C'était Roméo et Juliette et patatras : c'est Peines d'amour perdues...
Plaquée par l'homme de sa vie, Rosa est prête à tout pour le récupérer. Au point de croire aux boniments du magicien Prospero, spécialiste ès voyages dans le temps et retour d'affection...
Mal lui en prend car, sitôt ensorcelée, la jeune femme reprend conscience dans la peau de... William Shakespeare.
Si la vie et l'amour ont un sens, la collocation cérébrale avec le grand Will risque de faire sauter quelques certitudes...
Mon avis :
Rosa était folle amoureuse de Jan. Il fait partie de la "haute" et elle de la population de base.
Leur histoire d'amour n'était bien vue que d'eux.
Alors, quand Jan a largué Rosa pour se marier avec une autre, toute sa famille à lui sautait de joie.
Mais Rosa en déprime, elle est dégoûtée, et jalouse aussi, évidemment. Elle veut absolument reconquérir Jan, il est l'homme de sa vie, elle en est convaincue, elle ne peut pas le laisser finir sa vie avec Olivia, cette espèce de sale pimbêche là ho non mais ça va bien oui !
Bref, Rosa est une nana maladroite, naïve, pas dégourdie, complexée, deux mains gauches, etc etc... Attendrissante quoi. Même si parfois, t'as envie de la secouer dans tous les sens pour lui faire comprendre que bon, y'a pas que Jan non plus hein, alors merde !
Et un soir, elle assiste au spectacle d'un hypnotiseur qui prétend renvoyer les âmes des gens dans une vie passée pour les guérir. Pour témoin ? Un mec qui boite. Pendant la séance, il marche normalement.
Rosa tombe dans le panneau et file après le spectacle voir ce Prospero.
Et paf, elle se retrouve quelques années en arrière, dans le corps de Shakespeare.
Ils paniquent tous les deux. L'un parce qu'il est possédé par on ne sait quel esprit tordu, et l'autre parce qu'elle a un pénis et une pomme d'adam (la pauvre)
Les deux esprits ne peuvent pas agir en même temps mais peuvent communiquer (il faut pour cela que Rosa parle à voix haute... Effet Jeanne d'Arc garanti)
Le dramaturge a deux missions. Il doit écrire deux sonnets pour que d'autres personnes tombent amoureuses et se marient, histoire de sauver l'Angleterre.
Rosa découvre le passé, la vie de l'époque, la façon de ces gens de profiter de leur vie, de l'absence de son confort moderne. Ça lui file une sacrée claque et une petite leçon de vie. Elle se découvre même un certain talent pour l’écriture, et ça lui plait plutôt pas mal.
Avec le temps et à force de dialogue, Shakespeare et Rosa finissent par s'entendre, s'apprécier, s'aider même. Ils s'aiment beaucoup et aiment la présence l'un de l'autre. Rosa finit même par aimer l'époque.
On retrouve dans l'écriture, la plume absolument topissime de David Safier.
Toujours drôle, toujours spirituel, toujours une petite morale.
J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai ri aux larmes, c'était drôle, mignon, adorable, triste.
J'ai vraiment adoré les personnages, même (surtout ?) la reine Elizabeth (ha ha ha). Sans parler des situations dans lesquelles se trouve Rosa/Shakespeare. Totalement farfelues, incongrues, pleines d'humour et d'embarras.
Évidemment la vie de Shakespeare ici est romancée, rien n'est franchement vrai, mais les inventions de l'auteur sont vraiment bien trouvées. Un peu tirées par les cheveux par moments, mais bien trouvées tout de même.
J'ai aimé la complicité Shakespeare/Rosa qui se construit peu à peu. De vrais amis. Limite de la peine parce que bon, ils ne sont pas franchement de la même génération, c'est dommage pour eux.
Encore une fois, j'ai adoré. Je suis vraiment fan du style Safier et il me tarde de lire Sacrée famille !
Il faut que je l'emprunte à chéri à l'occasion !
RépondreSupprimer