18 mai 2014

Hygiène de l'assassin (Amélie Nothomb)

Résumé :
Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l’écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu.
Si ce roman est presque entièrement dialogué, c’est qu’aucune forme ne s’apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l’interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres.
Dans ce premier roman d’une extraordinaire intensité, Amélie Nothomb manie la cruauté, le cynisme et l’ambiguïté avec un talent accompli.

Mon avis :
Époustouflant. Ce (premier) roman est simplement époustouflant.
Pretextat Tach vit quasiment isolé du reste du monde de puis des années. il ne voit régulièrement que son secrétaire et son infirmière. S'il sort, ce n'est que pour faire ses quelques courses.
Alors, à l'annonce de sa mort pour les prochaines semaines, la presse s'emballe. Personne ne le connaît mais tout le monde sait qui il est.
Son secrétaire sélectionne cinq journalistes qui auront l'immense honneur de rencontrer l'auteur pour l'interview de leur carrière.
Les quatre premiers se font avoir comme des débutants ignares. Ils pensaient pouvoir berner l'immense auteur en face d'eux ? Il ne faut jamais se faire passer pour plus intelligent que l'on est. Ils ressortiront tous les quatre de chez Pretextat abîmés. Déprimé, dégoûté ou malade.
Il faut dire que Pretextat Tach est l'être le plus abjecte au monde. Vulgaire, repoussant, misogyne au possible, dégoûtant, manipulateur professionnel. Il prend un malin plaisir à maltraiter les gens qui veulent l'approcher.

Et puis, une cinquième journaliste arrive. Dès le début on sent qu'elle est différente des précédents. Elle, elle est mali(g)ne, intelligente, et manipulatrice, comme l'auteur.
Au début réfractaire, Pretextat est rapidement fasciné par cette femme. Il y a de quoi !
Elle sait comment lui parler, quoi répondre, elle connaît son sujet par coeur.
Un pari les mènera à un combat de mots impitoyable pour pousser  l'autre dans ses retranchements.
L'un-e des deux s'inclinera face à l'autre au terme d'un échange sans merci.
On apprendra ainsi la vie de Pretextat, son passé, ses fantômes, pourquoi il est celui qu'il est aujourd'hui.

Nos deux personnages sont attirés l'un vers l'autre par une force aussi puissante que repoussante. Les dialogues sont divins. Les personnages sont tellement odieux l'un envers l'autre que ça en devient jubilatoire. La fin est terriblement belle.

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥
L'avis de Sybelline
L'avis de MadameOurse


5 commentaires:

  1. Ah ah tu m'intrigues sur la fin là ! (normalement je finis ce soir)

    RépondreSupprimer
  2. :)) dire que c son premier roman, fortiche l'auteure, elle a deja son style bien a elle et du génie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui, j'ai oublié de le dire.
      franchement pour un 1er bouquin et à 25 ans, c'est vraiment exeptionnel... qu'on aime ou qu'on n'aime pas ses bouquins, faut au moins reconnaitre son talent...

      Supprimer
  3. Ah oui, j'en garde un super souvenir de celui-là! J'aime bien les héros qui sont des sales types.

    RépondreSupprimer

Si tu mets un commentaire, je t'offre un carambar.