22 mai 2018

"Arrête avec tes mensonges" (Philippe Besson)

Résumé :
Quand j’étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : "Arrête avec tes mensonges."
J'inventais si bien les histoires, parait-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux.
J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. Mais un amour, quand même. Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.

Mon avis :
La claque. Je viens de me prendre la claque de ma vie.
Autant régler le truc de suite : ce roman est un pur coup de cœur (deux d'affilée, didonc).
L'adulte Philippe Besson n'a jamais caché son homosexualité. L'ado ne l'a jamais confirmée, a préféré la taire et passer au dessus des insultes.
A 17 ans, il rencontre Thomas. Tout les sépare, ils ne sont pas dans la même classe, n'ont pas les mêmes centres d’intérêt, ne viennent pas du même monde.
Et pourtant, Thomas va venir vers lui. Ensemble, ils vont vivre leur première grande histoire d'amour.
L'auteur nous la raconte. Nous raconte le secret, la relation cachée parce qu'encore honteuse, la complicité, les rires, les partages, l'amour, la joie. L'insouciance de la jeunesse.
Et puis, forcement, la séparation. Chacun a mené sa vie de son coté. L'un visiblement plus heureux que l'autre. C'est ça, quand on cache qui on est vraiment. On ne peut pas etre heureux en (se) mentant).

Cette histoire est la plus belle histoire d'amour que j'ai lue de toute ma vie (j'avoue, j'en ai pas lu beaucoup). La plus forte, la plus vraie, la plus triste. On ne peut que regretter cet immense gâchis.
L’écriture de Philippe Besson est superbe, on lit son histoire d'une seule traite.
Tout est beau dans ce livre. C’était une lecture magnifique. Je suis amoureuse de Philippe Besson, clairement.


21 mai 2018

Deux gouttes d'eau (Jacques Expert)

Résumé :
Une jeune femme est retrouvée morte dans son appartement de Boulogne-Billancourt, tuée à coups de hache. Elle s'appelle Elodie, et l'enregistrement d'une caméra de surveillance permet d'identifier son ami, Antoine Deloye, sortant de chez elle, l'arme du crime à la main. Immédiatement placé en garde à vue, Antoine s'obstine, malgré les évidences, à nier les faits. Il accuse son frère jumeau, Franck, d'avoir profité de leur ressemblance pour mettre au point une machination destinée à le perdre. Quand Franck Deloye arrive au commissariat central pour être entendu, le trouble est immense : il est impossible de différencier les deux hommes, qui se ressemblent, littéralement, comme deux gouttes d'eau.

Mon avis :
Elodie est retrouvée morte chez elle, tuée sauvagement. La scène de crime est atroce, il n'y a pas de détails mais le peu qui est décrit suffit à retourner les tripes.
Très vite, et sans aucun doute possible, son petit ami Antoine se retrouve en garde à vue. Toutes les preuves sont contre lui, il n'y a plus qu'à l'interroger pour savoir comment tout ça s'est passé.
Mais il suffit de l'arrivée au commissariat de son frère jumeaux, pour que toutes les convictions des policiers volent en éclats.
Maintenant, il faut savoir qui est le coupable. Antoine et Franck se ressemblent parfaitement, impossible de les distinguer. L'un des deux est le dominant, le manipulateur. Mais comment savoir lequel ? Chacun accuse l'autre.
Alors on creuse, on enquête, on fouille le passé.

Le passé, l'enfance des jumeaux, on l'apprend au fur et à mesure, entre deux chapitres du présent.
Leurs caractères, leurs magouilles, leurs conneries. On sait presque tout. Ils ont passé leur enfance à se faire passer l'un pour l'autre.
Leur violence, leur vie, font froid dans le dos. Ils sont sans pitié. Ou il ? Mais lequel ?

Il n'y a pas une seule page sans qu'on ne doute. Antoine est-il vraiment Antoine ? Franck aurait très bien pu tuer Elodie. On trouve des preuves à chaque ligne. "ah oui. alors peut etre que..."
Mais non. On ne peut être sur.e de rien, jusqu'à la dernière page.
J'ai été manipulée durant 379 pages, pas une de moins. Je ne savais pas quoi penser, qui accuser. Qui accuser du meurtre, d'être le dominant, l'horrible monstre, le pire gamin du monde.

Deux gouttes d'eau est le meilleur polar que j'ai lu cette année, il est pour moi le premier coup de cœur depuis janvier.
J'ai passé un moment merveilleux. J'ai adoré. Je n'avais pas été remplie autant de doutes devant un polar depuis bien longtemps.




20 mai 2018

Sleeping beauties (Stephen et Owen King)

Résumé :
Un phénomène inexplicable s’empare des femmes à travers la planète : une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil et si l’on tente de les réveiller, on prend le risque de les transformer en véritables furies vengeresses.
Bientôt, presque toutes les femmes sont touchées par la fièvre Aurora et le monde est livré à la violence des hommes.
À Dooling, petite ville des Appalaches, une seule femme semble immunisée contre cette maladie. Cas d’étude pour la science ou créature démoniaque, la mystérieuse Evie échappera-t-elle à la fureur des hommes dans un monde qui les prive soudainement de femmes ?

Mon avis :
Un mois. Il m'aura fallu presque un mois pour venir à bout de ce roman.
Le problème de Stephen King, c'est qu'il peut raconter des choses divines, mais son écriture peut être rapidement imbuvable. Trop de descriptions, trop de personnages d'un coup, trop de choses décousues qui se suivent. Si on ne se plonge pas dedans à 100% on perd rapidement le fil.
Je n'ai absolument rien suivi. J'ai galéré pour me rappeler chaque fois de qui est qui, qui fait quoi, les noms, les fonctions, etc.
Et c'est ultra dommage parce que je trouve que c'est un des meilleurs King.
J'avoue, l'idée que les femmes ne se réveillent plus, que les hommes se retrouvent perdus et qu'en tentant de les réveiller ils se fassent dézinguer violemment par leurs meufs, ça me fait rêver.
Que deviendrait le monde sans les femmes ? Que deviendraient les hommes, sans les femmes ? Ne serions nous pas peinardes, tranquilles, dans notre monde, sans eux ? Est ce qu'ils ne nous manqueraient pas un peu, au bout d'un moment ?
Pourquoi les femmes s'endorment, enveloppées dans un cocon ? Comment les réveiller ? Comment arrêter cette épidémie ? Est ce que c'est possible, déjà ? Qui est Evie ?

On se pose une tonne de questions. Cette histoire d'Aurora est tellement intrigante. On se demande qui, pourquoi, comment.
Malgré les longueurs, on reste happé par l'histoire. C'est tellement passionnant !
Je n'avais presque pas envie de connaitre le fin mot, tant ça me convenait comme ça (oui, vive la misandrie, crevez tous !). Peu importait pour moi s'il y avait moyen d’éradiquer ce "virus", c’était tellement plaisant de lire tous ces mecs galérer à mort pour le moindre petit détail de leur vie, devenir complètement fous..

Sleeping beauties, c'est un rêve. C’était merveilleux.
(mais trop long. vraiment beaucoup trop long)