1 avril 2014

Mauvais Genre (Chloé Cruchaudet)

Résumé :
Paul et Louise s'aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l'enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché dans une chambre d'hôtel. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d'identité. Désormais il se fera appeler... Suzanne. Entre confusion des genres et traumatismes de guerre, le couple va alors connaître un destin hors norme.

Mon avis :
Début du siècle. Paul et Louise se draguent. On se retrouve avec les petites techniques des hommes ou des femmes (agis de telle manière, parle comme ça, tiens toi comme ça).
Pas de chichis (tu sens la soupe), on y va franco, on reste soi même.
Ils se marient rapidement et ils sont absolument sublimes.
Fous d'amour, ils sont séparés par la guerre. Paul se retrouve au front, en plein dans l'horreur. Après la mort (assez horrible) d'un frère d'armes, il décide de déserter.

Louise trouve alors une petite chambre d'hôtel assez sommaire (vue sur un mur de briques et un peu la voie ferrée, aussi, pour l'ambiance). Mais, mieux vaut il mourir à la guerre ou être vivant et reclus ?

Après une dispute durant laquelle Louise assène son mari du banal "t'as qu'à aller le chercher toi même !", Louis essaie sa robe et ses bas. Et il aime ça, il aime ce qu'il voit !
Il a la chance d'avoir une femme plutôt assez ouverte d'esprit et tolérante qui l'aide. Elle s'amuse même de la situation, elle a une poupée grandeur nature. Elle lui trouve des fringues à sa taille, lui apprend à s'habiller pour avoir l'air d'une vraie femme, se tenir, parler comme une dÂme.. Paul évidemment galère mais finalement les gestes viennent rapidement (c'est pas compliqué d’être une femme, bon sang !)

Et puis, il se prend au jeu. Se faire passer pour une autre est un jeu terriblement palpitant, Suzanne sort, se fait des amies, s'amuse. Paul revit.

Il y a là une espèce de dédoublement de la personnalité. On ne sait plus très bien s'il est un homme ou une femme, qui il est vraiment, tant il gère à la perfection sa féminité. On finit même par se dire que Louise est lesbienne et qu'elles sont mignonnes toutes les deux.
Suzanne gagne de plus en plus de liberté, ce qui déplaît vraiment à Louise. Elle sent qu'elle est en train de perdre son mari, eux qui avaient tellement de projets pour leur couple !

Et puis, bien sur, les sentiments changent, ils sont confus, les caractères s'affirment, les conflits éclatent.
Paul est toujours traumatisé par la guerre et Suzanne rayonne de bonheur. Difficile pour Louise de trouver sa place au milieu de tout ça.

Et puis, arrive le moment tant attendu : les déserteurs sont amnistiés. Suzanne peut disparaître et Paul peut retrouver sa vie d'avant. Au début, c'est le bonheur.
Mais 10 ans dans la peau d'une femme, ça laisse des traces...

Louise est une femme forte qui a réussi à mettre ses sentiments de coté pour libérer l'homme (ou la femme) qu'elle aime.

Les dessins sont absolument magnifiques, tout en noir et blanc, avec cette petite pointe de rouge sur Suzanne. On se retrouve vraiment dans les années 20.
Les dialogues font parfois sourire, éclater de rire ou énervent, l'auteure nous servant tous les clichés possibles sur l'identité du genre (ou la théorie, ha ha ha). Mais évidemment, ce ne sont pas des mauvais clichés, ils sont nécessaires à l'histoire, la compréhension et la réflexion. Il y a aussi une violence inouïe par moments et on a envie de réagir...

Une BD absolument divine pour un thème (malheureusement ?) d'actualité. A mettre presque entre toutes les mains (parce qu'on se doute bien que certaines personnes vomiront en lisant une telle histoire, hein. Les cons.)
Moi j'ai aimé ce couple, tout cet amour qui finit en je t'aime moi non plus, Paul, Suzanne, cette pauvre Louise, l'époque, la fin, j'ai eu de la peine pour cette histoire malgré tout hyper belle, mais quel bonheur !
Et puis la fin est tellement belle, quand même.

Allez, cadeau ! Ce passage m'a fait mourir de rire.
La drague debut 20eme.





2 commentaires:

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