Résumé :
Elles... C'est un clan décliné au féminin : mères, sœurs, filles, petites-filles. En trois générations, plus l'ombre d'un homme ; la vie en a voulu autrement. Dans ses cahiers noirs, Blanche rassemble ses souvenirs et cinquante ans défilent : le combat féministe, l'entreprise de haute couture familiale, les liens, les rires, les chagrins, les absents... Il est temps de tout dire. Peut-être parce qu'aujourd'hui un garçon est né... Celui de Violette, la fille de Blanche, qui a coupé les ponts.
Dérouler le fil des mots de leur histoire pourrait bien se conjuguer à présent avec "eux".
Mon avis :
J'ai eu du mal à me mettre dedans dès les premières pages. Trop de personnages, trop de mélanges entre les noms et les surnoms, passer de "ma mère" à "Angèle" pour la même personne, etc. Tout ça était assez déroutant au début. Je me suis demandé si j'allais réussir à tout comprendre.
Anne Icart nous livre ici une histoire de famille. Une belle histoire, puissante. Plus qu'une famille, nous avons à faire une véritable tribu. Une tribu rapidement soudée avec les premiers décès.
Alors on finit par suivre la vie de ces trois sœurs. Angèle, Justine et Babé. Vite recueillies par leur grand-mère. Quatre femmes dans une maison, qui vivent les unes sur les autres, qui ne peuvent pas se passer les unes des autres. Elles ne se quittent plus. Pas d'hommes dans leur vie ? La belle affaire !
Ces femmes ne sont pas spécialement féministes, elles n'ont pas été élevées comme ça. C'est juste la vie qui les a un peu poussées à s’émanciper avant l'heure.
Il n'y a que Justine, qui se révèle féministe, une pure et dure. C'est elle la couturière de la famille. Entraînée dans le combat par Elise, une collègue. MLF, manif à Paris, childfree, pro-choix, relations sans lendemains/prises de tête. Justine exaspère ses proches.
Et puis, Angèle tombe enceinte. De Blanche, donc, qui nous raconte l'histoire de sa famille tellement atypique (pas de père, 3 mères).
La famille se soude encore plus. Et pourtant, Angèle n'arrive pas à être mère. Ou par période.
On apprend l'enfance de Blanche, comment elle a été élevée par (un peu) sa mère et (beaucoup) ses tantes, comment elle en est venue à choisir la vie qu'elle a eue. Pourquoi ça ne va pas avec Violette.
Les drames, les joies, les secrets, les non-dits, les manques.
L'émancipation de la femme, l'évolution de la vie et des moeurs. Ce qui était normal en 1970 et qui choque en 2000. Ce qui change d'une génération à l'autre. Ce qu'on veut reproduire, ou pas, de l’éducation reçue, du modèle avec lequel on a grandit.
Ce petit bouquin est une magnifique ode. Ode à la vie, à la joie, à la famille, à la liberté.
Vive la libération de la femme, gloire à la misandrie.
Je ne vais même pas vous parler de la fin. Ça a été très dur à supporter pour moi. Et puis j'ai ouvert les vannes à fond pendant les 15 dernières pages. J'ai jamais autant pleuré de ma vie (et pourtant je suis une vraie pleurnicharde).
Ce roman n'est même pas un coup de cœur. On est largement au dessus. Ce roman est une merveille de beauté, d'amour et d'utérus.
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