16 novembre 2012

Une affaire conjugale (Eliette Abécassis)

Résumé :
"Pour bien faire les choses, il faudrait commencer par divorcer."
Après huit années de mariage et la naissance de jumeaux, le grand amour de Jérôme et Agathe a bien souffert et la distance se creuse.
Abandonnée à l'éducation de ses enfants qui l'accaparent, Agathe assiste passivement à la dérive de son couple.
Mais lorsqu'elle découvre que Jérôme la trompe, bafouée, blessée, elle se décide à demander le divorce. Une véritable guerre s'engage alors entre les époux, un combat sans merci où tous les coups bas, accusations délirantes et manipulations sont permis, pourvu qu'ils assurent le triomphe de l'un sur l'autre.
Cinglant, émouvant, corrosif, ce roman dévoile les affres du divorce dans le monde contemporain.

Mon avis :
La dernière fois que j'ai ressenti un truc pareil, c'était pour Un heureux événement...
Deux histoires fortes, des sujets graves, des guerres. Des mots forts. Et une même auteure oui.

Agathe n'aime plus Jérôme, ça arrive pour pas mal de couple après autant de temps et des enfants. On reste ensemble par habitude, par peur de la solitude, par peur tout court même, par confort aussi...
Un jour, par hasard, elle apprend que son mari la trompe. Et qu'il prend un médicament genre Viagra.
A partir de là, l'idée de divorcer trotte de plus en plus dans sa tête.
Alors, elle fait quoi Agathe ? Comme il n'y a plus de contact entre elle et son mari, et bien, simplement, elle fouille dans ses affaires !
Elle crochète la serrure du bureau et espionne l'ordi, elle découvre des trucs, des vérités qui font mal.
Elle fait la connaissance d'un homme qu'elle pensait connaître, avec qui elle vivait depuis 10 ans.

A partir de là, de l'annonce de la volonté de divorcer, la guerre éclate.
Mesquineries, violence verbale ou physique, espionnage, haine. Ils se jettent tout à la figure, violemment.

Jérôme, qui a toujours été terriblement distant avec ses enfants, découvre soudainement comme par hasard sa fibre paternelle. Et de fait, tous les défauts de sa femme. T'es pas une bonne mère, tu t'occupes pas d'eux, t'es une folle, t'es dangereuse pour les gosses.
Ha forcement pour le père, c'est facile de les amener au parc, au ciné, bouffer une glace. Et s'arrêter là. Le bain, le repas, les devoirs, le docteur, ça c'est que pour la mère

Pendant un an, ce couple va se mener une guerre sans merci, chacun va faire tout son possible pour détruire l'autre.
Avocat, notaire, conciliateur, psy, machin, truc...

Comment sortir d'un divorce en un seul morceau ? Que ce soit l'un ou l'autre, comment ne pas être détruit quand on a perdu l'amour, notre toit, nos enfant et notre argent ?

Je suis fille de divorcés. La guerre, je connais. Ça fait plus de 20 ans que mes parents sont divorcés et pourtant l'ambiance est loin d'aller mieux. (Sauf que maintenant que je suis adulte, ils ne sont plus obligés d'avoir des contacts, et tout le monde va mieux).
Moi j'ai adoré vivre seule avec ma mère, partir le week end chez mon père. J'ai été pourrie gâtée par un coté pendant que l'autre se saignait aux 4 veines. J'ai été ballottée dans tous les sens tous les week end, toutes les vacances de mon enfance. Mais jamais je n'ai été traumatisée par cette séparation. Mais mes parents ?
J'ai vu le ravage du divorce, les mots qui dépassent (ou pas) la pensée, la tristesse, la haine.

Eliette Abécassis a réussi ici à retranscrire parfaitement l'ambiance d'un divorce, les personnalités qui se révèlent, les difficultés (la maison, l'argent, les gosses). C'était puissant et déchirant.


1 commentaire:

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