérimente, on observe. (Marie Bonaparte, merci.)

Pourquoi la femme a un clitoris, cet organe qui n'a pour seul et unique intérêt de nous procurer du plaisir ? Il ne sert à rien d'autre qu'à ça. C'est le seul de tout le corps humain. Et c'est tombé sur nous, petites chanceuses que nous sommes.
Comment remettre le clito sur le devant de la scène ? Cet organe a clairement son importance dans notre plaisir, et donc notre sexualité et notre épanouissement. Mais dire/écrire "clitoris" choque encore aujourd'hui. La sexualité féminine est encore tabou, en 2018 bordel !
Femmes, assumez le ! Assumez vous ! Gardez votre petit canard dans votre sac à mains et tant pis si des inconnu.e.s le voient ! Oui on a le droit à la super-jouissance bon dieu de merde !
Oui la femme a un pénis, oui la femme bande ! (désolée les mecs, même pour ça vous n'avez pas le monopole). La libération des femmes (cis) passe par le clitoris.

J'ai quand même appris pas mal de trucs. Plutôt du coté découverte scientifique. Comment on a découvert son anatomie complète, qui, quelles ont été les études faites, comment, et surtout à quelle époque.

Cet essai est une mine d'or. A mettre clairement entre toutes les mains. Les personnes qui ont un clitoris, les personnes qui aiment les clitoris. Toi, ton mari, ta femme, ta fille, ton fils, ton frère, tes potes, tes parents.
Ce livre est quand même pas mal hétérocentré, on parle énormément de rapports sexuels femme-homme, mais finalement comme le sujet est le clitoris, peu importe, puisque la pénétration n'entre que peu en compte.

Bon, maintenant que j'ai fini de le lire, permettez, maintenant c'est au tour de mon mari.
2018, année du clit. Free the clitoris !

Je remercie infiniment mais tellement fort fort Babelio et les éditions Eyrolles pour m'avoir permis cette lecture. Et évidemment les auteures, Alexandra Hubin et Caroline Michel, pour leur travail, leurs recherches, et d'avoir osé parler clito.

11 mars 2018

Madame Edouard (Nadine Monfils)

Résumé :
Une maille à l'endroit... Une maille à l'envers... Depuis qu'il a cessé de fumer, le commissaire Léon s'adonne en cachette au tricot et confectionne des paletots ringards pour son chien Babelutte. Seulement voilà, ces temps-ci, il s'en passe de belles à Montmartre. Entre Irma, le travelo ménagère du Colibri, le curé qui pique dans les magasins et l'autre cinglé qui enterre des jeunes filles mutilées dans les cimetières, la police a du pain sur la planche.
De fil en aiguille, le commissaire Léon dénoue les intrigues de cette histoire rocambolesque.

Mon fils :
Holala mais chaque fois je mets un temps fou entre deux romans de Nadine Monfils, c'est aussi terrible que con.
Parce que Nadine Monfils, je l'adore. J'adore la femme, j'adore ses histoires totalement loufoques et ses personnages complètement barrés. C'est drôle, brut, parfois un peu vulgaire, mais tellement génial.
Madame Edouard, c'est un travesti totalement farfelu. Iel retrouve par hasard sa fille, dont iel s'était éloigné.e à cause de son identité de genre. La peur au ventre de ne pas être accepté.e, finalement Madame Edouard et Marie s'adorent et deviennent complices, comme s'iels n'avaient jamais été séparé.e.s
A coté de ça, dans les cimetières parisiens, près des tombes de célèbres peintres, des cadavres sont retrouvés de manière hasardeuses par des passants. Des jeunes femmes. Avec un avant bras en moins.
Pourquoi ? Hormis leur fin super cheloue, qu'est ce qui peut lier toutes ces victimes qui n'ont apparemment absolument aucun point commun ?
Avec le commissaire qui galère pour tricoter, tout le temps interrompu par son équipe, en y ajoutant le chien fou qui rogne tous les os qu'il trouve (pratique, dans un cimetière), on se demande comment tout ce petit monde va s'en sortir.

Et puis finalement le mobile est hyper recherché, j'ai ""adoré"" la raison pour laquelle ces jeunes femmes sont tuées. Ça mène à réfléchir. C'était presque beau.

Encore une fois, j'ai passé un excellent moment avec Nadine Monfils, j'ai adoré, vraiment. Elle arrive à rendre ses personnages tellement attachants, cabossés par la vie. C'est touchant.

6 mars 2018

Persuasion (Jane Austen)

Résumé :
Anne a vingt-sept ans. Elle est la seconde fille de Sir Walter Elliot, un baronnet veuf et orgueilleux. Sa mère, une femme intelligente, est morte quatorze ans auparavant.
Anne a une sœur aînée, Elizabeth, aussi vaniteuse que leur père et une sœur cadette Mary, qui a épousé Charles Musgrove de Uppercross Hall, l'héritier d'un gentilhomme des environs.
Restée célibataire, sans personne dans son entourage qui soit digne de son esprit raffiné, Anne est en passe de devenir une vieille fille ...
Pourtant à l'âge de 19 ans, Anne Elliot était tombée amoureuse de Frederick Wentworth, un jeune officier de marine, ambitieux, mais pauvre, sans relations, et à l'avenir incertain. Elle s'était alors laissée persuader par son amie Lady Russel de rompre leurs fiançailles; cette dernière lui ayant expliqué que ce jeune homme n'était pas un parti digne d'elle.
Après les guerres napoléoniennes, ayant acquis un rang et de la richesse, Frederick Wentworth revient en Angleterre pour s'y établir et fonder une famille. ll courtise une des sœurs de Charles Musgrove, Louisa.
De son côté Anne reçoit les attentions de son cousin William Elliot.
Anne Elliot et Frederick Wentworth se retrouvent a évoluer dans les mêmes cercles, mais encore une fois, le bonheur semble leur échapper...

Mon avis :
J'ai longtemps voulu lire Austen. Je ne suis pas franchement branchée classique, mais c'est une période historique que j'aime beaucoup.
Et bien je crois que pour découvrir l'auteure, j'aurais du tenter un autre de ses romans.
L'écriture et le style sont sublimes. J'ai beaucoup aimé l'histoire.
Mais j'ai eu un mal fou à rentrer dedans. J'ai mis du temps à le lire et pourtant il n'est pas bien épais.
J'ai absolument rien pigé, il y a trop de personnages, j'ai passé mon temps à tout mélanger, à me rappeler qui est qui.
Je comprends totalement que ce bouquin soit adoré par énormément de lectrices, mais alors il est clairement pas pour moi.
Dommage.

2 mars 2018

Métaphysique des tubes (Amélie Nothomb)

Résumé :
Parce qu'elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles - déglutition, digestion, excrétion -, ses parents l'ont surnommée la Plante.
L'intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c'est Dieu.
Le lecteur comprendra vite pourquoi, et apprendra aussi que la vie de Dieu n'est pas éternelle, même au pays du Soleil levant...

Mon avis :
Amélie Nothomb me fascine. Définitivement.
C'est une brillante conteuse. Avec ses mots, son personnage, elle peut raconter ce qu'elle veut, ce sera divin.
Là, elle nous raconte ses souvenirs d'enfance, de 0 à 3 ans, à peu près. Les parents qui vénèrent leur petit bébé. Sa vie au Japon, la culture qu'elle découvre. Les poissons. Ses parents.
Elle raconte le monde qu'elle voyait à travers ses yeux d'enfants, ce qu'elle ne comprenait pas, ce qui n'avait aucun sens selon elle.
J'ai vraiment passé un excellent moment. Son rapport à l'eau et aux carpes, j'ai adoré. Et sa gouvernante, qu'elle aimait tant. Son admiration pour sa grande soeur, ses rapports difficiles avec son grand frère.

Un roman aussi court que bon. J'ai adoré

27 février 2018

Les lettres de Rose (Clarisse Sabard)

Résumé :
Lola a été adoptée à l'âge de trois mois. Près de trente ans plus tard, elle travaille dans le salon de thé de ses parents, en attendant de trouver enfin le métier de ses rêves : libraire.
Sa vie va basculer lorsqu'elle apprend que sa grand-mère biologique, qui vient de décéder, lui a légué un étrange héritage : une maison et son histoire dans le petit village d'Aubéry, à travers des lettres et des objets lui apprenant ses origines.
Mais tous les habitants ne voient pas d'un bon oeil cette étrangère, notamment Vincent, son cousin. Et il y a également le beau Jim, qui éveille en elle plus de sentiments qu'elle ne le voudrait...
Réveiller les secrets du passé lui permettra-t-il de se tourner vers son avenir ?

Mon avis :
Je ""connais"" Clarisse depuis quelques années déjà, à l'époque où on se suivait à travers nos blogs. Je l'ai adorée de suite, parce qu'en plus de partager la même passion des livres, elle vit dans la région où j'ai passé les 3/4 de ma vie, alors suivre ses pérégrinations sur les réseaux sociaux, ça me donne le sourire.
C'est donc avec une immense joie que j'ai vu son rêve se concrétiser à travers les aventures de Lola, je trouve ça formidable pour elle. J'ai de suite eu envie de lire ce premier roman.
Finalement ça aura pris du temps (pour ma défense, c'est ma fille de 7 ans qui choisit mes lectures alors ça va hein).
Une telle histoire pour casser un peu le rythme des thrillers ou polars sanglants, je peux vous dire que ça fait un bien fou !

Lola vit à Paris et travaille avec ses parents. Entre eux, tout s'est toujours bien passé, ils s'adorent et ont de très bons rapports, une vraie complicité.
La jeune femme vient de se faire larguer comme une merde par son mec (dont j'ai totalement oublié le nom, d'ailleurs. Petit con). Elle n'a jamais su gérer ses relations amoureuses alors évidemment, elle ne s'y attendait pas.
Heureusement qu'elle peut compter sur son meilleur ami gay (le cliché absolu), Tristan. Tristan est certainement le mec le plus adorable du monde, mais alors faut vraiment qu'il arrête d'appeler Lola comme il le fait hein (je vous laisse le suspens). Bref, il est là, il soutient sa meilleure amie qu'il considère comme sa soeur.

Et puis dans la foulée, Lola a des nouvelles de sa famille biologique. Le choc pour cette jeune femme qui ne s'était jamais penchée sur la question, tellement sa situation et famille lui convenaient.
Elle doit se rendre sur place, dans ce qui semble être le trou du cul du monde. Tristan la pousse puisque c'est le moment ou jamais de savoir qui elle est.

Et holala ! On va découvrir en même temps qu'elle d'où elle vient, qui est sa famille, et surtout pourquoi elle a été adoptée.
Rose, la défunte grand-mère, lui a laissé quelques petites énigmes et cadeaux dans la maison familiale. C'est en fouinant, en lisant, en étant curieuse, que Lola apprendra qui est sa famille.
Les livres, les objets de Rose, les journaux intimes ou échanges postaux lui apprendront les moindres secrets de la famille Garnier.

On apprend tout. La vie de Louise, qui est la mère de Rose et à l'origine de tout. Une femme forte, volontaire, qui a tout fait pour échapper à sa condition de fille de ferme. Et toutes les personnes qui gravitent autour. Les hommes, le mari, les enfants, les ami.e.s.
Les drames, les bonheurs, les joies, les peines.
Entre les deux guerres, l'horreur. Puis la reconstruction de tout, des vies et des maisons.
Le soutien indéfectible entre les amoureux.
Louise, on ne sait pas trop si on doit la détester ou l'admirer. Certainement un peu des deux. Disons que pour l'époque, elle était très sûrement une femme admirable. Mais alors une mère comme ça, moi j'en veux pas.
Au fil des fouilles, on apprend tout. Toutes les familles ont un secret. La famille Garnier les collectionne.
Les découvertes de Lola m'ont totalement fascinée. J'ai adoré cette femme, sa vie, son aventure, et forcement "son" passé. Pourquoi elle a été adoptée, pourquoi son cousin la déteste tant...

Les lettres de Rose est un roman magnifique, drôle, tendre, triste. C'est encore mieux que du chocolat fourré aux noisettes. J'en ai dégusté chaque page, chaque personnage, chaque lien et chaque aventure. Je me suis vue à Aubéry, dans ce petit commerce, sur les berges, au milieu des cartons de poussière.
Je m'attendais à un truc vraiment guimauve et trop romantique pour moi, mais j'ai finalement été passionnée. Les secrets de ma famille sont vachement moins palpitants.

S'il n'y avait qu'un roman feel-good à lire, ce serait celui-ci, clairement.
(et certainement les autres de cette auteure)

20 février 2018

Comme une respiration (Jean Teulé)

Résumé :
"De l'air !" Dans les trains, les métros, de Souillac à Dijon, de Paris à Besançon, c'est le même cri d'une même aspiration. Dans la vie qui va vite, Jean Teulé écoute le souffle de ses contemporains, le chant des oiseaux entre des murs bretons, le vent du large et les soupirs, les derniers râles et les premières exhalaisons.
Celui qui sait trouver les cerises dans le plus sévère conifère sait qu'il suffit de l'attraper au vol, comme elle va et vient : l'inspiration...

Mon avis :
Ça faisait un moment que je n'avais pas lu Teulé. Je ne suis toujours pas fan des recueils de nouvelles mais bon, c'est mon Teulé.
Avec son verbe habituel, Jean Teulé nous raconte la vie. Le temps, l'amour, la mort, les drames et les bonheur. Ces nouvelles sont universelles. Les rêves et espoirs, envolés ou réalisés. Le quotidien.
C'est beau et poétique.
Mais vraiment trop court. 140 pages de nouvelles de 2 pages. Franchement, je dis non.
Il y en a des magnifiques, vraiment. Je crois que ma préférée est la toute dernière. C'était beau.
Il y en a qui sont un peu en dessous.
Mais globalement, c'est du pur Teulé. J'ai passé un bon moment mais c'était bien trop court, dommage. Teulé excelle dans le pavé, pas dans la nouvelle.

18 février 2018

Cosmétique de l'ennemi (Amélie Nothomb)

Résumé :
"Sans le vouloir, j'avais commis le crime parfait : personne ne m'avait vu venir, à pat la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté."
C'est dans le hall d'un aéroport que tout a commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance.
Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme.
C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé.
De toute façon, le hasard n'existe pas.

Mon avis :
Ah, quel plaisir, quel délice de retrouver Amélie Nothomb. Chaque fois je me régale. Nothomb, ça se savoure en se lisant rapidement, on se delecte de ses histoires, de la manière de raconter le monde, de le critiquer.

Jerome Angust attend dans un aéroport un avion. Le vol est retardé et il n'y a rien de pire que de tourner en rond dans un aéroport sans savoir combien de temps le supplice va durer. Rien de plus triste qu'un hall.
Et c'est precisement quand il commence à perdre patience qu'un homme l'aborde. Comme ça, sans raison. Et bla bla bla et bla bla bla. Personne ne peut l'arreter. C'est fou, pas possible d'avoir la paix 1h.
Il faut dire que cet inconnu est plutot du genre flippant. Sans demander, il raconte son enfance, ses experiences plus que loufoques. Et vas y que je m'incruste, aussi.
Le malaise est là. Il s'accroche, il s'enfonce.
Le danger arrive, le pire est là.

Tout dans ce court roman est fabuleux, comme toujours.
Les personnages sont bien plus complexes qu'ils ne semblent, l'auteure se montre encore très critique.
Et finalement de l'exterieur la situation de Jerome Angust est assez cocasse. Ou triste. Enfin, elle prete à sourire, de là où on est.

Et la fin. La fin. <3

On ne voyait que le bonheur (Grégoire Delacourt)

Résumé :
Antoine, la quarantaine, est expert en assurances.
Depuis longtemps, trop longtemps, il estime, indemnise la vie des autres. Une nuit, il s'intéresse à la sienne, se demande ce qu'elle vaut vraiment. Par une introspection sans concession, il nous entraîne au cœur de notre propre humanité, lui qui ne s'est jamais remis de son enfance, ballotté entre faux bonheurs et réelles tragédies.
Orchestré en trois mouvements, du nord de la France à la côte ouest du Mexique, On ne voyait que le bonheur explore aussi le pays de l'adolescence. Et montre que le pardon et la rédemption restent possibles en dépit de tout.

Mon avis :
NON. NON.
Le pardon et la rédemption mon cul ouais.
Je vous laisse chercher sur google toutes les affaires d'infanticides, ces "drames familiaux" (mon cul), quand des pères décident de tuer leurs enfants (et eux) parce qu'ils sont divorcés et/ou ont perdu leur boulot. Les infanticides et les violences intrafamiliales sont impardonnables.

Je suis horrifiée par ce bouquin. La fin m'a mise dans une colère noire comme jamais.
Antoine vit une enfance de merde. Ses parents s'aiment moyen moyen et ne savent pas l'aimer non plus. Il grandit sans amour, sans modèle. Il n'a que sa petite sœur, qu'il chérit et chouchoute. Ils resteront proches, soudés comme jamais, toute leur vie.
Antoine rencontre Nathalie. Ils s'aiment, se marient, font un enfant, se déchirent, recollent les morceaux. Et se séparent.
Puis il perd son boulot.
C'est trop pour Antoine. Il a absolument tout raté dans sa vie.
Alors il prend un flingue. Et après avoir passé la meilleure journée de leur vie ensemble, le soir, il décide de tuer ses enfants et se suicider ensuite. Pour que plus personne ne souffre (et la mère des gosses, on s'en branle ?).
Rien que ça, ça me fout dans une colère noire. Non, quand notre vie est ratée, on ne flingue pas des innocents avec nous. Tes gosses n'ont rien demandé, ils ont peut être encore envie de vivre. Ta vie est merdique ? Suicide toi tout seul, sans tes gosses.

Antoine nous raconte sa vie, son enfance, ses parents, les drames qui ont traversé le temps. C'est terrible. Aucun gamin ne devrait vivre ça. Les divorces, les parents absents et handicapés des sentiments, la mort.
Inconsciemment Antoine a répété le schéma. Il n'a vécu que ça alors il reproduit le seul modèle. Les silences, les mots d'amour qui ne sortent pas, la séparation.
Évidemment j'ai eu de la peine pour lui. Personne ne devrait être malheureux, aucun enfant ne devrait souffrir.

Joséphine, l'adolescente survivante à la mâchoire à moitié éclatée, nous raconte son expérience. On est son psy, elle réapprend à parler, pour mieux cracher sa haine envers Le Chien. Elle se demande pourquoi il a voulu la tuer (hé oui.), qu'est ce qu'elle a pu faire pour mériter ça.

Le pire dans ce roman, c'est que l'écriture de Grégoire Delacourt est magnifique, poétique. Mais je suis révoltée par ce bouquin.
A quel moment on décide de romantiser les violences intrafamiliales ? A quel moment on pardonne la tentative de meurtre ? A quel moment on s'offre une seconde chance, une nouvelle famille, à l'autre bout du monde après avoir tenté de tuer son enfant parce que NOTRE vie est pourrie ? Mais crève, seul et en prison, ouais !

J'ai vu l'été dernier la pièce au festival d'Avignon, adaptée et jouée par Grégori Baquet. J'ai trouvé la mise en scène et le jeu sublimes. Mais la fin m'avait déjà mise hors de moi. Je savais que le livre me mettrais en colère. Mais je l'ai lu quand même, justement parce que je l'ai vu sur scène, et je voulais comprendre, j'avais la curiosité de l'écriture.

Je vous laisse méditer sur une phrase de la postface de l'auteur : "Il est, ce livre, un lien d'amour vers tous ceux qui [...], comme dans mille faits divers, entraînent dans leur peine ceux qu'ils aiment le plus"
C'est à ce moment là que j'ai regretté de ne pas avoir de cheminée.

13 février 2018

Les morsures de l'ombre (Karine Giébel)

Résumé :
Elle est belle, attirante, disponible. Il n'a pas hésité à la suivre pour prendre un dernier verre.
A présent il est seul, dans une cave, enfermé dans une cage. Isolé. Sa seule compagnie ? Sa séductrice et son bourreau. Et elle a décidé de faire durer son plaisir très longtemps. De le faire souffrir lentement.
Pourquoi lui ? Dans ce bras de fer rien n'est dû au hasard. Et la frontière entre tortionnaire et victime est bien mince.

Mon avis :
Ce qui est bien quand on commence un Giebel, on sait de suite qu'on va en ressortir complètement torturé.e, les nerfs et les batteries à plat.
Parce que Karine Giébel adore rendre le lecteur complètement dingue.
Et je me suis encore faite avoir. En commençant je me suis dit "bon, de toute manière je sais comment ça va finir".
Oui ok alors j'étais pas bien loin, mais le problème c'est qu'avant la fin, y'a une histoire à lire. Et c'est là, le coup de poing dans le bide.

Ben est un flic amoureux et infidèle. Oui oui. Il aime clairement sa femme mais aime séduire, il en a le physique et donc ne se gêne pas.
Alors un soir, il tombe sous le charme de cette magnifique jeune femme.
Pour mieux se réveiller enchaîné dans une cave sombre, et seul.

Pendant trop de temps, Ben va survivre privé de tout. De temps en temps sa tortionnaire viendra bien lui rendre visite, pour régler ses comptes.
Ben est désespéré et cette jeune femme clairement folle.
Comment espérer s'en sortir alors même que la police n'a aucun début de piste ? Combien de temps va durer le calvaire ?

Encore une fois, Karine Giébel m'a tuée. J'avais un petit soupçon sur un personnage précis, mais je me suis bien plantée, et j'ai adoré ça.
Comme toujours, je suis absolument pas d'accord avec cette fin, je suis super blasée ah ah.
Et puis, la fin nous laisse justement plein de regrets et de questions. On ne peut pas s'empêcher de se dire "oui mais si" "et puis il aurait du faire ça" etc. C'est super rageant quoi.

Mais l'histoire est supra triste en plus ! Les personnages sont tous plus top les uns que les autres, j'ai trouvé tout ça hyper prenant. Et puis l'épouse de Ben, quel personnage !
Toute cette violence, cette haine, cette hargne qui ronge.

Bref, sans surprise j'ai adoré mais clairement va falloir arrêter de foutre mes nerfs dans tous les sens madame hein.

8 février 2018

Le coma des mortels (Maxime Chattam)

Résumé :
Parce que sa vie lui semblait trop rangée, trop terne, Pierre a tout bazardé : couple, boulot, entourage. C'est un homme neuf, un homme libre, qui retrouve ses instincts au contact quotidien des animaux du zoo de Vincennes. Or en déviant de sa trajectoire, Pierre a contrarié le cosmos. Et le cosmos se venge. En éviscérant sa nouvelle petite amie, d'abord, et à peu près tous ceux auxquels il tient. Malédiction ? Ou fable d'assassin ? Est-ce le début, ou la fin ? Qui est vraiment Pierre ? Et sur quelles pierres a-t-il bâti ce château de cartes ?

Mon avis :
L'histoire commence par un cadavre. Mais ce cadavre est la fin de l'histoire.
Alors Pierre, évidemment principal suspect, raconte son histoire à un flic. En partant de la fin. Pour que l'on puisse comprendre l'histoire, pourquoi il s'est passé ça, et comment. Et le début arrive à la fin.
Pierre ne raconte rien de son ancienne vie. De ce passé il ne lui reste que son psy, qui est là pour le mettre en garde, le laisser sur le droit chemin.

Et puis, de rencontres en rencontres, les cadavres tombent comme des mouches. De manière plus ou moins degueu, d'ailleurs.

Pierre est un mec qui se laisse porter par la vie. Il a renoncé à un peu tout, mais il se cherche, il cherche le but de sa vie. Pourquoi s'obstiner à vivre, en fait ?

Bon et bien, j'ai plutôt bien aimé l'histoire, j'ai adoré Pierre au possible. Son boulot, son caractère, son cynisme. J'ai aussi beaucoup apprécié les personnes qui gravitaient autour de lui.
Mais je sais pas, il manquait un truc. Le concept de commencer par la fin était pas mal non plus...
En fait, j'ai trouvé les chapitres un peu "brouillon", pas aboutis.
Dommage, parce que ce bouquin est vraiment bon, j'ai adoré l'humour, la vision de la vie de Pierre, etc. Globalement c'était bon. Mais j'en attendais plus.

En tout cas, j'aime vraiment le style de Maxime Chattam. Cette lecture est donc un loupé, mais tant pis, la prochaine sera meilleure (parce que clairement, il y aura une prochaine fois)