17 avril 2011

Si c'est un homme (Primo Levi)

Résumé :
On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'Holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité.

Mon avis :
Wahou !!!
Bon, déjà à la base la guerre 39-45 est un sujet qui me "passionne" (on va pas dire que j'aime la guerre, bien sur, mais je trouve que cette période reste un sujet hyper intéressant).
Mais ce témoignage, wahou !! Pire qu’intéressant !
Dur, mais très intéressant.
Superbement bien écrit, on visualise tout, les visages, les corps maigres, la difficulté de la vie dans le camp, le froid, la faim...
Et comme l'a souligné une amie, ce qui est vraiment "fantastique" dans ce livre, c'est que pas une seule fois l'auteur parle de toute la haine qu'il doit ressentir pour les allemands/ses bourreaux.
Vraiment magnifique.
Il existe mille et un témoignages de guerre, mais s'il ne fallait en lire qu'un, ce serait celui ci et aucun autre...

C'est curieux comme, d'une manière ou d'une autre, on a toujours l'impression qu'on a de la chance, qu'une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre. Il pleut, mais il n'y a pas de vent. Ou bien : il pleut et il vente, mais on sait que ce soir on aura droit à une ration supplémentaire de soupe, et alors on se dit que pour un jour, on tiendra bien encore jusqu'au soir. Ou encore, c'est la pluie, le vent, la faim de tous les jours, et alors on pense que si vraiment ce n’était plus possible, si vraiment on n'avait plus rien dans le cœur que souffrance et dégoût, comme il arrive parfois dans ces moments où on croit vraiment avoir touché le fond, eh bien, même alors, on pense que si on veut, quand on veut, on peut toujours aller toucher la clôture électrifiée, ou se jeter sous un train en manœuvre, et alors il ne pleuvrait plus.

1 commentaire:

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