29 octobre 2016

Mille femmes blanches (Jim Fergus)

Résumé :
En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux cotés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption.

Mon avis :
Je me souviens avoir découvert ce titre il y a déjà pas mal d'années. Je cherchais juste des bouquins à ajouter à ma pal, je suis tombée sur celui ci, qui est resté dans ma wish list jusqu'au mois dernier.
La suite venant d'être éditée et m'attirant très très fortement, je me suis donc bougé pour vite le lire.
Alors oui j'y ai passé un temps dingue (ebook foireux), mais une fois le livre papier entre mes mains, j'ai tout simplement dévoré cette histoire.

Un grand chef Cheyenne propose un échange à la limite du grossier au président des Etats-Unis. Sérieusement, une femme contre un bison ou un cheval ?
Cette demande choque tout le monde. Tu penses, mélanger des femmes blanches, chrétiennes et pures à cette bande de sauvages, franchement...
Mais le président Grant, loin d'être bête (quoique...) accepte. C'est ainsi que quelques femmes (ha bin non, pas les mille d'un coup hein) sont larguées dans la nature. On voit clairement qu'il y en a beaucoup qui sont loin d’être volontaires... La vie sauvage n'attire pas franchement beaucoup de monde.
Il n'y a bien que May qui voit là la parfaite occasion de s'enfuir de l'asile pour retrouver une certaine liberté. Elle est accompagnée de Martha, sa fidèle et trouillarde amie qui ne conçoit pas de vivre sans elle.
On fait également connaissance de Phémie, qui est une de mes personnages préférées, bien que trop peu présente. Phémie est une bâtarde, une métisse. Un père blanc, une mère noire. Esclave et fille d'esclave. Sa vie de squaw, elle l'a méritée. Elle est libre et insoumise, seule à décider quoi faire de son corps. Elle part donc chasser avec les hommes, nue, se bat comme les hommes. D'esclave à féministe, il n'y a souvent qu'un simple pas à franchir.

Ces mille femmes offertes devaient apprendre aux Cheyennes la vie  civilisée, et évidemment faire des enfants (le mélange des races, qui dégoute mais qui arrange bien tout le monde...). Elles avaient pour cela 2 ans maximum. Au delà, elles pouvaient être libres de partir retrouver leur vie d'avant, ou rester près des indiens.
Alors bien sur, volontaires ou non, toutes ces femmes n'ont pas tardé à regretter d'avoir accepté ce marché. Elles ont énormément de mal à s'habituer au changement plus que radical. Mais elles sont finalement très bien accueillies dans leur tribu. Par les hommes, leurs futurs maris, les autres femmes et les enfants.
Et elles sont finalement les premières surprise à voir avec quelle facilité elles se sont toutes adaptées à leur nouvelle vie. Elles sont vraiment indiennes à présent.
Et donc, comme de vraies indiennes, elles se sentent chez elles, à leur place, et sont prêtes à défendre leur clan bec et ongles.

C'est là que ça va partir en vrille. May réalise que le président et l'armée se sont bien foutus des indiens, le marché ne vaut rien et la promesse de Grant ne sera jamais tenue. Les indiens se sont fait avoir. 

May nous raconte tout de sa nouvelle vie. Presque au jour le jour. Elle note absolument tout dans des carnets, dans l'espoir d'être lue. On assiste au meilleur, au drôle, au triste. Et au pire, à la déchéance, au drame.
Que peuvent bien faire quelques femmes face à une armée déchaînée ? Même les guerriers Cheyennes sont finalement bien impuissants devant ces soldats.
Peut être que les sauvages ne sont pas ceux que l'ont croit... 

Ce roman se lit d'une traite. Il est incroyablement bien écrit, bien construit. L'histoire pourrait être vraie (et l'est sûrement, dans une certaine mesure), elle est aussi magnifique qu'horrible et cruelle. Les personnages sont presque tous attachants. Les maris Cheyennes, les femmes blanches, les enfants, les squaws. Tou.te.s ont quelque chose d'attachant.
Ce livre est un véritable coup de coeur et il me tarde vraiment de lire la suite.


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